Il y a en la culture revenue par de petits truchements sporadiques en ces temps de crise sanitaire, un effet salvateur. Tel un bol d’oxygène qui vient aérer une atmosphère jusque-là polluée par enfermement, inactivité, fermeture, arrêts sur images, annulation… Tout un programme qui s’est retrouvé freiné, amoindri, du jour au lendemain et avec, les institutions qui en ont conçus.
Entre salons du livre, le Sila (Salon international du livre d’Alger) et les locaux comme ceux de Tlemcen, Tizi Ouzou, Bouira, pour ne citer que ceux-là, concerts de musiques avec de grandes vedettes de la chanson algérienne, ou encore le Dimajazz de Constantine, les festivals de cinéma, Alger, Bejaia… les expositions de peinture, et tout ce qui manque aujourd’hui à notre quotidien. Et c’est quand tout cela vient à manquer que l’on se rend compte combien ces manifestations à travers le pays comptaient dans notre vie. Même toutes ces rencontres sont une infime partie des activités culturelles qui doivent composer la vie artistique d’un pays. Tant il est vrai que c’est peu suffisant.
A ce moment-là, les critiques allaient bon train devant l’inertie des institutions publiques qui il n’y a pas longtemps occupaient la scène et majestueusement. Aujourd’hui, force est de reconnaître que même avec ce peu, devant le néant qui nous entoure, cela avait finalement son poids dans notre environnement vide d’occupation, d’instruction, de savoir, de connaissance, de sens !
Le virtuel qui est venu à la rescousse durant plus de sept mois, n’est pas arrivé à supplanter le direct d’un spectacle quels qu’en soient le teneur, la couleur, l’attrait. Des salles closes, plus que jamais. Sur la toile, des expressions sont nées émanant d’artistes, d’organismes, tout aussi publics que privés, pour alimenter notre quotidien passé dans ses trois quarts face aux écrans, les yeux rivés à la recherche de la perle rare, les doigt courant sur les clavier pour cliquer, les sens ouverts à toutes les suggestions.
Le TNA, la cinémathèque d’Alger, pour ne citer que ceux-là, ont adopté cette démarche de tenir le spectateur en alerte, même à distance. Des artistes en solo ou en collectif ont monté des spectacles pour ne pas se faire oublier, maintenir le contact, aider le public et les fans à passer cette conjoncture dans des conditions moins stressantes. Et le Ramadhan en a été le propulseur, car les veillées et les soirées sont, en des temps normaux, bien remplies.
Une alternative culturelle venue à point nommé pour sortir indemne de ce long confinement qui se poursuit vu que les spectacles sont toujours au poids mort, hormis quelques manifestations qui arrivent à contenir le public avec les mesures barrières exigées par le protocole sanitaire actuel. Une petite revanche sur le long silence qui a entouré les institutions culturelles mais qui a excellemment permis aux artistes de créer, d’innover, de mettre à profit ce temps en peignant, en écrivant, en composant… Peut-être que finalement ce confinement a du bon !…