Salah Goudjil, président du Conseil de la nation, a souligné que la fidélité à notre Révolution et notre histoire en général n’a pas empêché le pays de subir une transformation radicale incarnant le changement et l’avancée vers la nouvelle République.
Dans une contribution publiée, ce mercredi, par plusieurs titres de la presse nationale, sous le titre «A propos du colonialisme et de l’anticolonialisme : mettre les points sur les i», Goudjil a déclaré que «la narration assumée de l’histoire contemporaine et millénaire de l’Algérie constitue un rejet total de toutes formes et symptômes de colonisabilité atteignant les nostalgiques de l’époque coloniale d’ici et d’ailleurs».
Pour lui, cette narration constitue également «un socle référentiel pour les générations actuelles et futures en matière de patriotisme, de sacrifice et de loyauté envers le legs de nos martyrs», précisant que ces éclaircissements viennent en réponse «à un certain écrit paru dernièrement sur une tribune médiatique nationale, tout en étant également une réponse destinée aux relais francophiles d’hier et d’aujourd’hui ainsi que d’ici et d’ailleurs».
Le président du Conseil a affirmé qu’«il est primordial de bien mentionner à ces relais atteints de francophilie et de colonisabilité que la voie du renouveau national entreprise depuis 2019 dans le sillage de l’édification de la nouvelle Algérie a permis au pays de consolider la pratique démocratique, d’enclencher une dynamique de développement et de diversification de l’économie nationale tout en se redéployant diplomatiquement sur la base d’une approche proactive», rappelant, également, que «l’Algérie a connu, tout au long de la phase qui a suivi l’élection présidentielle de décembre 2019, un certain nombre d’évènements importants, dont le plus marquant était lié à l’organisation du référendum sur la révision constitutionnelle, un événement organisé le 1er novembre 2020, une date hautement symbolique pour le peuple algérien».
«Dénoncer le crime colonial relève d’un devoir de mémoire à l’égard des chouhadas»
A ce titre, Goudjil a noté que «le choix du premier novembre n’était pas fortuit, mais découlait de la ferme conviction du président de la République, que le peuple algérien maintient un lien historique et patriotique fort avec le mois de novembre, en raison de son importance historique et son grand symbolisme».
Et d’ajouter : «Même si certains cercles francophiles d’ici et d’ailleurs disent qu’une «époque tire à sa fin et un cycle se referme» en parlant de l’époque coloniale et de la génération anticoloniale, à ceux-là, nous commencerons par leur dire que les historiens soucieux de respecter la rigueur intellectuelle et morale ne pourront jamais garder la tête froide face aux crimes terribles, à la torture et à la barbarie que la colonisation française a pratiqués en Algérie de 1830 à 1962.»
Le président de la chambre haute du Parlement a souligné que «la colonisation est un acte de domination et de non-reconnaissance de l’indépendance d’un peuple. Son essence est la négation absolue de l’autre», affirmant que «dénoncer le crime colonial sans cesse n’est pas dû à la rigueur envahissante des émotions, comme peuvent le penser celles ou ceux qui sont atteints de colonisabilité, mais bien au contraire, cela relève d’un devoir de mémoire à l’égard des chouhadas qui se sont sacrifiés pour la patrie et d’une responsabilité de faire connaître la vérité historique aux générations post-indépendance d’ici et d’ailleurs».
Il a mis l’accent sur l’utilité de faire appel à l’histoire pour «se remémorer plus d’un siècle de colonisation sauvage et barbare menée contre le peuple algérien, et qu’à ce titre, la certitude temporelle n’effacera guère le sentiment de culpabilité intergénérationnelle liée organiquement et intellectuellement à la France coloniale».
«Garder des liens forts avec notre histoire millénaire n’empêchera pas l’Algérie de se développer»
Et de poursuivre : «L’imaginaire collectif de la nation française sera à jamais attaché au poids de l’histoire coloniale et qui sera porté indéfiniment sur les épaules des générations qui se succèderont, n’en déplaise aux milieux nostalgiques, aux néocolonialistes et ceux qui se nourrissent à ce jour de la francophilie, succédant ainsi aux harkis d’hier.»
Goudjil a rappelé que «la génération de novembre a eu à combattre sans relâche l’entreprise colonialiste», estimant que «la portée de son combat anticolonial et la profondeur des sacrifices consentis constituent certainement et éternellement un héritage symbolique d’une valeur inestimable, se transmettant de génération en génération».
«En effet, le colonialisme n’est pas une fiction, mais une réalité criminelle. C’est un crime contre l’humanité. Les crimes, les atrocités en relation avec le colonialisme, ont été innombrables, mais il n’est jamais vain de réclamer justice pour des actes commis depuis longtemps car ils sont imprescriptibles», a-t-il insisté.
Dans ce cadre, le président du Conseil a rendu hommage au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a approuvé l’officialisation du 8 mai de chaque année comme Journée nationale de la mémoire pour raviver la mémoire nationale et commémorer les massacres du 8 mai 1945, une date qui «contribue sans aucun doute a préserver la mémoire nationale qui est la soupape de notre unité nationale», saluant en outre, la décision du président de la République d’instituer le 4 août, Journée nationale de l’Armée nationale populaire (ANP), «en reconnaissance des efforts consentis par l’ANP, digne et fière héritière de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN), pour défendre farouchement le pays et, en guise de gratitude, pour l’apport remarquable de l’institution militaire dans le processus d’édification nationale, de préservation de l’unité nationale et de la défense de la souveraineté nationale».
Goudjil a conclu disant : «En tout état de cause, le devoir de mémoire, l’obligation de se rappeler les crimes du colonialisme, les condamner sans relâche et garder des liens forts avec notre histoire millénaire n’empêcheront pas l’Algérie de s’intégrer dans l’ère numérique et de s’engager souverainement sur la voie du développement multidimensionnel qu’elle connaît depuis son indépendance à ce jour.»