Une rencontre régionale de coordination sur l’élaboration d’un plan préventif de lutte contre l’invasion acridienne, initiée par le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, avec le concours des ministères de la Défense nationale (MDN) et de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, s’est tenue ce mercredi, à Ouargla.
Dans son allocution d’ouverture, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Hamid Bensaâd, a rappelé que «l’Algérie déploie depuis des années d’importants moyens et capacités pour la lutte contre l’invasion des criquets». Il a précisé que ces insectes, en provenance des pays limitrophes, menacent la sécurité alimentaire et exigent «des mesures préventives et proactives».
L’objectif de cette rencontre, qui intervient en application des directives du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du dernier Conseil des ministres, est d’organiser une concertation entre les wilayas du Sud concernées par ce fléau. Selon M. Bensaâd, «le ministère met en permanence à disposition de l’Institut national de protection des végétaux (INPV) d’importants moyens, permettant notamment le traitement annuel de plus de 2.000 hectares dans ces régions».
Mobilisation des équipes depuis l’apparition des premiers essaims de criquets
Depuis décembre dernier, date de l’apparition des premiers essaims de criquets dans la wilaya d’In-Guezzam, des équipes ont été mobilisées pour le traitement des zones infestées, en collaboration avec le ministère de la Défense nationale. Le but est d’empêcher la propagation du fléau vers d’autres wilayas comme Illizi et Djanet.
Afin d’assurer une lutte efficace, «les pouvoirs publics ont stocké d’importantes quantités de pesticides dont l’efficacité est vérifiée périodiquement», a-t-il précisé. La collaboration avec les différents acteurs impliqués vise à «préserver le potentiel agricole national et la sécurité alimentaire».
Par ailleurs, Bensaâd a indiqué que l’Algérie a fourni «d’importantes quantités de pesticides à la Tunisie pour lutter contre les criquets pèlerins qui ont récemment envahi certaines régions du sud de ce pays».
De son côté, le directeur général de l’INPV, Mohamed Lazar, a expliqué les différentes étapes de l’invasion acridienne dans le Sud algérien. Depuis décembre 2024, des essaims ont été signalés et les «efforts se sont intensifiés pour contrer ce fléau dévastateur».
Les interventions se poursuivent afin de limiter la propagation de ces insectes
Les interventions se poursuivent afin de limiter la propagation de ces insectes, notamment en période de reproduction. Des équipes de traitement, tant terrestres qu’aériennes, sont mobilisées, notamment dans la wilaya d’In-Guezzam, où des centaines d’hectares ont été traités.
Les mouvements acridiens sont actuellement circonscrits dans six wilayas du sud-est du pays. «Des mesures préventives et proactives ont été mises en place pour freiner leur expansion, en désinfectant notamment les foyers de reproduction», a souligné le DG de l’INPV.
L’objectif du plan d’action établi, explique-t-il, «est de neutraliser un maximum de nuées de criquets pèlerins, dont la présence représente une menace pour les zones agricoles situées sur leur couloir de migration, en particulier dans les pôles agricoles du Sud algérien».
Mobilisation de 30 équipes terrestres de prospection et de 50 unités mobiles de traitement
Dans ce cadre, Lazar a annoncé la «mobilisation de 30 équipes terrestres de prospection et de 50 unités mobiles de traitement. En plus, des hélicoptères du ministère de la Défense nationale et des drones sont utilisés pour surveiller les mouvements acridiens dans les régions les plus exposées».
Sous l’initiative du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, avec l’appui des ministères de la Défense nationale et de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, cette rencontre régionale a vu la présentation de plusieurs communications par des spécialistes de la lutte antiacridienne.
Cette rencontre a rassemblé des directeurs centraux du MADRP, des chefs de l’exécutif de 22 wilayas du pays, ainsi que des représentants de divers secteurs et organismes concernés par la lutte contre ce fléau.
Ont également participé à cet événement des représentants de la Délégation nationale aux risques majeurs, des secteurs de l’énergie, des transports et de la protection civile, ainsi que des services agricoles des wilayas concernées. L’Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes (Odas), l’INPV et ses stations, ainsi que des inspecteurs de la santé des végétaux étaient également représentés.