Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a prononcé, ce dimanche au Palais des nations, Club des Pins, à Alger, un discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement, où il a affirmé que cet engagement reflète la nouvelle approche de gestion des affaires publiques et la consécration des principes de la bonne gouvernance.
Dans son discours adressé à la Nation devant le Parlement, le président de la République a indiqué qu’«il s’honorait de s’adresser au peuple algérien et à l’opinion publique nationale à travers ses représentants dans les deux chambres du Parlement», soulignant que «cet engagement reflète la nouvelle approche de gestion des affaires publiques et la consécration des principes de la bonne gouvernance».
«Cette tradition institutionnelle ravive et renforce le fait d’être au service de l’opinion publique, des citoyens et de la Patrie et illustre la place du pouvoir législatif ainsi que le rôle des parlementaires qui portent les espoirs et les préoccupations des citoyennes et des citoyens», a-t-il ajouté.
Détermination à poursuivre la consolidation des acquis réalisés pour préserver la dignité des citoyens
Il a rappelé que cette rencontre intervient au cours des premiers mois de son second mandat présidentiel, réaffirmant sa détermination à «poursuivre la consolidation des acquis réalisés pour préserver la dignité des citoyens et améliorer leur cadre de vie et à mettre en œuvre les programmes destinés au développement socioéconomique durable».
Et de poursuivre en disant que «ce mandat verra également le lancement du dialogue politique auquel je me suis engagé lors de mon discours d’investiture (prestation de serment) le 17 septembre dernier et qui sera à la hauteur des enjeux internes», souhaitant que ce dialogue national soit «profond et inclusif et non purement discursif», soulignant, ainsi qu’il «renforcera les droits fondamentaux à travers les lois consacrées par la Constitution et la loi organique relative aux partis politiques et aux associations».
Le président Tebboune a promis dans ce cadre, à la classe politique «d’ouvrir un dialogue pour renforcer le front intérieur et cela se fera de manière organisée», soulignant que «l’Algérie d’aujourd’hui continue d’avancer à pas sûrs, l’Algérie d’aujourd’hui n’est pas celle d’hier».
«L’État poursuivra la lutte contre la corruption jusqu’à son dernier souffle»
En outre, le président de la République a déclaré que «les lois sur la commune et la wilaya marquent le début d’une véritable démocratie et complètent la construction de l’édifice de l’État», réaffirmant aussi que «l’État continue de lutter contre la corruption et qu’il poursuivra cette lutte jusqu’à son dernier souffle».
D’autre part, le Président a souligné que «tous les indicateurs économiques et financiers de l’Algérie sont au vert, reconnus au niveau international», expliquant que «tous nos indicateurs économiques montrent que dans quelques mois, nous serons parmi les pays émergents».
Dans le même cadre, il a indiqué que «l’État a lancé de grands projets, permettant à l’Algérie, pour la première fois depuis l’indépendance, d’exploiter ses ressources naturelles».
Le président Tebboune a également a révélé que «le port d’Oran recevra les premières cargaisons de fer de Gara Djebilet en 2026», précisant que «des mines sont en cours de planification pour leur exploitation, créant ainsi de la richesse et des emplois», confirmant de plus, que «la ligne ferroviaire menant à Tamanrasset contribuera à l’exploitation de ressources minières très importantes».
Les Algériens à l’étranger invités à investir dans leur pays
A cet effet, il a invité les Algériens vivant à l’étranger «à investir dans leur pays, afin de ne pas être un jour considérés comme des étrangers», disant : «Investissez dans votre pays et combattez ceux qui le combattent, la loi sur l’investissement ne changera pas avant dix ans.»
Le chef de l’Etat a rappelé que «jusqu’au 2021, l’Algérie importait de l’essence, tandis qu’aujourd’hui elle en produit de tous types, grâce à la main-d’œuvre algérienne», ajoutant qu’en matière d’électricité, «le pays est autosuffisant et dispose d’un excédent de 12.000 MW pour l’exportation».
De même, il a annoncé que «la production agricole en Algérie a atteint une valeur équivalente à 37 milliards de dollars» et que, après le blé dur, «notre objectif est l’autosuffisance en blé tendre».
Le président Tebboune a rappelé qu’il a ordonné aux walis de créer des zones d’activités pour les artisans dans les régions reculées, soulignant que cela constitue un «droit pour les jeunes de ces régions», rassurant les citoyens concernant l’industrie, en déclarant : «Soyez rassurés, nous avons mis le doigt sur la plaie dans le domaine industriel, après une dégradation industrielle qui a atteint 3% du PIB.»
Le président de la République a saisi l’occasion saluant la jeunesse algérienne, qui, selon lui, «a relevé le défi à travers les start-up et tend désormais vers la production au profit de son pays dans de nombreux secteurs», ajoutant : «Notre jeunesse représente une nouvelle génération, au cœur pur et aux mains propres, loin des pratiques de gonflement des factures.»
Dans ce cadre, il a indiqué que «pour la première fois depuis l’indépendance, les jeunes des start-up africaines se sont réunis en Algérie».
«L’Algérie va bien, malgré les tentatives de déstabilisation»
Le président de la République a affirmé que l’Algérie va bien, malgré les tentatives de déstabilisation, en déclarant : «Ils nous ont observés, attendant notre effondrement devant le FMI, lorsque nous avons recruté des enseignants et exonéré les bas salaires des impôts.»
A ce titre, il s’est engagé «à poursuivre l’augmentation du pouvoir d’achat au cours de cette mandature de 53%», notant que «les revenus de l’Algérie devraient augmenter grâce à la relance de la production».
«Certaines parties avaient prédit l’effondrement de la politique du logement en Algérie, puis la diminution du niveau des barrages d’eau, mais l’Algérie leur a répondu en consolidant sa politique du logement et en lançant de grands projets de dessalement de l’eau de mer», a-t-il déclaré.
Il a souligné que la distribution de logements «est la base de la dignité du citoyen, et non un gaspillage d’argent comme le prétendent les sceptiques», précisant que «le logement n’est plus une charge pour l’État, car les projets sont construits avec des matériaux 100% algériens, et nous ne les importons plus de l’étranger comme auparavant».
L’attachement à préserver la Mémoire nationale réitéré
Dans un autre volet, le président de la République a longuement évoqué «l’histoire honorable de notre pays et la Mémoire nationale de la Nation algérienne», affirmant : «Je me considère comme fils de Chahid, le fils de Boubaghla, de Cheikh Amoud, du colonel Amirouche, de Mostefa Ben Boulaïd, du colonel Lotfi et de tous les Chouhada de l’Algérie. Nous ne renoncerons jamais à notre dignité et à celle de nos aïeux, Chouhada et Moudjahidine, et nous la préserverons.»
Et de poursuivre : «Nous préservons notre Mémoire nationale et nous y attachons une grande importance», rappelant que «lorsque le colonisateur a foulé le sol de l’Algérie, le peuple algérien était instruit et l’Algérie était un grenier de blé, mais la colonisation a commis massacre après massacre à travers tout le territoire de notre pays, n’apportant que destruction, ruine et extermination du peuple.»
Evoquant le génocide commis contre le peuple algérien durant la période coloniale dans plusieurs régions telles que Zaatcha et Laghouat, les 45.000 martyrs des manifestations du 8 mai 1945, les autres massacres perpétrés, les enfumades, ainsi que les 500 crânes détenus par la France dont nous n’avons récupéré que 24, le Président a dit que «la valeur de nos martyrs tombés durant la résistance et la glorieuse Révolution de libération est bien plus précieuse que des milliards de dollars. Je ne demande pas à l’ancien colonisateur de réparations matérielles mais bien la reconnaissance de ses crimes».
«L’ancien colonisateur est devenu par la suite une puissance nucléaire, mais il a laissé en Algérie des maladies résultant de ses essais nucléaires dont souffrent encore aujourd’hui nos compatriotes dans le Sud», a-t-il soutenu. S’adressant à l’ancien colonisateur, le président de la République a déclaré : «Ne nous donnez pas d’argent, mais venez nettoyer les sites que vous avez contaminés.»
Dans ce sens, il a souligné que «le différend avec le colonisateur d’hier autour de la Mémoire est sans arrière-pensée». «Les Algériens ont un droit imprescriptible et ils exigent la reconnaissance des massacres commis par le colonisateur», a-t-il insisté, affirmant : «Nous ne pouvons faire confiance à ceux qui renient le message des Chouhada et des Moudjahidine.»
En ce qui concerne la question palestinienne, il a réaffirmé que «l’Algérie reste fidèle à ses positions envers la Palestine jusqu’à son indépendance». Pour ce qui est de la question du Sahara occidental, le président Tebboune a indiqué que «l’idée de l’autonomie est une idée française et non marocaine. Nous le savons depuis des décennies», précisant que «les options de solutions à la question du Sahara sont pour eux entre l’amer et l’extrêmement amer, il s’agit d’une question de décolonisation et de droit à l’autodétermination».