La meilleure alternative qui est à même d’assurer la pérennité du patrimoine matériel et immatériel est sans nul doute ce passage dans la sauvegarde à la numérisation. Les pouvoirs publics semblent engagés plus que jamais dans cette optique à travers des initiatives nombreuses mise en branle pour aider à cette récupération de la mémoire au service de la culture nationale.
Plusieurs domaines sont concernés, le 4ème et 7ème art, le manuscrit. Une tâche bien ardue devant les chantiers qui attendent d’être pris en charge pour les répertorier avant de les numériser. Tout un patrimoine à mettre à l’abri pour une sauvegarde efficiente au regard de sa diversité, et de sa richesse. Une première expérience avait vu le jour il y a quatre ans, menée par le ministère de la culture, à travers un portail électronique pour toutes les expressions artistiques. Cela a débuté avec la musique classique algérienne mais l’action n’a pas pu être menée à terme, ni même poursuivie, étant toujours à la traîne. Par ailleurs, le théâtre qui a vu sa mise en ligne il y a cinq années, a plutôt réussi dans son élan qui a concerné son fonds documentaire, ses productions au nombre de 192 pièces. Les érudits des tréteaux peut parcourir textes dramaturgiques, affiches, photographies. Chercheurs, étudiants et professionnels peuvent accéder à ce lot d’informations mis à leur disposition. Sur un autre volet, cet effort numérique a également touché le patrimoine bâti. Les fouilles opérées en 2015 au tombeau de Tin Hinan dans Tamanrasset, ont fait l’objet d’un inventaire disponible en 3D, qui peut venir en soutien à d’éventuelles restaurations, reconstitutions, s’il arrive que ce monument soit endommagé. Au coeur d’un autre projet, le laboratoire d’architecture méditerranéenne de l’Université Ferhat-Abbas de Sétif. Ce dernier a ainsi procédé à l’élaboration en 2018 à un inventaire en 3D des biens culturels pour une banque de données afin de pouvoir restaurer en cas de dommage.
Mais sans doute la plus effective de la numérisation est sans aucun doute celle liée à la préservation des manuscrits. Un bien culturel national vulnérable qui peut être victime de l’usure du temps vu que sa conservation a toujours été aléatoire étant dans la plus part des cas privative, surtout en ce qui concerne le manuscrit religieux. D’ailleurs, Abdallah Baichi, responsable des études et de la recherche au Centre national des manuscrits à Adrar estime dans cette même optique qu’il est de grandes difficultés pour récupérer les manuscrits malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation des détenteurs dans ce centre en partenariat avec 85 khizana (bibliothèque traditionnelle). Dans ce sillage, il évoque 153 opérations de numérisation effectué ; A noter que Plusieurs universités et institutions ont commencé à numériser leurs fonds documentaire à l’instar de la Bibliothèque nationale, de l’Université de l’Emir Abdelkader à Constantine, du Haut conseil de la langue arabe, du Haut conseil islamique ou encore du Haut commissariat à l’Amazighité. A un autre chapitre, le cinéma, à travers la cinémathèque algérienne, plus ancienne et plus importante du continent africain et du monde arabe, il a été déjà numérisé 15 courts métrages algériens des années 1960. De son côté le Centre national du cinéma et de l’audiovisuel (CNCA) a finalisé la numérisation de 16 films des 120 œuvres inscrites. Opération effectuée en France, et en Italie où se trouvent encore les copie négatives. Un effort auquel s’est joint Nabil Djedouani, réalisateur, qui lancé en 2012 une chaîne sur Youtube et une page Facebook baptisées “Archives numériques du cinéma algérien”. Un grand nombre de films, vidéos, revues, photographies, et affiches y sont répertoriées.