Les travaux des Assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement ont officiellement débuté ce lundi à Abidjan autour du thème central «Tirer le meilleur parti du capital de l’Afrique pour favoriser son développement». L’événement, qui se tiendra jusqu’au 30 mai, réunit plus de 6.000 délégués issus des 81 pays membres de l’institution.
Les Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), parmi les plus importantes du calendrier de la la banque, comprennent notamment la 60e Assemblée du Conseil des gouverneurs de l’institution et la 51e Assemblée du Conseil des gouverneurs du Fonds africain de développement, le guichet concessionnel du groupe.
La première journée a été marquée par une série de réunions statutaires, incluant notamment la rencontre du bureau du Conseil des gouverneurs, celle du comité directeur conjoint ouverte aux gouvernements non membres et une réunion informelle du comité directeur consacrée à l’élection du futur président de la BAD. Un évènement dédié au deuxième plan décennal de mise en œuvre de l’Agenda 2063 figure également au programme.
Ces Assemblées annuelles représentent un moment clé pour évaluer les avancées des projets et discuter des orientations futures. Le groupe de la BAD, qui regroupe également le Fonds spécial du Nigeria (FSN), en profite pour faire le point avec ses actionnaires sur les résultats obtenus et les perspectives à venir.
Les projets financés par la BAD ont un impact positif direct sur la vie de plus de 565 millions de personnes
Le président du conseil d’administration du groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, a réaffirmé lors d’une conférence de presse tenue à l’ouverture de ces assemblées «l’engagement indéfectible de l’institution en faveur du développement du continent africain». Il a souligné que les projets financés par la BAD ont «un impact positif direct sur la vie de plus de 565 millions de personnes à travers l’Afrique». Dans ce cadre, Adesina a présenté un bilan chiffré des réalisations de l’institution tout au long de ses deux mandats, qualifiant la banque de «référence mondiale» et de «meilleure institution financière multilatérale au monde».
Evoquant les principales contributions de la banque, il a cité le financement de projets ayant «permis à 128 millions de personnes d’accéder à de meilleurs services de santé et à 121 millions d’autres de bénéficier de moyens de transport améliorés». Il a également mis en avant les efforts de la BAD en matière de sécurité alimentaire, soulignant que «104 millions de personnes ont pu accéder à une alimentation suffisante, tandis que 63 millions disposent désormais d’un accès à l’eau potable».
Concernant les conditions de vie, la banque a contribué à l’amélioration des réseaux d’assainissement, «touchant 34 millions de personnes». Par ailleurs, «28 millions de personnes ont obtenu un accès à l’électricité», a-t-il précisé.
Le capital de la BAD passé de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards de dollars actuellement
Adesina a ajouté que la BAD, en partenariat avec la Banque mondiale (BM) et d’autres institutions, «œuvre à étendre l’accès à l’électricité à 300 millions d’Africains d’ici à 2030dans le cadre de l’initiative “Energie Mission 300″».
Ces avancées s’inscrivent dans le cadre des cinq grandes priorités stratégiques (High 5) définies en 2015 lors de son accession à la présidence, «éclairer et alimenter l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser le continent, favoriser son intégration et améliorer la qualité de vie des populations». Ces priorités, selon Adesina, «ont au total eu un impact sur plus de 565 millions d’individus, tout en exprimant l’espoir que son successeur poursuivra cette mission avec détermination et engagement».
Dans le bilan qu’il a présenté à cette occasion, le président du conseil d’administration du groupe de la BAD a mis en lumière la croissance spectaculaire du capital de l’institution, «passé de 93 milliards de dollars en 2015 à 318 milliards de dollars actuellement». Il a également salué la 16e reconstitution du Fonds africain de développement (FAD), qui a «permis de mobiliser 8,9 milliards de dollars, avec une contribution notable de plusieurs pays, dont l’Algérie».
La boussole de la banque est stable et ses voiles sont solides
«Nous sommes aujourd’hui une banque centrée sur l’humain, une banque de solutions pour le développement de l’Afrique», a-t-il déclaré, soulignant l’importance particulière des Assemblées annuelles de cette année, notamment en raison de l’élection d’un nouveau président. «Le leadership peut changer, mais notre mission demeure. La boussole de la Banque est stable, ses voiles sont solides et notre engagement envers le développement de l’Afrique reste inébranlable», a-t-il insisté.
Parmi les autres réalisations notables de la BAD, Adesina a mentionné les résultats du Forum d’investissement en Afrique, qui a permis de lever à ce jour «plus de 225 milliards de dollars pour divers projets». Il a aussi rappelé que la banque a accompagné plusieurs pays, dont l’Egypte, le Togo, le Bénin et la Côte d’Ivoire, en leur apportant soutien et garanties pour lever des fonds importants sur les marchés internationaux. A ce sujet, le président de la BAD a toutefois reconnu que le coût élevé du service de la dette extérieure représente une contrainte majeure pour de nombreux pays africains et a appelé à une action concertée pour y faire face.
Il convient de noter que le ministre des Finances Abdelkrim Bouzred s’est rendu ce lundi, à la tête d’une délégation de son département ministériel, à Abidjan pour participer aux Assemblées annuelles du groupe de la BAD, selon un communiqué du ministère.
L’Algérie, troisième actionnaire régionale de la BAD, compte «jouer un rôle clé à l’occasion de cette élection qui s’annonce assez serrée entre les cinq candidats en lice», note le ministère. En marge des sessions plénières, Bouzred tiendra une série de rencontres bilatérales avec ses homologues d’autres pays membres, ainsi qu’avec de hauts responsables d’institutions financières régionales et internationales, dans une dynamique de dialogue, de coopération et de promotion des intérêts économiques de l’Algérie sur la scène continentale et internationale. Cette participation, précise la même source, «s’inscrit dans le prolongement des efforts constants de l’Algérie pour renforcer son rôle au sein des institutions financières multilatérales et contribuer activement aux grands chantiers du développement africain».