Un accord a été conclu entre plusieurs entreprises pharmaceutiques américaines, notamment Viatris et Mcleods, UNITAID et CHAI (Clinton Health Access Initiative), portant le coût annuel du traitement pédiatrique à moins de 120 $ par enfant contre près de 480 $. Un prix qui permettra de réduire de 75% le coût du traitement du VIH Sida pour les enfants issus des pays à revenu faible et intermédiaire, annonce une note d’information d’Onusida Algérie.
En outre, c’est une économie globale « de l’ordre de 60 à 260 millions de dollars sur cinq ans ». Cette réduction est possible grâce à une nouvelle formulation du comprimé dolutégravir (DTG). Le médicament de 10 milligrammes sera désormais soluble, avec un goût de fraise. Il sera donc plus adapté et plus facile à prendre pour les enfants. Ce nouveau comprimé pédiatrique va permettre d’éviter des milliers de décès prématurés chaque année, comme l’indique l’UNITAID.
« Un traitement contre le VIH, très attendu et conçu spécifiquement pour les enfants, sera désormais disponible dans les pays à revenu faible et intermédiaire, grâce à un accord innovant et historique conclu entre Unitaid et la Clinton Health Access Initiative (CHAI) », indique la même source. Unitaid étant une organisation internationale d’achats de médicaments alors que CHAI est une fondation américaine de soutien à l’accès au traitement antirétroviral (ARV).
Cet accord, est-il ajouté, permettra ainsi de « réduire considérablement le coût du traitement pédiatrique annuel du VIH, passant de plus de 480 dollars par enfant à moins de 120 dollars par enfant, avec cette précision que la nouvelle formulation est aromatisée à la fraise, ce qui permet aux plus jeunes enfants vivant avec le VIH d’être traités avec les meilleurs médicaments disponibles ».
Un nouvel accord de prix
L’Onusida Algérie rappelle, à ce propos, le partenariat innovant ayant permis d’accélérer le développement de la première formulation pédiatrique générique dispersible du Dolutegravir (DTG), l’annonce de ce traitement recommandé contre le VIH en “première intention” ayant été faite en octobre dernier.
Avec le nouvel accord de prix, conclu avec les fabricants de génériques Viatris et Macleods, il est attendu, à l’avenir, le lancement d’une nouvelle formulation dispersible du DTG à un coût annuel de 36 dollars par enfant, contre environ 400 dollars auparavant, annonce-t-on encore.
« Le partenariat novateur conclu entre Unitaid, CHAI, ViiV Healthcare ainsi que Viatris, a permis d’obtenir l’approbation réglementaire la plus rapide jamais obtenue dans le cadre du programme PEPFAR de la FDA américaine pour un médicament pédiatrique générique contre le VIH”, se félicite l’Onusida Algérie.
Selon l’organisme, 1,7 millions d’enfants dans le monde sont séropositifs et 100 000 meurent chaque année. D’après le porte-parole de l’organisation, Hervé Verhoosel, « Nombre d’enfants ne sont pas traités en raison du manque d’accès à des médicaments faciles à prendre et adaptés ». Jusqu’alors, le médicament DTG destiné aux enfants de moins de 20 kilogrammes n’était pas soluble.
Par ailleurs, son goût amer rendait sa prise difficile pour les très jeunes. À noter que le DTG avait été recommandé en juillet 2019 par l’OMS, pour toutes les populations, y compris les femmes enceintes ou en âge de procréer ainsi que les enfants. Or, « de nombreux enfants séropositifs réagissent mal au traitement parce qu’ils prennent des médicaments antirétroviraux mal dosés ou au goût amer ». La nouvelle formule et son prix sont donc des avantages de taille pour ces jeunes patients.
Le médicament disponible d’abord en Afrique
L’objectif est de rendre rapidement accessible le nouveau traitement, distribué en premier lieu dans six pays africains, au cours du premier semestre 2020 : le Bénin, le Kenya, le Malawi, le Nigéria, l’Ouganda et le Zimbabwe. Comme le souligne le Directeur d’UNITAID, Philippe Duneton, « Les enfants des pays à revenu faible et intermédiaire attendent souvent des années avant d’avoir accès aux mêmes médicaments que les adultes, ce qui nuit à leur qualité de vie, et entraîne parfois des décès évitables ».
Actuellement, 26 millions de personnes dans le monde sont sous traitement antiviral, soit 68 % des personnes qui vivent avec le VIH. Comme l’affirme la Docteure Meg Doherty, directrice des programmes mondiaux de lutte contre le VIH, l’hépatite et les infections sexuellement transmissibles à l’OMS, « Il est temps de lutter contre les résultats médiocres des traitements du VIH chez les enfants ».