Si les niveaux des cellules immunitaires contre la Covid-19 baissent au fur et à mesure des mois, des quantités suffisantes persistent pour empêcher une réinfection.
Combien de temps dure l’immunité après une infection au Covid-19 ? C’est la question qui obsède tous les chercheurs. Des chercheurs américains ont peut-être un début de réponse. Selon les conclusions d’une nouvelle étude, l’immunité dure au moins huit mois protégeant ainsi les anciens malades pendant autant de temps. Cette recherche, publiée en ligne, n’a pas été évaluée par des pairs ni publiée dans une revue scientifique mais c’est la recherche la plus complète à ce jour sur la mémoire immunitaire du nouveau coronavirus.
En effet, des chercheurs de l’Institut La Jolla en Californie assurent que les niveaux des cellules immunitaires contre la Covid-19 baissent lentement dans les mois suivant l’infection. Bonne nouvelle, les quantités restent suffisantes pour empêcher la réinfection. Une action qui pourrait être efficace pendant plusieurs années contrairement aux trois annoncés par de précédentes études.
- Une analyse des cellules immunitaires
Les scientifiques ont suivi 185 personnes âgées de 19 à 81 ans infectées par le virus afin de mesurer les niveaux des cellules immunitaires pendant plusieurs mois après l’infection. Ces patients avaient eu de faibles symptômes de la maladie. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont mesuré l’évolution des niveaux de plusieurs types de cellules immunitaires dont celles qui stockent la “mémoire” du virus. L’équipe de scientifiques s’est intéressée à quatre composants du système immunitaire : les anticorps, les cellules B (productrices d’anticorps) et deux types de cellules T, tueuses des cellules infectées. Si les cellules immunitaires diminuent, cela ne veut pas dire que le corps oublie comment en faire davantage. L’idée était de construire une image de la réponse immunitaire au fil du temps en regardant ses constituants.
Les scientifiques ont constaté que les anticorps étaient durables, avec des baisses modestes six à huit mois après l’infection, bien qu’il y ait une différence de 200 fois dans les niveaux parmi les participants. Les cellules T n’ont montré qu’une légère et lente décomposition dans le corps, tandis que les cellules B ont augmenté en nombre – une découverte inattendue que les chercheurs ne peuvent pas tout à fait expliquer. Résultat ? La plupart des membres du groupe (92%) n’avaient que des infections bénignes et n’avaient jamais eu besoin d’être hospitalisés. Les auteurs de cette étude ont constaté que les anticorps étaient durables et ne montraient que de “modestes” signes de déclin qu’au bout de six à huit mois. “Une telle quantité de mémoire immunologique permettrait probablement à la majorité des personnes de ne pas être de nouveau hospitalisées et durement touchées par la maladie pendant des années”, a expliqué au New York Times Shane Crotty, un virologiste qui a codirigé l’étude.
Des conclusions qui vont certainement rassurer les experts qui craignent que l’immunité contre le virus ne soit de courte durée et que des vaccins doivent être administrés à plusieurs reprises pour maintenir la pandémie sous contrôle. Par ailleurs, presque tous les survivants ont développé des cellules B à mémoire capables de produire de nouveaux lots d’anticorps s’ils rencontraient à nouveau un coronavirus. “Je ne pense pas que ce soit une prédiction déraisonnable de penser que ces composants de la mémoire immunitaire dureraient des années”, assure un auteur de l’étude.