L’escalade des mesures militaires en Cisjordanie a des répercussions graves sur les conditions de vie des Palestiniens. La fermeture de points de contrôle, les démolitions de maisons et les arrestations massives exacerbent les tensions dans la région. Les appels à une intervention internationale se multiplient face à une crise humanitaire qui s’aggrave chaque jour.
Depuis trois jours consécutifs, les forces d’occupation sionistes renforcent leurs mesures militaires aux principales entrées et sorties des gouvernorats de Cisjordanie, imposant de sévères restrictions à la liberté de mouvement des habitants.
MAE palestinien : «Cette agression fait partie d’un plan de l’entité sioniste officiel visant à renforcer l’occupation»
Dans un communiqué publié mercredi, le ministère a condamné l’agression continue des forces sionistes contre la province de Jénine et son camp de réfugiés, le déplacement des familles du camp, les crimes de punition collective, la destruction des infrastructures, les exécutions extrajudiciaires et les actes de vandalisme perpétrés contre les propriétés des citoyens.
Et d’ajouter que «cette agression fait partie d’un plan de l’entité sioniste officiel visant à renforcer l’occupation, à imposer sa loi et à annexer progressivement la Cisjordanie, y compris El Qods, représentant ainsi le côté expansionniste du projet colonial». Il a également averti des dangers de l’adoption du gouvernement sioniste actuel à une série de solutions militaires et sécuritaires pour prolonger son maintien au pouvoir en recourant à l’anarchie sécuritaire pour réaliser sa carte d’intérêts coloniaux en Cisjordanie, échappant ainsi à ses «obligations» en matière de paix et de solutions politiques négociées au conflit.
«L’entité sioniste exploite l’échec international pour approfondir le colonialisme en Cisjordanie»
«Il devient évident que l’entité sioniste invente des excuses pour prolonger la violence et saboter toute chance de mettre en œuvre le consensus international en faveur de la solution à deux Etats», souligne le MAE. Le ministère a réaffirmé que l’entité sioniste «exploite l’échec international à appliquer les résolutions de la légitimité internationale concernant la cause palestinienne pour approfondir le colonialisme et modifier la réalité politique, historique et juridique de la Cisjordanie à des fins coloniales et racistes».
A cet effet, il a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de «prendre ses responsabilités légales et morales face à la souffrance de notre peuple, de sortir immédiatement de la méthode traditionnelle dans son traitement des droits de notre peuple et de prendre des mesures contraignantes contre l’Etat occupant afin de le forcer à se conformer à la volonté internationale de paix, y compris en commençant immédiatement un véritable et sérieux processus politique qui mène à la fin de l’occupation des terres de l’Etat de Palestine, comme seule voie pour garantir la sécurité, la stabilité et la prospérité de la région et du monde».
Le CNP appelle à une intervention internationale immédiate et à travailler sérieusement pour freiner cette folie
Pour sa part, le chef du Conseil national palestinien (CNP), Rawhi Fattouh, a appelé la communauté internationale à «intervenir immédiatement et à travailler sérieusement pour freiner la folie et l’extrémisme du gouvernement sioniste et mettre fin à son agression et à ses crimes continus contre notre peuple, en particulier dans la ville de Jénine et son camp de réfugiés».
Dans un communiqué de presse publié, mercredi, Fattouh a mis en garde contre les plans «dangereux» que la coalition sioniste raciste de droite cherche à mettre en œuvre, qui se traduisent par le lancement d’une vaste agression qui inclut tous les gouvernorats de la Cisjordanie occupée, par des actes de génocide et de nettoyage ethnique, en plus de l’expulsion massive de Palestiniens avec le but de mettre en œuvre ses projets d’annexion coloniale.
«Ces pratiques agressives visent à établir le système d’apartheid et à imposer des politiques de facto»
Soulignant que le gouvernement sioniste d’extrême droite «a transformé les villes et les villages de Cisjordanie en cantons et prisons racistes séparés, ce qui accroît l’étouffement des Palestiniens et aggrave leurs souffrances quotidiennes, en violation flagrante de toutes les lois et normes internationales», Fattouh a confirmé que «ces pratiques agressives visent à établir le système d’apartheid et à imposer des politiques de facto qui contredisent le droit légitime des Palestiniens à la liberté et à l’indépendance».
Et de souligner que «la négligence et le silence de la communauté internationale concernant la mise en œuvre du droit international humanitaire et des résolutions internationales et son incapacité à arrêter la guerre de génocide et de nettoyage ethnique dans la bande de Ghaza ont incité l’armée d’occupation à commettre davantage de meurtres et de massacres en Cisjordanie occupée».
Il a appelé la communauté internationale «à assumer ses responsabilités juridiques et morales, à faire pression sur l’entité sioniste pour qu’elle cesse son agression, à la tenir responsable de ses crimes contre notre peuple et à œuvrer pour parvenir à une paix juste et globale fondée sur la fin de l’occupation et la garantie des droits du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un Etat palestinien indépendant».
Par ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exprimé mardi dernier sa profonde «inquiétude» concernant l’agression des forces sionistes à Jénine et dans son camp. Le porte-parole des Nations unies a déclaré que le secrétaire général continue de se faire «un grave souci» au sujet de la violence persistante en Cisjordanie occupée, en particulier l’agression à grande échelle contre Jénine.
Mise en garde contre la possibilité d’un génocide en Cisjordanie similaire à celui dans la bande de Ghaza
De son côté, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a exprimé «une vive inquiétude» concernant la sécurité des Palestiniens dans la ville de Jénine et son camp en raison de l’agression des d’occupation sionistes.
La rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de l’Homme dans les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a mis en garde, de son côté, contre la possibilité que l’entité sioniste commette un génocide en Cisjordanie similaire à celui qu’elle a commis dans la bande de Ghaza. Commentant sur la plateforme X l’agression lancée par les forces d’occupation sionistes sur la ville de Jénine et son camp, elle a ajouté : «Les crimes de génocide commis par l’entité sioniste contre les Palestiniens ne se limiteront pas à la bande de Ghaza si elle n’est pas contrainte d’y mettre fin».