«Le déminage entre l’épopée et le crime : défi, engagement et victoire» était le thème central d’un séminaire national organisé, ce mercredi, par l’Institut national d’études de stratégie globale (Inesg) et le Centre des archives nationales.
Lors de cette rencontre, le directeur général de l’Inesg, Abdelaziz Medjahed, a rappelé que «les mines antipersonnel étaient l’un des crimes les plus barbares perpétrés par le colonisateur français contre les Algériens», soulignant leur utilisation pour «étouffer la Révolution».
Medjahed a insisté sur «l’importance de la sensibilisation aux dangers des mines», soulignant qu’elle «relève de la responsabilité de tous». Il a rendu hommage aux efforts de l’Armée nationale populaire pour «l’élimination des millions de mines antipersonnel laissées par la colonisation française».
Les efforts de l’Algérie dans la lutte contre ce fléau mise en avant
Le représentant du ministère de la Défense nationale (MDN), le colonel Rachid Messaoudi, a mis en lumière l’ampleur du phénomène en rappelant que «la France a posé plus de 11 millions de mines sur les frontières Est et Ouest de l’Algérie, plaçant les autorités algériennes après l’indépendance face à un défi majeur». Il a ajouté que, selon un bilan de 2024, «l’ANP a réussi à éliminer près de 9 millions de mines et à déminer plus de 62.000 hectares de terres».
L’implication de l’Algérie dans la lutte contre ce fléau a été mise en avant par le représentant du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Salim Barkat, qui a rappelé que le pays «s’est engagée dès le début dans les efforts internationaux pour imposer une interdiction des mines antipersonnel, ayant été parmi les premiers pays à ratifier la Convention d’Ottawa», affirmant que cet engagement s’est traduit «le respect de l’Algérie pour le droit international humanitaire, en tenant compte des effets désastreux des mines, outre les progrès réalisés dans le domaine du déminage et son engagement en faveur du désarmement en général».
Il a aussi évoqué les contributions de l’Algérie à l’échelle internationale, précisant qu’«elle poursuit l’organisation de sessions de formation au profit de plusieurs pays africains en matière de déminage et partage son expertise avec d’autres nations».
Dans son intervention, le président du Comité algérien pour l’Histoire et la Mémoire, Lahcen Zeghidi, a exposé les circonstances de mise en place des lignes Challe et Maurice, conçues par la France «pour isoler la Révolution algérienne et empêcher l’acheminement des armes».
De son côté, le président de l’Association nationale des victimes des mines, Mohamed Djouadi, a appelé «la France à reconnaître ses crimes, à présenter des excuses et à indemniser les victimes». Il a dénoncé «le deux poids deux mesures» adopté par la France lorsqu’il s’agit de ses crimes en Algérie.