L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié son dernier rapport, révélant que plus de la moitié de l’électricité mondiale devrait provenir de sources bas carbone d’ici à la fin de cette décennie. Bien que des progrès aient été réalisés, l’AIE souligne que le monde reste encore «loin d’une trajectoire alignée» avec les objectifs de neutralité carbone.
Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, a déclaré : «Nous avons connu l’ère du charbon et celle du pétrole et nous entrons maintenant à grande vitesse dans l’ère de l’électricité, qui définira le système énergétique mondial à l’avenir.» L’AIE confirme également qu’elle prévoit un pic de la demande pour les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) «d’ici à la fin de la décennie», ce qui contredit les prévisions de l’industrie pétrogazière et de l’Opep.
L’essor de la demande d’électricité est alimenté par des secteurs tels que l’industrie, la mobilité électrique et les besoins croissants liés à l’intelligence artificielle (IA) et aux 11.000 centres de données dans le monde, ainsi qu’à la climatisation. L’AIE note qu’avec le regain d’intérêt pour l’énergie nucléaire et la montée en puissance des énergies renouvelables, les sources d’énergie à faibles émissions devraient produire plus de la moitié de l’électricité mondiale avant 2030.
Le potentiel des énergies renouvelables doublera d’ici à 2030 mais restera loin de l’objectif de triplement
Cependant, bien que les énergies renouvelables devraient voir leur capacité de production passer de 4.250 GW aujourd’hui à près de 10.000 GW d’ici à 2030, cela reste «inférieur» à l’objectif de triplement nécessaire pour atteindre la neutralité carbone. L’AIE a également indiqué que, malgré un niveau record d’énergie propre installé en 2023, les combustibles fossiles ont encore satisfait deux tiers de l’augmentation de la demande d’énergie.
En outre, la consommation de charbon a atteint un niveau record en 2023, l’année la plus chaude jamais enregistrée, et les besoins en énergie des pays en développement continuent de tirer la demande vers le haut.
L’AIE prévoit une augmentation de près de 50 % des capacités d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) à court terme, tout en mettant en garde contre une possible surcapacité en raison des réductions des approvisionnements terrestres russes.
Enfin, l’AIE avertit que si les émissions mondiales de CO2 atteignent un pic avant 2030, cela ne sera pas suffisant. Sans une forte baisse des émissions par la suite, la planète est en passe de connaître une hausse des températures de 2,4 °C d’ici à la fin du siècle, bien au-delà de l’objectif de 1,5 °C fixé par l’accord de Paris.