Le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines, Ahmed Attaf, a reçu, ce samedi, au siège du ministère, le ministre des Relations extérieures du Cameroun, Lejeune Mbella Mbella, qui effectue une visite officielle en Algérie.
À cette occasion, les deux parties ont tenu des entretiens bilatéraux en tête-à-tête, suivis d’une séance de travail élargie consacrée «à l’examen des relations de fraternité, de coopération et de solidarité entre les deux pays, ainsi qu’à l’exploration des moyens et perspectives pour les hisser à des niveaux supérieurs, conformément aux orientations des dirigeants des deux nations, le président Abdelmadjid Tebboune et son homologue, le président Paul Biya».
Les deux parties ont également souligné «la nécessité de renforcer les traditions de concertation bilatérale, notamment en ce qui concerne les évolutions dans les espaces d’appartenance des deux pays, ainsi que les questions de paix, de sécurité et de développement en Afrique». Elles ont par ailleurs insisté sur «l’importance de coordonner leurs efforts au sein de l’Organisation des Nations unies, dans le cadre du mandat non permanent de l’Algérie au Conseil de sécurité et de la présidence de l’Assemblée générale par le Cameroun».
«L’Algérie et le Cameroun plaident pour l’avènement d’un ordre international plus juste, plus équitable et plus équilibré»
Après avoir reçu le ministre des Relations extérieures du Cameroun, Lejeune Mbella Mbella, et suite à la signature de plusieurs accords entre les deux pays, Attaf a souligné que «l’Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, et le Cameroun, en tant que président de la session actuelle de l’Assemblée générale de l’ONU, plaident pour l’avènement d’un ordre international plus juste, plus équitable et plus équilibré (…), dans lequel notre Continent africain aura une voix audible et un rôle important à jouer en tant que partenaire respecté, fiable et pleinement engagé à apporter une contribution de qualité dans le traitement des défis régionaux et internationaux majeurs».
Le ministre a exprimé la fierté de l’Algérie envers ses relations «historiques» avec le Cameroun, qui s’étendent sur plus de six décennies, relations, selon lui, «basées sur la coopération, la solidarité, l’entente et le soutien mutuel en toutes circonstances», en saluant également «l’élan positif des relations de coopération bilatérales ces dernières années, notamment dans les domaines de la défense, de la formation, du commerce, ainsi que dans le domaine du transport aérien, avec la mise en service de la ligne directe entre Alger et Douala depuis octobre 2023».
Un consensus sur trois principales étapes visant à ouvrir de nouvelles perspectives aux relations
Le chef de la diplomatie a précisé que cette rencontre a constitué «une occasion de passer en revue et d’examiner les moyens et perspectives d’atteindre davantage d’acquis pour consolider ces relations et les hisser au niveau stratégique qui leur sied, conformément aux orientations des présidents des deux pays frères, Abdelmadjid Tebboune et Paul Biya».
À cette occasion, il a révélé «être convenu avec son homologue de trois principales étapes visant à ouvrir de nouvelles perspectives aux relations algéro-camerounaises», précisant que la première étape consistait à «renforcer le cadre juridique régissant les relations bilatérales, par l’accélération des négociations autour des textes juridiques en cours d’examen par les deux parties».
Ces textes, «plus de sept, ont vocation à favoriser la diversification du partenariat bilatéral», a-t-il dit, faisant état de «la signature, aujourd’hui, d’un accord sur l’exemption de l’obligation de visa pour les titulaires de passeports diplomatiques et de service, en vue de faciliter les déplacements de délégations officielles entre les deux pays».
La deuxième mesure consiste, selon le ministre, à «activer les mécanismes institutionnels de coopération bilatérale, à travers l’accélération de l’organisation de la prochaine session de la commission mixte, la mise en œuvre du mécanisme de concertation politique entre les deux pays et la dynamisation du Conseil d’affaires algéro-camerounais créé en janvier 2023».
Une grande importance accordée au renforcement des traditions de concertation bilatérale et de coordination politique
La troisième et dernière mesure, a expliqué Attaf, consiste à «définir et actualiser les priorités de la coopération bilatérale, en capitalisant sur les résultats obtenus dans les domaines traditionnels tels que le domaine militaire, l’enseignement supérieur, la formation professionnelle et le transport sous toutes ses formes, mais aussi en étendant les priorités de coopération pour inclure des domaines en lien avec les efforts de développement national dans les deux pays, comme l’énergie, les mines, l’industrie pharmaceutique, l’agriculture et la pêche».
Il a également insisté sur la nécessité de «redoubler d’efforts pour promouvoir le commerce intra-africain dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)».
Et d’ajouter que «l’Algérie attache aussi une grande importance au renforcement des traditions de concertation bilatérale et de coordination politique entre les deux pays concernant les développements de la situation dans leurs espaces d’appartenance respectifs, les questions de paix, de sécurité et de développement dans le Continent africain et les événements rapides et préoccupants sur la scène internationale qui impactent les pays et les peuples africains».
Redoubler d’efforts pour renforcer les convergences existant entre les deux pays à plusieurs niveaux
Dans ce contexte, Attaf a souligné que «ces évolutions soulignent la nécessité de redoubler d’efforts pour renforcer les convergences existant entre les deux pays à plusieurs niveaux, d’abord au niveau bilatéral, car l’Algérie et le Cameroun œuvrent sans relâche à promouvoir la paix et la stabilité dans leurs espaces d’appartenance marqués par des tensions».
En second lieu, il a évoqué «l’engagement ferme de l’Algérie et du Cameroun en faveur du projet d’unité africaine et du renforcement du rôle de l’Union africaine (UA) afin de mettre notre Continent à l’abri des tiraillements et des polarisations qui caractérisent le monde actuel».
Enfin, sur le plan international, le ministre a précisé que «l’Algérie, en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité, et le Cameroun, en tant que président de la session actuelle de l’Assemblée générale de l’ONU, plaident pour l’avènement d’un ordre international plus juste, plus équitable et plus équilibré».
Mbella : «Cette rencontre marque un nouveau départ pour les relations entre les deux pays»
De son côté, Lejeune Mbella Mbella a souligné que cette rencontre marque «un nouveau départ pour les relations entre le Cameroun et l’Algérie dans plusieurs domaines, visant à renforcer le partenariat solide entre les deux pays, qui dure depuis plus de soixante ans», en mettant en avant «la profondeur de ces relations sur les plans politique et diplomatique, toujours dynamiques».
Il a également abordé «les relations économiques entre les deux pays et les moyens de les développer pour le bien-être des deux peuples», rappelant l’ensemble des accords signés entre l’Algérie et le Cameroun, dont l’accord de coopération dans le domaine du transport aérien entre Air Algérie et son homologue camerounaise, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour les opérateurs économiques des deux pays.
Le ministre camerounais a, en outre, évoqué l’accord relatif à l’activation de la Zone de libre-échange continentale africaine, «d’autant que l’Algérie est la troisième plus grande puissance économique en Afrique, et qu’à ce titre, le Cameroun peut s’inspirer de son expérience dans l’accompagnement des projets économiques».
En conclusion, il a salué les efforts réalisés dans le domaine de l’enseignement supérieur, notamment en ce qui concerne la formation universitaire des étudiants camerounais en Algérie dans diverses spécialités.