Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie chargé des Energies renouvelables, Noureddine Yassaâ, a présidé, ce mardi au Centre de conférences Ahmed-Ben-Ahmed dans la wilaya d’Oran, la cérémonie d’ouverture de la 12ᵉ édition des Journées scientifiques et techniques de Sonatrach (JST12), placée sous le slogan «L’énergie de l’innovation technologique pour un développement durable».
En marge de ces journées, placées sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, une journée sur nationale sur l’énergie intitulé «National Energy Meeting» et une conférence internationale sur l’hydrogène vert intitulée «International Conference Green Hydrogen Algeria 2025» ont été également organisés.
La cérémonie d’ouverture s’est tenue en présence d’un grand nombre de personnalités nationales et internationales, parmi lesquelles le ministre de l’Industrie, Sifi Ghrieb, le wali d’Oran, Samir Cheibani, le président du Conseil national de la recherche scientifique et technologiques (CNRST), Mustapha Yahia, et le PDG du groupe Sonatrach, Rachid Hachichi.
Les organisations régionales et internationales ont également été représentées lors de cette cérémonie, qui a vu la présence du secrétaire général de l’Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), Djamel Aïssa Al-Loughani, de la commissaire à l’infrastructure et à l’énergie de la Commission de l’Union africaine (UA), Lerato Dorothy Mataboge, du directeur exécutif du Centre régional pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (RCREEE), Hamedi Zoheir, de représentants de l’Organisation africaine des pays producteurs de pétrole (APPO), et des présidents-directeurs généraux de plusieurs compagnies énergétiques internationales.
Yassaâ : «La transition énergétique en Algérie, un axe stratégique»
Placée sous le slogan «L’énergie de l’innovation technologique pour un développement durable», cette douzième édition des Journées scientifiques et techniques de Sonatrach verra la présentation de plus de 400 communications d’experts et de chercheurs nationaux et internationaux articulées autour de trois axes stratégiques
Dans son discours d’ouverture, Yassaâ a souligné que ces journées «représentent un espace stratégique réunissant scientifiques, chercheurs et professionnels pour débattre des enjeux liés à l’énergie, à la technologie et à l’innovation». Il a rappelé que «l’Algérie, riche en ressources fossiles et renouvelables, fait face à un double défi : répondre à la demande intérieure croissante tout en assurant la transition vers un modèle énergétique plus durable».
Il a affirmé que «la transition énergétique en Algérie n’est pas un choix conjoncturel, mais un axe stratégique nécessitant des investissements ciblés, l’innovation technologique, le renforcement de la recherche scientifique et l’implantation du savoir». En outre, il a salué le rôle de Sonatrach dans le lancement de projets de recherche d’envergure, tels que «l’enregistrement de 30 brevets en trois ans et le lancement de près de 40 projets de recherche, incluant des partenariats nationaux et internationaux».
«L’Algérie accorde une importance majeure à la numérisation et à l’intelligence artificielle»
Yassaâ a ajouté que cette 12ᵉ édition des JST, «véritable rendez-vous incontournable depuis trois décennies dans le domaine de la recherche énergétique, se décline autour de trois axes principaux : l’exploration et la production des hydrocarbures, l’environnement et le développement durable et la transformation numérique des thématiques alignées avec les grands défis auxquels font face l’Algérie et le monde».
Yassaâ a souligné que «l’Algérie accorde une importance majeure à la numérisation et à l’intelligence artificielle, les considérant comme des leviers pour renforcer la sécurité énergétique et améliorer l’efficacité des infrastructures». Il a mis en avant «les efforts de l’Algérie pour renforcer l’intégration industrielle locale à travers la fabrication d’équipements énergétiques, notamment de panneaux solaires photovoltaïques, et le soutien aux startups actives dans les domaines des réseaux intelligents et du stockage d’énergie».
Une feuille de route nationale intégrée pour une stratégie énergétique globale
Yassaâ a également annoncé l’organisation du National Energy Meeting, en collaboration avec le Conseil national de la recherche scientifique et technologique, dans «le but d’établir une feuille de route nationale intégrée pour une stratégie énergétique globale» et a insisté sur «l’importance de la recherche et de l’innovation pour soutenir cette stratégie et la nécessité d’impliquer les universités et les centres de recherche dans la valorisation des chaînes de valeur».
Enfin, le secrétaire d’Etat a affirmé que «l’Algérie ambitionne de devenir un hub régional pour le développement de l’hydrogène vert à travers une stratégie nationale ambitieuse reposant sur une réglementation solide, la formation du capital humain, la mobilisation des financements et des partenariats internationaux». Il a souligné que la tenue de la conférence «International Conference Green Hydrogen Algeria 2025» en marge des JST témoigne de «la volonté politique de concrétiser cette orientation».
En conclusion, Yassaâ a adressé ses remerciements et sa reconnaissance à l’ensemble des cadres et des employés de Sonatrach pour «leur engagement continu et leur contribution essentielle à la mise en œuvre des programmes stratégiques du secteur» et souhaité plein succès aux travaux de ces journées en espérant que «leurs résultats contribueront à l’élaboration d’une vision commune pour un avenir énergétique durable, d’une réelle valeur ajoutée à l’économie nationale».
Une feuille de route ambitieuse de Sonatrach pour réduire les gaz torchés à 1 % d’ici à 2030
Pour sa part, le président-directeur général de Sonatrach, Rachid Hachichi, a affirmé le groupe «a élaboré une feuille de route ambitieuse visant à ramener les gaz torchés à seulement 1 % d’ici à 2030».
Dans son allocution d’ouverture, Hachichi a détaillé les objectifs stratégiques du groupe en déclarant que Sonatrach ambitionne de «réduire les gaz torchés à 1 % d’ici à 2030 et de faire passer le taux d’émissions fugitives de méthane dans ses installations gazières à moins de 3 %». Cette orientation, selon lui, s’inscrit dans le cadre «des engagements de l’Algérie envers les recommandations de la Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur les changements climatiques, adoptée en 2015 et ratifiée par notre pays».
«Une transition énergétique réussie nécessite l’adoption d’un nouveau modèle énergétique»
Evoquant la responsabilité environnementale, le PDG de Sonatrach a précisé que celle-ci «nous impose de réduire notre empreinte carbone et de trouver un équilibre entre les exigences de production et les impératifs de préservation de l’écosystème». A cet effet, Sonatrach met en œuvre, à travers sa nouvelle politique climatique adoptée en février 2025, «un système efficace de suivi et de contrôle en s’appuyant principalement sur ses capacités en recherche et développement afin de maîtriser l’empreinte carbone», a-t-il souligné. Il a mis en avant qu’«une transition énergétique réussie nécessite l’adoption d’un nouveau modèle énergétique dans lequel le gaz se présente comme l’élément de transition privilégié et l’hydrogène comme vecteur-clé de décarbonation».
Dans le même registre, il a déclaré que la préservation de l’environnement et le développement durable sont «des priorités dans la transition énergétique qui repose sur trois axes», en indiquant que l’un de ces axes porte sur «les nouveaux défis dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz, confrontés à des mutations profondes qui exigent une recherche constante de solutions scientifiques et pratiques innovantes et plus efficientes pour exploiter les ressources en hydrocarbures».
Il a aussi mentionné que les défis liés à l’exploration en eaux profondes et dans les gisements non conventionnels «nous obligent à adopter des outils et techniques avancés pour renforcer notre compétitivité et améliorer la rentabilité de nos opérations».
Sonatrach œuvre à intégrer l’IA dans toutes les chaînes de valeur
S’appuyant sur les données de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le PDG de Sonatrach a révélé que le secteur pétrolier et gazier mondial «a investi près de 1.000 milliards de dollars en 2023 dans l’exploration et le développement, dont une part croissante – environ 15 % – est désormais destinée aux technologies numériques et aux solutions à faible émission de carbone».
En outre, il a souligné que le pilier de la transformation numérique constitue «un moteur-clé d’efficacité et de transparence au cœur de cette stratégie» et indiqué que Sonatrach œuvre à «intégrer l’intelligence artificielle, l’Internet des objets et l’analyse des méga-données dans toutes les chaînes de valeur, ce qui lui permet d’anticiper et de prendre des décisions rapides et précises».
Selon ses propos, l’intelligence artificielle (IA) dans l’industrie pétrolière «représente, à elle seule, un marché en pleine croissance qui permet la prévision des réserves, la maintenance préventive et la réduction des coûts d’exploitation».