Ce samedi, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a supervisé l’ouverture d’un colloque national des cadres du secteur, où il a prononcé un discours détaillant les efforts réalisés en 2024 soulignant que cette rencontre a pour objectif d’«évaluer les réalisations et d’anticiper l’avenir, ce qui reflète l’engagement profond à renforcer le service public de l’eau».
A l’occasion, Derbal a insisté sur le fait que «la réussite de toute activité professionnelle repose sur la réalisation des objectifs fixés et leur évaluation continue». Il a mentionné que le choix du thème «Service public de l’eau : résultats et perspectives» pour cette rencontre, «met en lumière l’importance de cette question face aux défis actuels».
Le ministre a également souligné l’importance de cette rencontre comme «une occasion de revoir les mesures prises au niveau des wilayas, notamment avec l’approche du mois sacré du Ramadhan et de la saison estivale, période pendant laquelle la demande en eau augmente».
A ce titre, il a insisté sur la nécessité de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire face à cette situation», affirmant que «les hautes autorités, en tête desquelles le président de la République, accordent une grande attention au secteur de l’hydraulique, notamment en ce qui concerne l’amélioration de l’approvisionnement en eau potable, l’assainissement et la réutilisation des eaux traitées».
«L’Algérie figure parmi les pays pionniers en matière de collecte et de traitement des eaux usées»
Par ailleurs, le ministre a noté que son département s’attelait à «la mise en œuvre d’un programme national visant à promouvoir le service public d’assainissement, à travers des installations de traitement des eaux usées et leur réutilisation dans l’agriculture et l’industrie, d’où le traitement de plus de 590 millions m3 d’eaux usées par an, une quantité appelée à augmenter parallèlement à la mise en service des systèmes de traitement en cours de réalisation».
Il s’agit, selon lui, «d’un programme très important, aucun retard ou manquement ne sera toléré, d’autant plus qu’il sera l’un des principaux critères d’évaluation ».
En outre, il s’est dit satisfait du fait que l’Algérie «ait franchi de grands pas en matière d’assainissement, figurant ainsi parmi les pays pionniers en matière de collecte et de traitement des eaux usées, avec un taux national de raccordement aux réseaux d’assainissement de 93%, et des capacités de traitement théoriques supérieures à un milliard de m3/an».
Les directeurs des wilayas exhortés à redoubler d’efforts pour remédier aux lacunes constatées
Concernant l’irrigation agricole, le ministre a donné des instructions aux cadres du secteur pour «accompagner les agriculteurs, en poursuivant la délivrance des permis de forage de puits destinés à l’irrigation, conformément aux facilités et aux procédures légales en vigueur, tout en veillant à une exploitation rationnelle des ressources en eau souterraine».
A propos de l’approvisionnement en eau potable, le premier responsable du secteur de l’hydraulique a exhorté les directeurs des wilayas à «redoubler d’efforts pour remédier aux lacunes constatées dans certaines wilayas, notamment celles ayant lancé des projets d’urgence qui n’ont pas encore été concrétisés», estimant que «les efforts et les investissements colossaux fournis par l’Etat doivent avoir un impact tangible sur le citoyen».
Derbal a invité, dans ce cadre, tous les participants à «s’engager activement et à échanger idées et expériences pour renforcer les capacités du secteur et atteindre les objectifs visés».
Les barrages atteignent un taux de remplissage de 34,96 %, avec des perspectives de hausse
Par ailleurs, en marge du colloque, il a révélé que «le taux de remplissage des barrages a atteint 34,96 % au niveau national jusqu’au 16 janvier dernier, et il devrait augmenter de manière significative en raison des fortes pluies des derniers jours».
Derbal a précisé que le plan du ministère pour l’approvisionnement des citoyens en eau potable est «basé sur un scénario prévoyant une absence totale de pluie pendant l’année, c’est-à-dire dans le pire des cas, afin de garantir l’approvisionnement des citoyens en cette ressource vitale en toutes circonstances et en utilisant tous les moyens fournis par l’État».
Concernant l’approvisionnement en eau potable pendant le mois de Ramadhan prochain, il a expliqué que «plusieurs mesures seront prises pour atténuer les pénuries d’approvisionnement dans certaines zones connaissant des difficultés de distribution».
Des projets fondamentaux pour garantir la sécurité hydrique
Lors de la présentation du bilan du secteur pour l’année 2024, à l’occasion du colloque, le secrétaire général du ministère, Amar Bougueroua, a souligné que l’exploitation des ressources en eau souterraine «avait augmenté grâce à la mise en service de 324 forages, avec une capacité de production estimée à 290.000 m3 par jour». Certaines wilayas, confrontées à une rareté des précipitations, ont bénéficié, ajoute-t-il, «d’un programme d’urgence pour la réalisation de 109 forages, dont 41 ont été achevés, tandis que les travaux des forages restants sont achevés à 60-70%, avec une finalisation prévue avant le mois de Ramadhan».
Au cours de la même année, selon le responsable, «neuf projets de connexion inter-barrages ont été achevés, tandis que des travaux de construction de quatre nouveaux barrages sont en cours, avec une capacité totale estimée à 300 millions m3».
Il est prévu qu’«au cours du premier trimestre de 2025, cinq grandes stations de dessalement d’eau de mer, chacune avec une capacité de 300.000 mètres cubes par jour, soient livrées partiellement», note-t-il, affirmant que «le secteur est aussi en train de travailler sur leur raccordement au réseau de transport et de distribution d’eau des wilayas situées dans un périmètre de 150 km du littoral».
Selon le même rapport, les travaux dans ces stations ont atteint «un stade avancé», et leur mise en service «permettra à la production d’eau dessalée de représenter 42% de l’ensemble de l’eau produite au niveau national».
Jusqu’en décembre 2024, «le réseau de l’eau potable a été déployé sur 170.000 km, outre la mise en service de 116 stations de traitement des eaux de surface et la production de 9,2 millions m3/jour d’eau potable, équivalent de 3,4 milliards m3/an», selon le rapport présenté par le secrétaire général du ministère.
À la fin de l’année, «l’eau dessalée représentait 20% de l’ensemble de l’eau produite en Algérie, tandis que les eaux de surface constituait 25%, et les eaux souterraines étaient la principale source avec 55% de la production totale».
Le rapport indique aussi que «le taux national d’alimentation et eau potable a atteint 98%, tandis que celui du raccordement aux réseaux d’assainissement a atteint 93%».
La présentation s’est conclue par un exposé sur la numérisation du secteur, qui «dispose actuellement de 26 plateformes numériques de prestations publiques», proposant ainsi «le paiement électronique des factures ayant enregistré 800.000 opérations via les différents moyens électroniques du 1er janvier au 15 décembre 2024».
