Embrassades, accolades, étreintes, fumigènes, cris de joie… ponctués de salves interminables de youyou en ce 14 octobre mémorable pour les candidats au baccalauréat 2019-2020, qui ont décroché leur visa pour l’université. Oubliées les bavettes mises au ras de la bouche, ou accrochées à une oreille, mis de côté les gestes barrières, négligés les risques de contamination, le virus chassé le temps d’un échange inconscient.
Le bonheur est plus fort mais… Un bonheur partagé par les 55% 33 de taux de réussite, sans perdre de vue la moyenne rabaissée à 9/20, pour aider les candidats à décrocher le sésame, en raison des retards cumulés dans les études, arrêtées prématurément pensant près de sept mois, en raison de la crise sanitaire due au coronavirus. Beaucoup se sont réjouis alors que d’autres ont émis des réserves et ont décrié cette décision prise par le ministère de l’Education. Car, il ne saurait être perdu de vue que le plus dur est à venir.
D’autant que l’université, depuis des années, voit les retombées d’un niveau enregistré au plus bas, vu les résultats obtenus par les étudiants qui ont aussi connu des réformes incessantes, aujourd’hui encore remises en cause comme le système LMD qui a révélé ses insuffisances. Et ces orientations qui ne répondent pas aux aspirations des bacheliers nouvellement inscrits qui finissent par des fluctuations dans les filières. En ne perdant pas de vue que déjà en temps normal, accéder à des filières de son choix était conditionné à une certaine note. Que faire alors avec un 9 ? Et que dire aujourd’hui que les circonstances de cette session 2020 ont été prises en considération pour ne s’en tenir qu’aux programmes dispensés durant les deux premiers trimestres avec une moyenne revue à la baisse, sinon que les perspectives se réduisent en peau de chagrin. Aux préinscriptions et inscriptions, ces difficultés vont surgir pour donner à réfléchir.
Une note plus joyeuse tout de même, dans les pourcentages avancés par les responsables de l’éducation, celui inhérent aux mathématiques qui rafle cette année, le plus haut taux de réussite après un recul toutes ces dernières années, détrônées jusque-là par les langues. Faut-il s’en réjouir ? Il est enregistré pour les matheux, 80,22%, talonnés par les langues étrangères avec 67, 78%… Des chiffres rassurants ? Quel crédit leur accorder ? Non que le doute plane sur les notations ou les corrections, non, mais les plus avertis pensent à l’arrivée de ces lauréats béats, groggys par leur réussite dans les facultés et qui devront se retrousser les manches pour affronter ce qui les attend. Et que dire des 45% des échecs, quand on a encore en ligne de mire cette moyenne ? C’est dire que la situation mérite réflexion.