Les entreprises nationales ont bénéficié d’un fonds d’assainissement qui dépasse les 1.000 milliards de dinars depuis plus d’une dizaine d’années. Cependant, de l’aveu même du ministre des Finances, sans résultat probant. Beaucoup d’entre elles font face à des problèmes de trésorerie, de façon cyclique. A ce propos et face à l’amenuisement des ressources financières, accentué par la crise sanitaire, il est plus que judicieux de trouver des alternatives pour cesser de pomper dans le Trésor public en vue de leur sauvetage.
Les cas de l’Eniem et son arrêt technique et les turbulences qu’elle traverse depuis le début du mois ont précipité l’idée de l’ouverture du capital de certaines entreprises publiques .La perspective de la privatisation de certaines EPE n’est plus à écarter. En effet, le ministre de l’Industrie Ferhat Aït Ali Braham a fait savoir que « l’opération concernera uniquement les entreprises nécessitant une recapitalisation cyclique, et devrait s’établir à travers la Bourse».
Pour le ministre, « il s’agit, d’abord, de faire une étude globale du secteur public pour désigner ce qui est privatisable et pour fixer les conditions d’accès aux capitaux», a-t-il affirmé en ajoutant « que la meilleure option d’ouverture de capital serait à travers la Bourse pour permettre aux épargnants algériens de refinancer le tissu industriel national réduisant ainsi le recours au Trésor public ». Même discours du côté du ministre des finances Aymen Benabderrahmane qui a emboité le pas à son collègue, en déclarant que « l’accompagnement des entreprises en difficulté sera subordonné à la modernisation de leur mode de gouvernance. En précisant qu’ « un cahier des charges sera mis en place entre le Trésor public, les banques publiques et le tissu industriel public ». Ainsi, « des évaluations seront faites sur l’utilisation des crédits ». Pour le ministre, il n’est plus question d’accorder des crédits à « fonds perdus ».
Sollicité à ce sujet, le Consultant et Expert en banques, Farid ABDEDDAIM estime que « la privatisation des entreprises publiques par leur introduction en bourse reste l’une est meilleures approches ». Il nous a expliqué que cette option a pour but de favoriser « la dynamisation de la Bourse, en hibernation depuis 2008, par l’introduction de plusieurs autres titres ».
Il nous a indiqué également que cela aura pour effet d’une part de « faire appel à l’épargne publique y compris celle qui circule dans le circuit informel et d’autre part épargner l’argent du contribuable et l’investir dans des projets structurants qui auront un effet sur son bien-être (routes, chemins de fer, ports, aéroports…). Ce qui, à terme, ajoute l’expert, devra « révolutionner le mode de gouvernance des entreprises et gagnera en transparence et efficience sur le marché ». Il estime que « cette approche permettra aussi d’améliorer le mode de gouvernance qu’exigera une situation concurrentielle du marché ».
Pour ce qui des conséquences qui résulteront sur le plan social, l’expert estime que « l’UGTA doit jouer son rôle de partenaire social au même titre que les autres partenaires, banque, fournisseurs, clients ».
Cependant, la privatisation des EPE par leur introduction en bourse devra se faire de façon réfléchie et rationnelle. M. Abdeddaim affirme que cette action ne peut se faire sans préalable. Pour lui, «les entreprises publiques doivent être assainies avant leur introduction si non ça sera inévitablement un autre échec. Les entreprises à privatiser par la bourse doivent être viables » a-t-il conclu.