Le ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Tayeb Zitouni, a présenté, ce mardi, à Alger, les grandes lignes du plan sectoriel visant à réguler le marché, traiter les déséquilibres et les impacts potentiels sur l’approvisionnement en diverses matières, produits et services, tout en réorganisant et encadrant les activités commerciales.
Dans son discours lors de la rencontre Gouvernement-Wali, inaugurée par le président de la République, Zitouni a précisé que ce plan vise «à réguler le marché national, réorganiser et encadrer les activités commerciales, développer les réseaux de distribution, renforcer les mesures de contrôle économique et protéger les consommateurs». Il a souligné que l’opération de régulation repose sur «la prise en charge des déséquilibres constatés et des impacts potentiels sur l’approvisionnement en diverses matières, produits ainsi que services ayant un lien direct avec la vie quotidienne des consommateurs».
Le premier axe du plan porte sur la modernisation du système législatif et réglementaire. Selon le ministre Zitouni, «le ministère a entamé une révision en profondeur du cadre législatif et réglementaire actuel et l’élaboration de nouvelles lois pour accompagner les transformations en cours, afin de réorganiser le secteur du commerce, tant traditionnel qu’électronique».
Concernant le deuxième axe relatif à l’organisation du marché national, Zitouni a affirmé que l’encadrement d’un approvisionnement régulier en produits de large consommation, le suivi de l’évolution des prix et des niveaux de stocks constituent «les principaux enjeux du secteur du commerce intérieur».
Cela passe par le suivi des sources d’approvisionnement du marché national, de la production/importation à la consommation, le développement des réseaux de distribution pour divers produits, leur suivi via des plateformes numériques, le renforcement du programme d’approvisionnement des wilayas du Sud par l’ouverture de nouveaux points de vente pour les offices publics de régulation, le soutien des mécanismes de coordination sectorielle à travers la cellule de veille et d’alerte précoce, ainsi que l’implication des walis dans toutes les opérations liées à la régulation du marché national.
Il s’agit également de l’élaboration d’une carte nationale des chambres froides et de stockage afin de contribuer à l’absorption des excédents de production, de la régulation de l’approvisionnement pour le mois de Ramadhan 2025 en impliquant les secteurs concernés, ainsi que l’élaboration d’un plan de régulation de l’approvisionnement des 14 wilayas côtières en prévision de la période estivale, selon les explications du ministre.
Dans sa déclaration sur l’importance de réguler et d’organiser les activités commerciales, Zitouni a souligné que cela repose principalement sur l’élaboration d’un plan national d’urbanisme commercial, l’expansion des investissements dans les grandes surfaces et les espaces commerciaux, ainsi que la mise en place d’une feuille de route nationale pour une exploitation optimale des espaces commerciaux réalisés mais non utilisés, en coordination avec le ministère de l’Intérieur et sous la supervision des walis.
«L’enjeu aujourd’hui est de renforcer la capacité de l’économie nationale à faire face aux chocs»
Lors de son intervention sur le volet relatif à l’activation de l’activité commerciale, au soutien du développement local et à la promotion du produit national, le ministre a souligné que cela se fera principalement par «la généralisation de l’utilisation du e-commerce pour instaurer une culture du commerce électronique et développer la rentabilité des centres de commerce en ligne», le lancement de projets d’investissement pour la Société algérienne des foires et de l’exportation (Safex) dans 12 wilayas, la mise en place de programmes de marchés de proximité pour le Ramadhan et la rentrée scolaire dans toutes les circonscriptions du pays, ainsi que le lancement de campagnes de sensibilisation pour rationaliser la consommation et réduire le gaspillage.
Le troisième axe du plan repose sur le renforcement et la modernisation du contrôle économique et la lutte contre la fraude, en raison de la nécessité de prendre des mesures de surveillance pour combattre toutes les formes de pratiques commerciales illégales, de monopole et de spéculation illicite, afin d’assurer l’efficacité des mesures visant à réguler et approvisionner le marché national en différents produits, maîtriser l’inflation et protéger le pouvoir d’achat des citoyens.
À cet égard, le secteur – comme l’a suivi le ministre du Commerce intérieur – «veille à contrôler le respect des prix et des marges bénéficiaires réglementées pour les produits alimentaires de grande consommation, ainsi que la numérisation de toutes les procédures de contrôle des activités commerciales, le renforcement des mécanismes de contrôle du commerce électronique, et la modernisation des dispositifs de surveillance au niveau des ports par l’acquisition et le lancement de huit laboratoires mobiles à travers différents ports et centres frontaliers».
Après avoir souligné le succès de l’Algérie dans le dépassement des conséquences de la pandémie de Covid-19 grâce aux réformes économiques initiées par le président de la République, le ministre a souligné que «l’enjeu aujourd’hui est de parvenir à une croissance durable et de renforcer la capacité de l’économie nationale à faire face aux chocs causés par les fluctuations des marchés mondiaux».
Il a rappelé la nécessité de déployer des efforts continus dans le cadre d’une stratégie globale et coordonnée, fondée principalement sur une coopération étroite entre tous les intervenants du marché national, y compris les secteurs de production et les collectivités locales».
Dans ce même cadre, le ministre a demandé aux walis de «superviser directement les équipes locales de travail mises en place pour réaliser l’opération de recensement économique dans sa deuxième phase, qui sera lancée prochainement par le secteur».