Lors de l’ouverture de la 11e édition du Festival national de la poésie melhoun à Mostaganem, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a souligné l’engagement de l’Etat envers la protection et la préservation du patrimoine culturel national, qu’il soit matériel ou immatériel, en vue de transmettre cet héritage aux générations futures.
«Le grand intérêt que nous portons à la poésie melhoun est le reflet de la préoccupation de l’Etat algérien, sous la direction de notre président, M. Abdelmadjid Tebboune, pour sauvegarder notre patrimoine culturel, un héritage vital de notre civilisation et un pilier pour préserver notre identité et notre mémoire culturelle», a déclaré la ministre. Soraya Mouloudji a également rappelé aux jeunes générations que la poésie melhoun représente «une forme d’expression authentiquement algérienne», précisant qu’il s’agit d’«une créativité d’une grande valeur».
La ministre a mis en lumière l’œuvre de Sidi Lakhdar Benkhelouf, le pionnier de ce genre poétique en dialecte algérien au XVIe siècle. Mme Mouloudji a affirmé que Sidi Lakhdar Benkhelouf «est central dans ce domaine littéraire illustrant parfaitement les enjeux politiques, militaires, sociaux et économiques de son époque et ouvrant la voie aux poètes à travers toute l’Afrique du Nord». «La richesse de notre patrimoine melhoun nécessite un effort soutenu pour le collecter et le classer. Ce patrimoine poétique, fruit de siècles d’expériences et d’échanges entre de grands poètes algériens, mérite d’être reconnu comme un trésor de la poésie arabe dialectale», a-t-elle soutenu, ajoutant que ces auteurs «étaient souvent des théologiens, des érudits et des sages qui excellaient dans la poésie classique».
Vers la restauration du sanctuaire de Sidi Lakhdar Benkhelouf et d’autres sites
Au cours de sa visite au sanctuaire de Sidi Lakhdar Benkhelouf, Mme Mouloudji a proposé «d’inscrire un projet de restauration et de réhabilitation de ce site dans le cadre du projet de la loi de finances 2025». Elle a également annoncé d’autres initiatives, notamment des travaux pour la salle de spectacles de la maison de la culture Ould-Abderrahmane-Kaki, l’ancienne mosquée, Dar El Kaïd, le vieux Sour et la Casbah de Mostaganem, «avec un budget global de 500 millions de dinars».
La cérémonie d’ouverture a été enrichie par un montage artistique intitulé «Sidi Lakhdar Benkhelouf, un poète résistant» conçu par le metteur en scène Mohamed Amine Cheikh, qui a présenté des récitals d’une variété de poètes, dont Baïnine Hadj, Ouahida Tayeb, Abdelkader Arabi et Gana Abed, où patriotisme et styles poétiques se mêlaient harmonieusement.
Lors de cet événement, le commissaire du festival a rendu hommage à Abdelkader Bendaâmache, ancien commissaire de la manifestation, et aux artistes Noureddine Benattia et Ahmed Amine Delay pour leurs précieuses contributions à la préservation du patrimoine culturel national. D’autres récitals ont été donnés par les poètes Nasser Hadjadj et Bachir Touhami, accompagnés par l’artiste Tahar Boukraâ au luth, et le public a également pu apprécier des chants bédouins animés par Cheikh Chigueur.
La ministre a également visité une exposition sur le patrimoine algérien présentée par les associations Ouled Touat et Ahl Al-Damana, mettant en valeur des œuvres plastiques, des vêtements, des bijoux et des plats traditionnels avec un espace dédié à la préservation du patrimoine de Mostaganem.
Le programme du Festival national de la poésie melhoun comprend un colloque national ayant pour thème «Sidi Lakhdar Benkhelouf, un poète résistant» et trois soirées artistiques réunissant 31 poètes et artistes de divers genres musicaux issus de différentes wilayas. De plus, cette édition prévoit des activités au niveau de la place communale de Sidi Lakhdar, alliant spectacles artistiques et académiques traditionnels. Pour la première fois, des démonstrations d’équitation et de fantasia seront également présentées, accompagnées de la procession annuelle de Sidi Lakhdar Benkhelouf, prévue demain dans le village qui lui est consacré.