Le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Énergie, chargé des Énergies renouvelables, Noureddine Yassaâ, a présidé, mercredi à Alger, l’ouverture du deuxième atelier international sur les énergies renouvelables, indique un communiqué du ministère.
Ont pris part à cet atelier organisé par le Club algérien d’excellence et de hautes compétences, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib, ainsi que des professeurs et des chercheurs algériens établis à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
L’atelier a abordé plusieurs sujets importants concernant le développement du secteur des énergies renouvelables en Algérie, tels que l’investissement dans les énergies renouvelables, le rôle de l’innovation et de la technologie dans l’amélioration de l’efficacité énergétique, la coopération internationale dans le domaine de l’hydrogène vert, ainsi que les moyens de développer les législations et les cadres juridiques qui soutiennent la croissance de ce secteur à l’échelle nationale.
Il a aussi été souligné l’importance du «rôle» des compétences algériennes résidant à l’étranger dans la contribution aux projets d’énergies renouvelables, en tirant parti de leur expertise et de leurs connaissances dans ce domaine stratégique, qui constitue «une partie essentielle du plan du Gouvernement pour diversifier l’économie et garantir la sécurité énergétique à moyen et long terme».
Yassâa : «Étude en cours d’un projet de production de 1.000 MW d’énergie éolienne à travers 10 sites»
Dans son discours lors de l’atelier, Yassâa a souligné que «l’Algérie s’engage à intégrer l’énergie éolienne dans ses projets futurs d’énergies renouvelables». Il a également annoncé qu’«en collaboration avec la Banque mondiale, l’étude pour le lancement du projet de 1.000 MW d’énergie éolienne est en cours».
Selon le responsable, ce projet s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables, qui vise à produire un total de 15.000 MW d’ici 2035. Il a rappelé également le lancement du projet de production de 3.000 MW d’énergie solaire, avec la création de 20 nouvelles centrales, et un taux d’intégration local atteignant 35 %.
En outre, le secrétaire d’État a ajouté qu’une centrale solaire d’une capacité de 200 MW sera installée dans la wilaya de Tindouf, avec des moyens de stockage pour répondre aux besoins de la région et soutenir les projets d’exploitation du gisement de fer de Gara Djebilet ainsi que les usines de transformation associées. Il a aussi mentionné le développement de projets d’hybridation des systèmes solaires dans les centrales électriques fonctionnant au diesel dans le Sud, ainsi que des projets d’énergie solaire pour les sites de Sonatrach.
«L’Algérie travaille sur l’élaboration d’une politique énergétique définissant des modes durables de production et de consommation»
Il a précisé que «la capacité totale des énergies renouvelables en Algérie devrait dépasser les 4.000 MW, ce qui permettrait de réduire la consommation de 1,3 million de tonnes de gaz naturel et de diminuer les émissions de dioxyde de carbone de 2,7 millions de tonnes par an».
Concernant le développement de l’hydrogène vert, Yassâa a indiqué que «l’Algérie ambitionne de devenir un hub régional et international de production et d’exportation de cette nouvelle énergie, surtout après l’adoption d’une stratégie pour son développement».
Le secrétaire d’État a également souligné que «l’Algérie travaille sur l’élaboration d’une politique énergétique nationale prospective, tournée vers l’avenir, définissant des modes durables de production et de consommation d’énergie, en tenant compte des impacts socioéconomiques et environnementaux pour consolider la place de leadership du pays sur le marché énergétique mondial».
«Le plan d’action du secteur vise à instaurer un environnement économique efficient et attractif»
Dans le cadre du programme de maîtrise de l’énergie, le ministère mettra l’accent sur la rationalisation de la consommation d’énergie dans les secteurs clés tels que le logement, le transport et l’industrie. Yassâa a précisé que «cela s’appuiera sur des plans d’action clairs avec des indicateurs de performance, accompagnés d’un calendrier pour garantir des résultats efficaces en coordination avec les différents secteurs concernés».
Enfin, pour créer un système énergétique intégré qui contribue à l’expansion des énergies renouvelables et à la promotion de l’efficacité énergétique dans divers domaines, le responsable a indiqué que le ministère de l’Énergie «s’efforcera à actualiser la stratégie nationale de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique».
Il a expliqué que le plan d’action du secteur «vise à instaurer un environnement économique efficient et attractif, appuyant le développement de projets de production d’électricité à partir de sources renouvelables, incluant le développement de l’industrie locale dans la chaîne de valeur, en veillant à moderniser les cadres juridiques et législatifs et à mettre en place des outils et des mécanismes incitatifs pour généraliser l’usage des énergies renouvelables à tous les niveaux».
Chaib : «Travaux en cours pour finaliser le Portail national des compétences algériennes à l’étranger»
Pour sa part, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, chargé de la Communauté nationale à l’étranger, Sofiane Chaib, a confirmé que des travaux sont en cours en coordination avec différents secteurs pour finaliser le Portail national des compétences algériennes à l’étranger,
Chaib a expliqué que cette plateforme constituera un «pont de communication entre les chercheurs algériens, les compétences nationales à l’étranger, les institutions de recherche et les entreprises, permettant ainsi à cette catégorie de contribuer au développement économique et social du pays».
Soulignant que la communauté algérienne à l’étranger constitue un axe majeur des préoccupations de l’État, le responsable a ajouté que les chercheurs algériens à l’étranger réalisent des «performances de haut niveau reconnues», relevant «leur engagement à transmettre les compétences acquises au service du pays».
Il a également rappelé l’intérêt porté par le président de la République, à la communauté nationale à l’étranger, à travers «une stratégie nationale visant à la reconnecter avec le pays et à contribuer à son développement, notamment dans des domaines stratégiques comme les énergies renouvelables».
Il a ajouté que cette rencontre souligne «l’importance d’impliquer les scientifiques et experts algériens du monde entier dans la dynamique de la transition énergétique lancée par l’Algérie, dans le cadre des enjeux du changement climatique mondial».
Leïla Mokhnache souligne l’importance de former les jeunes compétences
De son côté, la directrice de l’École nationale supérieure des énergies renouvelables, de l’environnement et du développement durable de Batna, Leïla Mokhnache, a souligné l’importance «de former les jeunes compétences pour accompagner la stratégie nationale dans le domaine des énergies renouvelables», affirmant que les sujets d’actualité dans ce domaine «tournent autour de l’intégration des énergies renouvelables dans les réseaux électriques et du rôle des start-up dans l’accélération du développement de ces énergies et ainsi réussir la transition énergétique».
Elle a également appelé «à une meilleure coordination et à un rapprochement des visions et programmes entre les institutions, les organismes et les centres de recherche d’une part, et les chercheurs en Algérie et à l’étranger d’autre part, afin de donner un élan plus fort au programme national des énergies renouvelables».
Elle a ajouté que la rencontre, surtout compte tenu de la qualité des participants, permettrait de «définir un modèle de transition énergétique pour l’Algérie afin de faciliter la mise en œuvre des programmes et projets définis par l’État».
Cet atelier s’est clôture par des recommandations visant «à renforcer la coopération entre les différentes parties prenantes dans le domaine des énergies renouvelables, ainsi qu’à encourager l’innovation et l’investissement dans ce secteur vital». Les participants ont exprimé leur appréciation pour cette initiative, qui constitue «une étape importante pour renforcer la position de l’Algérie en tant que principal soutien aux énergies renouvelables dans la région».