Le thème ««L’école malékite et son rôle dans l’enrichissement des transactions financières dans la jurisprudence islamique» a été au centre des travaux de la troisième édition du Congrès d’Al Salam sur la finance islamique, ouvert ce dimanche à Alger, dans le cadre des efforts visant à promouvoir la recherche scientifique dans ce domaine.
Dans son allocution, le recteur de Djamaâ El Djazair, Mohamed Maâmoun El Kacimi, a évoqué la réalité des banques islamiques qui, selon lui, ont su s’imposer, réalisant une «large expansion» et «consolidant leur présence sur les marchés bancaires aux niveaux local et international».
À ce propos, il a souligné qu’il «n’était pas possible d’abolir le concept des banques conventionnelles, conformément à la vision de l’Islam, qui prône l’interaction avec l’autre, aussi bien en termes de pensée que de système». Cela implique, selon lui, la nécessité d’«une coexistence entre banques islamiques et banques traditionnelles, d’autant plus qu’elles partagent de nombreuses opérations et produits bancaires».
Il a également mis en avant le fait que les banques islamiques «font partie intégrante du système bancaire national et international», soulignant ainsi l’importance de «la coopération entre banques islamiques et conventionnelles afin de servir les objectifs nationaux dans le cadre de transactions conformes aux préceptes de la charia».
Dans le même sillage, le recteur a salué la «souplesse et la modération» de l’école malékite, qui a su s’adapter aux différentes problématiques économiques «grâce aux efforts des savants et chercheurs spécialisés, apportant ainsi de nombreuses solutions facilitant l’application des préceptes de la charia dans divers types de transactions financières».
De son côté, le président du Haut-Conseil islamique (HCI), Mabrouk Zid El Khir, a salué l’orientation vers la finance islamique et la banque participative, considérant qu’il s’agit d’un «acquis» répondant aux aspirations de nombreux acteurs économiques.
Il a estimé que l’adoption de ces modèles conformes à la charia a contribué à «instaurer un climat de confiance entre les clients et les institutions bancaires», soulignant le rôle que joue l’instance du HCI, chargée de la certification de la conformité des banques à la charia.
Par ailleurs, le directeur général de la banque Al Salam, Nacer Haidar, a indiqué que l’organisation de cette troisième édition par son établissement s’inscrit dans le cadre des efforts visant «à soutenir le développement de la finance islamique en Algérie, à en promouvoir la connaissance et à en approfondir les fondements, tout en renforçant la recherche scientifique dans ce domaine».
Il a précisé que ce congrès, qui s’étale sur deux jours, a pour objectif de «mettre en lumière le caractère souple de l’école malékite dans le domaine de la jurisprudence, à même de répondre aux exigences et besoins de la société en perpétuelle évolution».
Le directeur général de la banque a en outre, affirmé que «son établissement a pu enregistrer, en 2024, un volume de dépôts estimé à 320 milliards dinars, avec un taux de croissance qui s’élève à 20%».
En termes de financement, la banque a réalisé, durant la même période, des taux de croissance non négligeables avoisinant les 15%. «Ces chiffres attestent de l’intérêt qu’accordent les opérateurs économiques aux produits de la banques, en matière d’épargne, d’investissement et de financement», a ajouté Haidar.