L’Algérie a plaidé, ce samedi, lors de l’ouverture des travaux du 38e congrès de l’Union interparlementaire arabe (UIPA), pour une action arabe commune en faveur des causes décisives, notamment la cause palestinienne
Ce congrès tenu à Alger sur deux jours, au Centre international des conférences (CIC) «Abdelatif-Rahal», sous la présidence de Brahim Boughali, président de l’Union et président de l’Assemblée populaire nationale (APN), avec la participation des présidents de parlements et des délégations parlementaires arabes, est placé sous le thème «Rôle de l’UIPA à la lumière des mutations régionales et internationales».
Dans son allocution à l’ouverture des travaux, Boughali a affirmé que «l’Algérie plaide pour une action arabe commune, fondée sur le renforcement du rôle parlementaire en tant que mécanisme de soutien efficace aux positions arabes à même de porter la voix des peuples et d’intensifier les efforts arabes unifiés en faveur des causes décisives, notamment la cause palestinienne».
Dans ce cadre, il a souligné «l’impératif d’aller vers une action parlementaire arabe unifiée et efficiente pour mettre la communauté internationale devant ses responsabilités juridiques et morales, briser le mur du silence et adresser un message sans équivoque : le droit du peuple palestinien est inaliénable et imprescriptible et la sécurité et la stabilité de la région ne sauraient être garanties sans rendre justice à ce peuple et à sa cause juste».
Boughali : «La stabilité de la région est tributaire de l’accès du peuple palestinien à ses droits»
Ainsi, il a réaffirmé que «l’Algérie, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, place la cause palestinienne au cœur de sa politique étrangère et ne déviera jamais de cette position de principe constante», avant de rappeler que «l’Algérie a été parmi les premiers pays à apporter une aide humanitaire d’urgence à la bande de Ghaza, et qu’elle continue encore aujourd’hui à soutenir l’UNRWA pour lui permettre de poursuivre ses activités vitales malgré les défis croissants auxquels elle est confrontée».
En outre, dit-t-il, «convaincue de la justesse de la cause palestinienne, l’Algérie a mené une action diplomatique aux niveaux régional et international pour replacer cette dernière au centre de l’agenda international et défendre le droit du peuple palestinien à l’établissement de son Etat indépendant avec El-Qods comme capitale, seule et unique solution permettant de mettre fin à l’occupation et de réaliser une paix juste et durable», affirmant que «la stabilité de la région est tributaire de l’accès du peuple palestinien à ses droits et de la fin de l’occupation et de la politique de l’impunité face aux crimes de guerre commis chaque jour contre des innocents».
Nécessité d’activer la diplomatie parlementaire dans les fora régionaux et internationaux
Le président de l’UIPA a évoqué les développements tragiques que connaît la cause palestinienne, notamment dans la bande de Ghaza, où «l’occupation sioniste poursuit ses exactions et ses crimes de génocide contre les civils sans défense, au milieu d’une destruction totale des infrastructures», mettant l’accent à ce titre, sur la nécessité d’«activer la diplomatie parlementaire dans les fora régionaux et internationaux, afin de dénoncer les agissements de l’occupation sioniste et de demander des comptes aux auteurs de crimes de guerre».
Il a déclaré que «bien plus qu’une catastrophe humanitaire, ce qui se déroule à Ghaza est un scandale moral qui interpelle au premier chef les institutions internationales, qui demeurent dans une posture de spectateur, pour ne pas dire de complice, face à la souffrance d’un peuple exterminé sous les yeux du monde, où la politique de deux poids, deux mesures est érigée en règle».
«L’UIPA est appelée à hisser son rôle à la hauteur des défis et à agir collectivement avec plus d’audace et d’efficacité»
Il a également affirmé son «rejet catégorique des tentatives visant à cibler l’UNRWA, que ce soit par la remise en question de sa neutralité ou par l’assèchement de ses ressources financières, dans une démarche manifeste visant à liquider la question des réfugiés et à saper l’un des piliers d’une solution juste et globale à la question palestinienne».
A cet égard, Boughali a réitéré son «attachement à la solution à deux Etats, fondée sur l’établissement d’un Etat palestinien indépendant avec El-Qods pour capitale, en tant qu’unique option légitime à même de mettre fin à l’occupation et d’instaurer la paix dans la région».
Evoquant la conjoncture internationale et régionale «d’extrême complexité», le président de l’APN a souligné que «l’UIPA est appelée aujourd’hui plus que jamais à hisser son rôle à la hauteur des défis auxquels notre nation est confrontée et à agir collectivement avec plus d’audace et d’efficacité pour réhabiliter le rôle parlementaire en tant que pilier de l’action arabe commune», appelant ainsi, à «développer les mécanismes de l’action parlementaire commune dans plusieurs domaines comme la sécurité alimentaire, la justice climatique, la sécurité numérique et l’autonomisation des jeunes et des femmes, afin de renforcer la capacité de nos sociétés à faire face et à s’adapter à ces mutations».
Goudjil : «Il est de notre devoir constant de rappeler l’essence de l’expérience révolutionnaire algérienne, fondée sur l’unité»
Pour sa part, le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, a déclaré, dans une allocution prononcé en son nom par le président du groupe parlementaire du tiers présidentiel, Saad Arrous : «Notre vénération, en Algérie, pour l’unité en tant qu’outil fondamental de la victoire, découle de notre expérience historique et de notre triomphe contre le colonialisme français par la force de l’unité à laquelle a appelé la proclamation du 1er novembre 1954.»
Et de poursuivre : «Sur la base de ce principe, nous estimons qu’il est de notre devoir constant de rappeler à nos frères et amis l’essence de l’expérience révolutionnaire algérienne, fondée sur l’unité et la vigilance face à toutes les pratiques visant à la déstabiliser.»
Goudjil a rappelé «le parrainage, sous la supervision du président de la République, de l’accord d’unité et de réconciliation nationale palestinienne», précisant que l’Algérie «a constamment appelé à sa mise en œuvre, réorientant l’attention sur l’unique objectif de la lutte pour la liberté et l’indépendance, notamment après l’escalade de l’agression sanguinaire sioniste à Ghaza et dans les territoires palestiniens occupés qui a conduit à un génocide atroce ne faisant aucune distinction entre les factions».
Ainsi, il a salué «le soutien arabe aux efforts menés par la diplomatie algérienne, sous la direction et la supervision du président de la République, depuis que l’Algérie a pris son siège (non permanent) au Conseil de sécurité des Nations unies, pour mettre fin à l’effusion du sang en Palestine et repousser les solutions alternatives sionistes à la question palestinienne et pour permettre à la Palestine d’obtenir un statut de membre à part entière à l’ONU».
Le rôle crucial des parlementaires dans la mobilisation du soutien international à la cause palestinienne mis en avant
Le président du Conseil a aussi exprimé «la fierté de l’Algérie d’abriter cette édition de la conférence de l’UIPA, ainsi que toute initiative allant dans le sens du renforcement de la coopération entre Etats et peuples arabes afin de rechercher des solutions aux principales questions du monde arabe face à un contexte régional et international particulièrement tendu et dangereux».
«Il est regrettable de devoir constater la gravité du tournant que traverse la Nation arabe, à travers les tentatives acharnées et systématiques de liquidation de sa cause principale : la Palestine», a-t-il déploré.
Après avoir appelé pour la poursuite du consensus de la coopération et de la coordination arabo-arabe, Goudjil a qualifié de «crucial le rôle des parlementaires arabes dans la mobilisation du soutien international à la cause palestinienne et à toutes les causes justes dans la région arabe, conformément aux lois de la légitimité internationale et en s’appuyant sur les mécanismes de la diplomatie parlementaire pour révéler les vérités».
Pour le président du Conseil de la nation, ce congrès constitue «une opportunité pour discuter des questions stratégiques influant sur le monde arabe, à la lumière des mutations régionales et internationales ainsi que des grands défis de l’heure, notamment les mutations déplorables de la question palestinienne et des agressions continuelles que subit le peuple palestinien sur son propre territoire, en particulier à Ghaza». Et de conclure en disant que «l’enjeu étant d’adopter des recommandations au diapason des responsabilités historiques qui incombent aux parlements arabes».
Al-Yamahi insiste sur le renforcement du rôle de la diplomatie parlementaire arabe pour des solutions purement arabes
A son tour, le président du Parlement arabe (PA), Ahmed Al-Yamahi, a mis l’accent sur «la nécessité impérieuse de renforcer le rôle de la diplomatie parlementaire arabe pour faciliter l’aboutissement à des solutions purement arabes aux crises chroniques que traversent certains pays arabes».
Dans ce sens, il a souligné le «rôle pivot» que joue l’UIPA depuis sa création en 1974 dans le «renforcement de la solidarité arabe, en offrant une plateforme parlementaire importante pour consolider les relations entre les parlements et assemblées arabes et coordonner leurs efforts face aux défis auxquels la nation arabe est confrontée».
Al-Yamahi il a réaffirmé «la détermination totale du Parlement arabe à renforcer les canaux de communication et le dialogue permanent avec l’UIPA, au mieux des intérêts du peuple arabe et au service de ses justes causes, en tête desquelles la cause palestinienne».
Les défis actuels exigent l’intensification de la solidarité arabe
Il a de plus souligné que les défis actuels auxquels fait face la nation arabe exigent «l’intensification de la solidarité arabe et le renforcement des mécanismes de l’action arabe commune à tous les niveaux», notant que «le peuple palestinien, en proie à une guerre génocidaire et à un nettoyage ethnique menés par l’entité d’occupation inique, au su et au vu du monde entier, fait face actuellement à la plus grave situation humanitaire».
Dans le même cadre, il a dénoncé le recours flagrant de l’entité sioniste à «la politique de famine, en empêchant l’entrée de l’aide humanitaire et médicale comme arme dans son agression menée contre la bande de Ghaza», transformée en enfer et en cimetière à ciel ouvert pour les civils palestiniens, dont des enfants et des femmes».
Al-Yamahi a insisté, face à cette catastrophe humanitaire et aux crimes odieux commis par l’occupation, sur le fait que «la poursuite de la mort collective du peuple palestinien demeurera une marque d’affront faite à l’humanité, que l’histoire ne pardonnera pas, ni n’oubliera», de même qu’elle constituera «une preuve sur l’hypocrisie internationale et la politique de double standard adoptée à l’égard du droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à l’établissement de son Etat indépendant».
Il a appelé la communauté internationale à «se réveiller et à mettre un terme au mépris par l’entité d’occupation de toutes les valeurs humaines, les lois et les chartes internationales, ainsi qu’à sa défiance flagrante aux juridictions internationales».