Le Groupe A3+ a exprim, ce lundi à New York, sa ferme condamnation de la poursuite de la violence contre les civils au Soudan et son regret face à l’absence de règlement pacifique mettant en avant la nécessité de convaincre les parties à un cessez-le-feu.
Dans une déclaration lue par l’ambassadeur d’Algérie et représentant permanent auprès des Nations unies à New York, Amar Bendjama, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la situation au Soudan, le Groupe A3+ a souligné que «les civils continuent d’endurer des niveaux choquants de destruction et de combats», exprimant «sa ferme condamnation de la violence perpétrée contre ces civils».
Le groupe a exprimé «son regret face à l’absence de règlement pacifique au Soudan, malgré l’adoption de nombreux documents par ce Conseil et plusieurs initiatives lancées en dehors de celui-ci à cet effet». Ils ont également fait remarquer que les récentes attaques contre la ville de l’Al-Jazira, au centre du Soudan, constituent un «exemple flagrant de mépris et d’ignorance, non seulement à l’égard du Conseil de sécurité, mais aussi à l’égard de la communauté internationale dans son ensemble».
Après plus de 18 mois depuis le déclenchement de ce conflit, Bendjama a déclaré : «Les parties doivent encore montrer leur engagement de se conformer à un cessez-le-feu et de s’engager dans un processus politique significatif, dans un contexte humanitaire dégradé marqué par la propagation de diverses maladies, dont le choléra et le paludisme, ainsi que les conséquences des récentes inondations touchant plus de 100.000 personnes.»
À travers cette déclaration, le groupe a souligné que «l’impact de ce conflit semble plus terrifiant pour les femmes, les filles et les enfants, qui sont victimes de viols, d’enlèvements et de mauvais traitements».
«Convaincre les parties de s’engager à un cessez-le-feu doit être une priorité absolue»
Le groupe a, en outre, salué «toutes les femmes soudanaises qui font preuve de niveaux de résilience et de courage sans précédent, notamment alors que le monde célèbre ce mois-ci l’Agenda ‘’Femme, paix et sécurité’’ sous la direction de la Suisse», en soulignant que cela appelle «à intensifier les efforts pour alléger d’urgence les souffrances atroces qu’elles continuent de subir».
De plus, le groupe exprimé son soutien, par la voix de l’ambassadeur Bendjama, au rapport présenté par le secrétaire général des Nations unies concernant les recommandations relatives à la protection des civils, insistant sur «la nécessité d’établir les bases d’une solution durable» et que «convaincre les parties de s’engager à un cessez-le-feu doit être une priorité absolue». Ils ont souligné que «cet objectif doit permettre la contribution des acteurs régionaux et internationaux» et qu’«un cessez-le-feu est impératif, et nous sommes convaincus que la sagesse et la retenue ont encore leur place au Soudan».
Appel à une condamnation publique et ferme des interventions étrangères
Le Groupe A3+ a affirmé que «reconnaissant que la responsabilité principale de la protection des civils incombe au gouvernement soudanais et à toutes les parties du conflit, le Conseil de sécurité peut contribuer, en coordination avec les parties prenantes nationales concernées au Soudan, à fournir le soutien nécessaire pour surveiller tout accord de cessez-le-feu et garantir que les engagements sont respectés», ajoutant que «tout effort visant à protéger les civils doit s’aligner sur des mécanismes de responsabilité pour mettre fin à l’impunité et traduire en justice les auteurs d’atrocités, de crimes et de toutes formes de violations», réitérant à cet égard «l’appel à une condamnation publique et ferme des interventions étrangères».
E de poursuivre que «les parties soudanaises doivent faire preuve d’un plus grand engagement à respecter le droit international humanitaire et les principes des droits de l’homme, et que les engagements individuels annoncés qui ne se sont pas traduits par des actions concrètes ne peuvent être pris en considération».
La coordination doit être le mot d’ordre dans tout effort visant à protéger les civils
Dans ce contexte, ils ont fermement condamné les «violations horribles commises par les Forces de soutien rapide (FSR) vendredi dernier dans le village Sireha, où au moins 124 civils ont été tués», signalant que «les images que nous avons vues au cours des deux derniers jours sont terrifiantes et représentent un autre exemple de l’absence de respect pour le droit international», appelant les parties au conflit à «montrer quelques signes de responsabilité en évitant au moins de se battre dans les zones résidentielles afin de préserver la vie des civils et des innocents».
Le groupe a ainsi souligné que «la coordination doit être le mot d’ordre dans tout effort visant à protéger les civils au Soudan, tant au niveau international que régional entre les multiples mécanismes de médiation, tout en maintenant le rôle central des Nations unies et de l’Union africaine, et en coordonnant avec le Gouvernement soudanais pour faciliter l’accès à l’aide humanitaire et soutenir les mesures prises à cet égard», exprimant «son soutien au Comité présidentiel ad hoc du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), dirigé par l’Ouganda, en vue de relancer les efforts de paix au Soudan».
