L’hiver s’est bien et bel installé. Et avec tous ses aléas liés aux intempéries, au vagues de froid, aux fortes bourrasques de vent. La totale quoi. Et à pareille saison, les populations les plus vulnérables craignent pour leur vie, particulièrement celles qui vivent en rase campagne, dans l’arrière-pays en zones d’ombre comme ces lieux dits sont aujourd’hui désignés. Ces douars, villages, hameaux oubliés dans leur retranchement, à l’isolement. Situations précaires qui la saison hivernale venue en deviennent plus dures, plus difficiles à supporter. Et à présent que les pouvoirs publics mettent leurs viseurs vers ces contrées démunies, au cadre de vie des plus critiques, il est révélé souvent des manquements flagrants au minimum vital, ce qui ne saurait perdurer, inadmissible au XXIe siècle en Algérie, qui vit encore des disparités d’une région à l’autre, selon les propos mêmes du président de la République. Branle-bas général pour mettre à nu ces insuffisances supportées par des citoyens en mal de transport, de santé, d’éducation, de chauffage, de loisirs… de l’essentiel au superflu. Parce que le développement n’a jamais concerné ces communes pauvres en moyens matériels et même humains. Et avec cette crise sanitaire bien des points cachés ont été mis en lumière.
L’hiver renforçant encore ce regard jamais dirigé vers ces zones restées dans l’oubli, voire l’indifférence. Des populations livrées à elles mêmes. Et lorsque les autorités ont voulu déblayer le terrain miné par tant de difficultés, les obstacles se sont dressés devant cette volonté de l’Etat d’aller vers la proximité. Et avec l’hiver revenu, les sempiternels moyens de chauffage sont revenus marteler les doléances des citoyens confrontés au cheminement des bouteilles de gaz butane, au vu des neiges qui bloquent les tronçons routier, l’éloignement du chef lieu de wilaya, les routes délabrées jamais revêtues, impraticables et parfois encore à l’état de piste. Une butane qui revient cher, rare, et qu’il faut transporter sur des kilomètres au prix fort. Et lorsque Sonelgaz se tourne vers ces contrées pour les alimenter en installation de gaz naturel, il est mis en avant les difficultés d’accès de tout bord.
Lorsqu’on pense à cette époque de l’année, le regard se tourne vers ces foyers qui sont dans le risque à l’intoxication au monoxyde de carbone qui emporte chaque année son lot de victimes. On pense aussi à ces classes qui ne sont pas chauffées alors que l’école est ralliée à pied par des enfants qui parcourent encore dans certaines communes des dizaines de kilomètres pour acquérir le savoir. Des élèves qui sont aussi nombreux à ne pas bénéficier de repas chauds pour affronter les rudes journées d’hiver. Tout un état de fait qui est resté dans l’ombre de ceux qui sont las de se lamenter, de manifester, et ceux qui résistent et se soumettent à leur sort, faute d’être entendus ou même soupçonnés d’être. Une réalité extirpée par le premier magistrat de l’Etat et à laquelle il est sommé d’intervenir dans les plus brefs délais et efficacement pour éradiquer cette inégalité entre Algériens, corriger un passif chargé de manquements flagrants d’une vie en passe de ne pas en être une. Aujourd’hui les discours se suivent, les interventions s’affolent, les enveloppes financières se chiffrent en milliards de centimes, toute une effervescence appelée à être effective. Attendons pour voir…