Ce mardi après-midi, Abdelmadjid Tebboune a officiellement entamé son second mandat en tant que président de la République d’Algérie. La cérémonie de prestation de serment, qui a précédé le début de son mandat, s’est tenue au Palais des Nations à Alger, en présence de hauts responsables de l’État et de représentants des principales institutions nationales.
L’événement a débuté par la récitation de versets du Saint Coran, suivie de la lecture du communiqué de la Cour constitutionnelle annonçant les résultats définitifs de l’élection présidentielle.
Après la lecture du texte de serment par le Premier président de la Cour suprême, Tahar Mamouni, le président Tebboune a prêté serment en répétant les passages avec la main droite posée sur le Saint Coran, devant l’audience réunie. Conformément à l’article 89 de la Constitution, cette prestation de serment a marqué le début officiel de ses fonctions.
A l’issue de la cérémonie, le président de la République a prononcé un discours dans lequel il a salué le peuple algérien qui, selon lui, «a toujours protégé par sa conscience nationale le
processus de consolidation de la légitimité des institutions et d’édification de l’Etat de droit à travers les échéances nationales constitutionnelles».
Le succès de l’élection, marqué par la sérénité et la sécurité, salué
A la même occasion, il a salué les candidats Abdelaali Hassani Cherif et Youcef Aouchiche, disant : «Nous avons mené ensemble une campagne électorale propre marquée par une concurrence loyale à travers la présentation des programmes et des idées aux électrices et électeurs.»
Et d’ajouter : «Si les méthodes pour convaincre ont différé, il n’en demeure pas moins que la campagne électorale s’est déroulée dans le respect mutuel, dans le cadre des règles de la pratique politique démocratique et conformément aux exigences de la conscience morale, de la fidélité au pays des Chouhada et de la loyauté à la Patrie.»
En outre, le président Tebboune a salué avec fierté le «succès de cette échéance nationale importante marquée par la sérénité et la sécurité depuis le début de sa préparation, au lendemain de l’annonce de la Présidentielle anticipée».
Aussi, il a salué l’Armée nationale populaire (ANP), les corps de sécurité, ainsi que tous les secteurs concernés qui ont apporté «un appui logistique pour garantir une élection transparente, libre et régulière».
Un dialogue national ouvert sera lancé, en consécration de la véritable démocratie
Par ailleurs, le Président a souligné qu’«au cours du second mandat, nous engagerons des discussions soutenues et des consultations avec l’ensemble des forces vives du pays, politiques économiques et juvénile ».
Il a affirmé : «Un dialogue national ouvert sera lancé, nous permettant de baliser ensemble le chemin qu’empruntera notre pays en matière de consécration de la véritable démocratie, non pas celle des slogans, mais celle qui donne la souveraineté à ceux qui la méritent.»
Avant la fin de l’année, un discours sera prononcé devant les deux chambres du Parlement
De plus, le président de la République a indiqué que, perpétuant la «bonne tradition» qu’il a instituée, «il prononcera, avant la fin de l’année, un discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en session extraordinaire, lors duquel il présentera tous les détails relatifs au second mandat, ainsi que le bilan économique et financier du premier mandat».
Relever, en toute confiance, le niveau des ambitions économiques durant le second mandat
Abordant le volet économique, le président Tebboune, a souligné que durant le second mandat présidentiel, «nous relèverons, en toute confiance et avec résolution, le niveau de nos ambitions pour améliorer davantage les performances économiques et continuer à encourager et à étendre le champ des investissements nationaux et étrangers».
Dans ce cadre, il a rappelé ses engagements pris lors de la campagne électorale de l’élection présidentielle du 7 septembre, dont notamment l’augmentation du PIB à 400 milliards de dollars, ce qui permettra à l’Algérie de compter parmi les pays émergents, faisant savoir que l’Algérie avait enregistré l’un des taux de croissance les plus élevés dans la région méditerranéenne, ce qui a été confirmé et salué par les instances internationales et régionales compétentes, l’objectif pour les années à venir, a-t-il dit, «étant de maintenir un taux de croissance autour de 4%».
Porter le nombre de projets d’investissement à 20.000
A cet effet, il a mis l’accent sur «la nécessité de redoubler d’efforts pour diversifier l’économie et sortir de la dépendance aux hydrocarbures, affirmant qu’un objectif de 15 milliards USD d’exportations hors hydrocarbures avait été fixé pour son second mandat».
Ces niveaux de performance économique seront atteints, selon le Président, «à travers le renforcement des investissements», d’autant que «l’attractivité de l’Algérie en matière d’investissement est désormais tangible, grâce à la stabilité du pays et aux ressources financières dont il dispose».
Aussi, l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI) a enregistré près de 9.000 projets qui ont vocation à contribuer à la création de la richesse et d’emplois, indique le président de la République, qui s’est engagé à porter «le nombre de projets d’investissement à 20.000 durant son second mandat».
Atteindre 20.000 startups d’ici la fin du second mandat
S’agissant des startups, il a noté que le premier mandat «avait vu leur nombre passer de 200 à près de 8.000 entreprises, avec comme objectif d’atteindre 20.000 startups d’ici la fin de son second mandat».
Concernant le secteur industriel, le président Tebboune a mis en évidence son importance dans le tissu économique algérien, rappelant qu’il contribuait «au PIB à hauteur de 19% dans les années 1970, avant de reculer à 3,5%».
«Après son augmentation à 5% au cours du premier mandat, ce taux sera porté à 12% d’ici la fin du second mandat», s’est-il engagé.
D’autre part, il rappelé les mégaprojets en cours de réalisation dans le secteur des mines, mettant en avant «l’importance des projets ferroviaires programmés pour relier les wilayas du nord à l’extrême sud, jusqu’à la wilaya de Tamanrasset».
A propos de la production agricole, le président de la République a précisé qu’elle connaissait des «avancées significatives», notamment dans les cultures stratégiques, qui permettent de réduire les importations, notamment à travers «l’établissement de partenariats avec des pays frères et amis dans des filières stratégiques comme le lait et les céréales».
Autosuffisance en blé dur d’ici la fin de 2025, et en orge et maïs en 2026
Dans ce sens, il a indiqué que l’Algérie «atteindra l’autosuffisance en blé dur vers fin 2025 et en orge et en maïs en 2026», poursuivant que «les surfaces irriguées seront étendues de près d’un million d’hectares».
Pour le secteur de l’hydraulique, le président Tebboune a noté qu’à la fin de l’année en cours, cinq stations de dessalement seront réceptionnées, «avant de lancer la réalisation d’autres stations en s’appuyant sur les compétences algériennes».
Selon lui, des projets d’interconnexion des barrages pour le transfert d’eau des grands barrages vers ceux enregistrant de faibles taux de remplissage seront inscrits dans la loi de finances de l’exercice 2025.
Ainsi, il a abordé «la possibilité de réalisation de grands projets de transfert d’eau pour rassurer les citoyens quant à la disponibilité des ressources hydriques».
Sur le plan social, il a réaffirmé son engagement à «protéger le pouvoir d’achat des citoyens à travers la lutte contre l’inflation, la maîtrise des prix et l’augmentation des allocations, des salaires et des pensions de retraite».
Régler définitivement le dossier des zones d’ombre
Il a également promis «de créer 450.000 emplois, de construire deux millions de logements et d’augmenter l’aide à l’habitat rural à un million de DA durant son second mandat», tout en s’engageant aussi à «régler définitivement le dossier des zones d’ombre au cours de la première année de son second mandat».
A noter que le président de la République, a reçu, hier au siège de la Présidence de la République, les candidats à la Présidentielle du 7 septembre, Abdelaali Hassani Cherif
pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et Youcef Aouchiche pour le Front des forces socialistes (FFS).
L’audience s’est déroulée après la prestation de serment par le président de la République au Palais des nations et sa prise de fonction en tant que président de la République pour un second mandat.