À l’approche de l’élection présidentielle anticipée en Algérie, les institutions du pays se mobilisent pour garantir un processus électoral transparent et sécurisé. L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), en coordination avec divers ministères et organismes, met en place un ensemble de mesures rigoureuses visant à assurer le bon déroulement du scrutin, prévu pour le 7 septembre 2024.
De la période de silence électoral à la sécurisation des bureaux de vote, en passant par l’approvisionnement continu en services essentiels, tout est fait pour que les citoyens puissent exercer leur droit de vote dans des conditions optimales. Cette mobilisation générale reflète l’importance accordée à la tenue d’une élection libre et équitable, où chaque voix compte.
Dans ce cadre, l’Autorité nationale indépendante des élections a réitéré son appel au «strict respect» de la période de silence électoral, qui a commencé mercredi 4 septembre et se prolonge jusqu’au jour du scrutin. Dans un communiqué publié mardi, l’ANIE a insisté sur «l’importance de se conformer aux dispositions de l’article 74 de l’ordonnance 21-01 du 10 mars 2021, modifiée et complétée, interdisant toute activité de campagne en dehors des dates prescrites».
Le même communiqué rappelle également «l’interdiction de publier ou de diffuser des sondages d’intentions de vote durant les 72 heures précédant le scrutin sur le territoire national, ainsi que cinq jours avant le vote pour la communauté nationale établie à l’étranger». Ces mesures visent à garantir une élection «libre et équitable, où les électeurs peuvent faire leur choix en toute sérénité».
Mesures préventives et sécuritaires
Le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire a, pour sa part, annoncé une série de mesures exceptionnelles applicables sur l’ensemble du territoire national du vendredi 6 septembre à minuit jusqu’au dimanche 8 septembre à 5h00. Ces mesures comprennent le «report de toutes les manifestations sportives et culturelles, la fermeture des marchés hebdomadaires, et l’interdiction de circulation pour certains types de véhicules, notamment ceux transportant des matériaux de construction ou des carburants».
En parallèle, la Direction générale de la Protection civile (DGPC) a déployé un dispositif de sécurité robuste pour «assurer la protection des électeurs». Avec 25.009 agents, 802 ambulances, et 761 camions d’incendie mobilisés, l’institution s’engage à «sécuriser les bureaux de vote et à intervenir en cas de besoin». Les bureaux de vote itinérants, notamment dans les zones éloignées du sud, bénéficieront également d’«un soutien logistique et humain significatif pour garantir que tous les citoyens puissent exercer leur droit de vote en toute sécurité».
Soutien logistique et mobilisation des services publics
Par ailleurs, en prévision du scrutin, la Société algérienne de l’électricité et du gaz-Distribution (Sonelgaz) a également pris des mesures pour «assurer un approvisionnement continu» en énergie sur tout le territoire, particulièrement dans la région d’Alger. Un plan spécial, impliquant la maintenance renforcée de 612 transformateurs électriques et la mobilisation de 379 agents en permanence, a été mis en place pour éviter toute interruption de service.
Aussi, dans le même contexte, une autorisation spéciale d’absence sans perte de rémunération a été accordée à tous les employés des secteurs public et privé pour leur permettre de participer au vote, conformément à un communiqué de la Fonction publique. Cette mesure souligne l’engagement de l’État à «faciliter la participation électorale tout en maintenant la continuité des services publics essentiels».
Alors que le pays se prépare à cet événement crucial, toutes les institutions sont sur le pont pour garantir un scrutin transparent, sécurisé et équitable, reflétant ainsi la volonté populaire dans les meilleures conditions possibles.
Une logistique ingénieuse dépasse les défis géographiques pour assurer un scrutin réussi dans le Sud
D’autre part, les populations nomades et les habitants des zones reculées et enclavées du Sud du pays ont débuté, ce mercredi, le vote anticipé pour l’élection présidentielle. Cette initiative vise à permettre à 116.064 électeurs inscrits, répartis sur 134 bureaux itinérants à travers 51 communes de 16 wilayas, de participer à ce scrutin crucial.
L’ANIE a mis en place une logistique complexe pour atteindre ces zones éloignées, déployant des bureaux de vote mobiles équipés pour garantir le bon déroulement de l’élection. Parmi les wilayas concernées, on compte Adrar, Laghouat, Béchar, Tamanrasset, Ouargla, Illizi, Tindouf, El Oued, et d’autres, où les électeurs peuvent s’acquitter de leur devoir civique malgré les défis géographiques.
Les 134 bureaux itinérants sont soutenus par un dispositif de véhicules tout-terrain, des encadreurs formés et des agents de sécurité, assurant ainsi une couverture électorale même dans les zones les plus isolées. À Ouargla, par exemple, six bureaux itinérants parcourent les zones enclavées, permettant à plus de 8.000 électeurs de se prononcer sur leur candidat. Dans la wilaya de Tamanrasset, 21.603 électeurs sont attendus dans les 19 bureaux déployés à travers cinq communes.
Les équipes de l’ANIE, conscientes des défis imposés par le terrain, ont également veillé à ce que chaque électeur puisse exercer son droit de vote dans des conditions optimales. Des encadreurs, comme El-Khodir Ibbah à Tamanrasset, soulignent l’importance de cette participation électorale, qui reflète les aspirations des populations locales en matière de développement, de désenclavement et de soutien à l’agriculture.
À l’Est et à l’Ouest, une organisation logistique renforcée
Dans les zones du Sud, les premiers votes ont commencé sous le regard attentif des délégués de l’ANIE, témoignant d’une «bonne affluence des électeurs» malgré les conditions difficiles. Les bureaux itinérants continueront de sillonner les zones éparses jusqu’au samedi 7 septembre, permettant ainsi à tous les citoyens, même les plus isolés, de contribuer à ce moment démocratique.
Outre le Sud, les autres régions du pays ne sont pas en reste. À l’Est, à Constantine, Batna, Oum El-Bouaghi, et Sétif, des milliers d’agents électoraux ont été mobilisés pour garantir le bon déroulement de l’élection. À l’Ouest, des wilayas telles qu’Oran, Tlemcen, et Mostaganem se préparent également à accueillir des centaines de milliers d’électeurs, avec des dispositifs logistiques renforcés pour assurer une participation massive.