Le Maroc a, au cours de ces deux dernières années, intensifié ses efforts pour impliquer davantage de sociétés multinationales et d’institutions financières étrangères dans des projets d’investissement illégaux dans le Sahara occidental, accélérant ainsi le pillage de ses richesses et finançant une guerre de génocide contre le peuple sahraoui.
Cela se fait à travers des investissements en cours dans la ville occupée de Laâyoune pour en faire un centre de commerce maritime avec les pays côtiers, selon le journal espagnol «El Economista». Le journal a évoqué «l’un des plus grands projets d’investissement illégal entrepris par les autorités marocaines dans les terres occupées du Sahara occidental, à savoir celui de construction du port de Laâyoune occupée», notant qu’«au milieu du désert, à 40 kilomètres au nord de la ville située à l’extrême sud du Sahara occidental occupé par le Maroc, les travaux de construction du port atlantique de Laâyoune sont en cours, dont 20% sont achevés».
Parmi les autres investissements mentionnés par le journal et planifiés par le Maroc au Sahara occidental figure «une autoroute qui reliera Tiznit (sud du Maroc) à Laâyoune occupée sur 1.055 kilomètres pour renforcer le commerce terrestre». Dans l’article il est indique que tous ces projets visent à «faire de Laâyoune occupée un centre économique pour le Maroc», précisant que «les responsables marocains ont ouvert la région à des investissements de tous les pays». Cependant, le Front Polisario continue de mener «une guerre légale contre les projets de pillage menés par les autorités d’occupation marocaines dans les terres occupées du Sahara occidental, car, selon le droit international, le Sahara occidental reste un territoire occupé en attente de décolonisation».
Dans ce contexte, le journal «El Economista» a cité Ali Salem Tamek, président du Collectif des défenseurs des droits de l’Homme au Sahara occidental (CODESA), qui a noté une «accélération significative des investissements marocains au cours de ces deux dernières années». Tamek a condamné ces projets pour leur contribution à «la démolition démographique» des populations autochtones de la région et «l’exploitation illégale de ses ressources», cherchant à attirer les investissements des «principales entités internationales», rendant ainsi la résolution du conflit «presque impossible», selon lui.
Il a indiqué que le Front Polisario a «plusieurs fois condamné les tentatives marocaines d’impliquer des entreprises étrangères dans les investissements au Sahara occidental, notamment dans le domaine des énergies vertes», affirmant que ces entreprises ne récolteront «que la perte de leurs investissements et le risque pour la vie de leurs travailleurs, fermant la porte à tout futur investissement prometteur avec la République sahraouie après la résolution finale de la question, en plus de violer le droit international et la légitimité internationale et d’entraîner des confrontations judiciaires potentielles».
Des experts en droit international de l’université de Groningue (Pays-Bas) ont déjà confirmé que les «projets européens au Sahara occidental occupé par le Maroc sont illégaux et renforcent structurellement l’occupation marocaine, entravant ainsi l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui». Un professeur de droit international public et une étudiante en droit international et en droit européen à l’université de Groningue ont souligné que «les projets énergétiques visent à bénéficier au Maroc plutôt qu’au Sahara occidental». Dans ces circonstances, ont-ils ajouté, ces projets sont «illégaux», rappelant que l’exploitation des ressources naturelles dans ces territoires occupés viole le droit international.
Grâce aux batailles judiciaires qu’il a menées, le Front Polisario a réussi à annuler les accords de partenariat entre l’Union européenne (UE) et le Maroc en raison de l’inclusion du Sahara occidental occupé dans ces accords, la Cour de justice européenne ayant déjà statué que cette région est «distincte et différente» du Maroc.