Le Forum économique algéro-omanais s’est tenu ce mardi à Alger dans le cadre de la participation du Sultanat d’Oman comme invité d’honneur à la 56e Foire internationale d’Alger (FIA).
Placé sous le slogan «Partenariat économique algéro-omanais, zones pionnières et perspectives prometteuses», cet événement a été organisé par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), en collaboration avec le Conseil du renouveau économique algérien (CREA) et l’ambassade d’Oman, sous le patronage des ministères algériens du Commerce intérieur et des Affaires étrangères.
Prenant la parole en cette occasion, le ministre du Commerce intérieur, Tayeb Zitouni, a mis en exergue «la profondeur des relations historiques» unissant l’Algérie et le Sultanat d’Oman. Il a précisé que ces relations ont connu un «saut» qualitatif grâce aux visites mutuelles des dirigeants des deux pays et a appelé à l’établissement d’«un partenariat stratégique» intégré couvrant divers domaines économiques.
Ce forum est considéré comme «une bonne occasion de renforcer et de développer les relations commerciales et économiques entre les deux pays et d’offrir une opportunité pour de futurs partenariats».
Zitouni met en avant la forte volonté politique des deux pays de franchir une nouvelle étape
Zitouni a mis en avant «la forte volonté politique des deux pays de franchir une nouvelle étape, passant de la compréhension politique à une intégration économique concrète, notamment par le biais de projets d’investissement conjoints et l’accroissement des échanges commerciaux». Il a fait remarquer que cette coopération bilatérale «a déjà permis la réalisation de projets stratégiques d’envergure, à l’image du complexe de production d’engrais à Arzew, estimé à 2,4 milliards de dollars, et de la création du Fonds d’investissement algéro-omanais». Il a ajouté que d’autres projets sont à l’étude dans des secteurs variés : industrie automobile, énergie, industrie pharmaceutique et agriculture.
Le ministre a ensuite encouragé «à explorer de nouveaux horizons de coopération, notamment dans le tourisme, les services et les industries culturelle et artisanale». Il a souligné que «les ambitions partagées par les deux pays n’ont pas de limite compte tenu de la convergence de leurs visions politiques et économiques».
Formation d’un groupe de travail conjoint chargé d’assurer la mise en œuvre des projets convenus
En outre, le ministre a proposé «la formation d’un groupe de travail conjoint chargé d’élaborer les visions stratégiques et d’assurer la mise en œuvre des projets convenus tout en œuvrant à lever les obstacles et à accélérer les processus de réalisation».
Il a également salué l’implication du Sultanat d’Oman, représenté par le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement, Qais bin Mohammed Al-Yousef, et a loué l’esprit «constructif» qui a marqué les échanges bilatéraux et les visites de terrain.
Tayeb Zitouni a renouvelé «l’engagement de la Nouvelle Algérie, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à diversifier ses partenariats économiques, à localiser l’industrie, à favoriser le transfert technologique et à soutenir l’investissement productif». Il a exprimé sa conviction quant à «la capacité des deux nations à devenir des piliers du décollage économique arabe et africain».
Al-Yousef insiste sur l’importance des partenariats basés sur des principes partagés et un destin commun
Pour sa part, le ministre omanais du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion de l’investissement a affirmé que la participation de son pays en tant qu’invité d’honneur à la Foire internationale d’Alger témoigne de «l’intérêt commun» pour le renforcement des relations économiques et la recherche d’opportunités d’investissement prometteuses. Il a insisté sur «l’importance des partenariats basés sur des principes partagés et un destin commun».
Qais bin Mohammed Al-Yousef a mentionné les incitations et facilités offertes par les deux gouvernements pour appuyer le secteur privé en vue «de stimuler l’investissement commun et d’ouvrir de nouveaux débouchés commerciaux».
Il a affirmé que le Sultanat d’Oman «peut servir de porte d’entrée aux produits algériens vers les marchés régionaux et internationaux et inversement pour les produits omanais vers l’Algérie».
Moula : «Les mutations actuelles imposent une redéfinition des alliances autour d’intérêts communs»
De son côté, Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien, a qualifié la participation du Sultanat d’Oman d’étape stratégique «pour élargir la coopération économique et inaugurer une nouvelle phase dans le processus d’intégration et de développement durable». Il a souligné que «les mutations géopolitiques actuelles imposent une redéfinition des alliances économiques autour d’intérêts communs».
Moula a rappelé que l’efficacité des partenariats économiques «ne repose pas seulement sur l’importance des échanges commerciaux, mais aussi sur leur aptitude à générer de la valeur ajoutée, à transférer des savoir-faire et à créer des emplois» tout en insistant «sur le potentiel important des marchés africains».
Enfin, Faisal bin Abdullah Al-Rawas, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Sultanat d’Oman, a mis en exergue la position géostratégique des deux pays et a exprimé l’espoir «de doubler les investissements bilatéraux».
Des perspectives d’investissements omanais estimés à 10 milliards de dollars
Par ailleurs, le directeur de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), Omar Rekkache, a indiqué que les prévisions tablent sur «un volume d’investissements omanais pouvant atteindre les 10 milliards de dollars à moyen terme grâce à l’élan pris par les entreprises omanaises». A ce propos, Rekkache a indiqué que des consultations techniques ont été engagées «pour la mise en place d’une ligne de transport maritime entre l’Algérie et Oman». Ce projet est coordonné entre le Groupe algérien de transport maritime (GATMA) et la société omanaise Asyad conformément à une feuille de route conjointe.
Parmi les projets actuellement en cours figurent notamment l’usine Hyundai de fabrication automobile, qui a obtenu l’autorisation préliminaire du ministère de l’Industrie, l’extension du complexe d’ammoniac à Oran, fruit d’un partenariat entre Sonatrach et le groupe omanais Suhail Bahwan, et la création d’une fonderie d’aluminium à Jijel, qui devrait générer «plus de 800 emplois directs». Il a aussi été annoncé que la création d’une flotte de pêche maritime algéro-omanaise «est en préparation». Cette initiative se fera dans le cadre d’un partenariat entre un groupe public algérien et un partenaire omanais sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.
Ce forum, porteur de nouvelles perspectives d’investissement, a rassemblé plusieurs hauts responsables et représentants institutionnels des deux pays. Parmi eux le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie, Kamel Hemmami, le directeur de la promotion et du soutien aux initiatives au ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Rabah Fassi, les secrétaires généraux du ministère de l’Industrie et de Sonatrach, l’ambassadeur du Sultanat d’Oman en Algérie et un grand nombre d’hommes d’affaires algériens et omanais.