La Journée mondiale sans sacs en plastique, célébrée le 3 juillet de chaque année, est une initiative mondiale, qui vise à sensibiliser le public à l’impact néfaste des sacs en plastique sur l’environnement, parmi d’autres produits courants, qui sont principalement fabriqués à partir de plastique dérivé du pétrole.
L’objectif de cette journée, est de sensibiliser le public, à l’impact environnemental négatif, des sacs en plastique à usage unique. Elle incite les individus, les Collectivités et les Gouvernements, à adopter des alternatives durables, et à mettre en œuvre, des politiques en faveur de la réduction de la consommation de ces sacs.
Cette journée a été initiée, pour attirer l’attention sur les graves problèmes, posés par les sacs en plastique, notamment la pollution marine, la destruction d’habitats naturels, et le danger pour la faune. C’est pourquoi, les actions recommandées, durant cette journée, comprennent le rejet des sacs en plastique, l’utilisation de sacs réutilisables, et la participation à des campagnes de nettoyage. L’engagement dans la lutte contre les déchets plastiques, soutient les objectifs de développement durable, des Nations-unies.
L’industrie du plastique est devenue une industrie, à part entière
Pour s’en convaincre, nous avons pris attache avec Besma Belbedjaoui, biologiste et ingénieur en environnement et gestion des déchets, qui a bien voulu nous en parler.
«Au fil du temps, l’industrie du plastique est devenue, une industrie à part entière, et a connu un essor sans précédent, avec la création de richesse et d’emplois, et avec sa contribution au développement, d’autres secteurs. Cette industrie de sacs en plastique a toutefois, engendré un fléau majeur, pour la planète bleue qu’est la pollution plastique», a-t-elle indiqué.
De plus, en sa qualité d’experte, notre interlocutrice a poursuivi en soulignant, que «ce type de pollution, qui touche les différents écosystèmes de la Terre (forêts, mers, océans, rivières, lacs, zones humides, montagnes…), menace dangereusement, la santé de l’être humain, en provoquant de nouvelles maladies graves, parfois dégénératives, ou même mortelles».
Un simple sac en plastique peut prendre des centaines d’années, pour se désagréger
Toujours selon Besma Belbedjaoui, «ce genre de produit perd tous ses avantages, une fois jeté dans la nature. Un simple sac en plastique, fabriqué en quelques secondes, peut prendre des centaines d’années, voire même plus, pour se désagréger, ce qui porte atteinte, aux différentes créatures vivantes, en particulier les animaux et les espèces maritimes, mettant en péril, leurs écosystèmes».
Interrogé sur ce qu’il y a lieu de faire, pour au moins tenter de limiter les dégâts, notre interlocutrices a répondu : «Face à cette situation alarmante, l’homme devrait réagir, pour essayer de réparer les dégâts causés contre sa Terre nourricière, en cherchant tout d’abord, à gérer les déchets plastiques et, par la suite, développer des alternatives, aux produits en plastique et opter pour un comportement, pro-environnemental.» «C’est dans ce sens, que le monde entier devrait célébrer, la Journée mondiale sans sacs en plastique avec, comme objectif, la sensibilisation du public, aux différents modes de production et de consommation, durables», a-t-elle préconisé.
87% des détritus ramassés sur nos plages, sont de nature plastique
Revenant sur le cas de l’Algérie, tout en affirmant que les responsables sont parfaitement conscients, de la gravité de ce fléau, Besma Belbedjaoui a indiqué, que «l’Algérie se place au peu enviable rang, de cinquième plus gros consommateur au monde, de sacs en plastique, après les Etats-Unis d’Amérique, la France et l’Australie».
«Près de 8 milliards de sacs en plastique, sont utilisés annuellement en Algérie, soit une moyenne, de 200 sacs par chaque citoyen», a-t-elle déploré. «Le sac en plastique est un produit à base de combustible fossile, qui se dégrade sur des siècles, mais ne se désintègre, jamais complètement, et la pollution qu’il génère, devient une menace, pour la planète. Dérivé du processus de raffinage du pétrole et du gaz, le plastique déborde de nos décharges, et jonche nos rues et nos espaces publics. On annonce leur éradication depuis l’année 2013, mais ils sont non seulement encore là, mais plus variés, plus colorés et même personnalisés, et dépeint avec tout genre de publicité possible. Les sacs en plastique chez nous, résistent au temps, puisque leur production et leur usage, devaient être réduits, voire interdits, il y a au moins dix ans de cela. Pourtant, cette production s’accentue, d’année en année», a-t-elle souligné.
«Une enquête récente, réalisée par l’Agence nationale des déchets (AND), a révélé que 87% des détritus ramassés sur nos plages, sont de nature plastique, à usage unique. Les mauvais comportements des estivants, et une gestion aléatoire des déchets, mettent en danger le microcosme marin de proximité. Il est temps, d’agir et de passer, à une économie circulaire», a-t-elle soutenu, en guise de conclusion.
Appel à l’engagement citoyen, pour un impact positif
Pour sa part, l’experte en environnement, Fatima Zohra Badaoui, a préféré pointer du doigt les statistiques, concernant notre pays. «L’Algérie est le cinquième plus gros consommateur au monde, de sacs en plastique», a-t-elle affirmé.
Pourtant, selon notre interlocutrice, «l’Algérie, consciente de la dangerosité de ce produit sur le plan environnemental, adhère pleinement, aux traités internationaux, en célébrant le 3 juillet de chaque année, la Journée internationale sans sacs en plastique», au cours de laquelle, des campagnes de sensibilisation appellent, à l’éradication de ce type d’emballage, qui nuit considérablement à l’environnement. L’Algérie, qui se trouve être fortement concernée par ce phénomène, affiche des statistiques peu enviables, puisque, selon des données de l’Agence nationale des déchets (AND), «une moyenne de 200 sachets, est utilisée annuellement, par chaque citoyen», a-t-elle révélé
Au sujet de la réaction citoyenne, face à ce phénomène, notre experte en environnement a indiqué, que «si le citoyen adhérait à la campagne de sensibilisation, en mettant ses sacs ou autres bouteilles en plastique, dans les bacs réservés à cet effet, les résultats seraient plus intéressants, en ce sens que leur recyclage, par des entreprises conçues à cet effet, pourrait diminuer leur effet néfaste. Des sacs et des bouteilles en plastique, jonchent les rues, ou sont accrochés aux arbres, lorsque le vent se met de la partie, donnant un spectacle hideux», a-t-elle déploré.
Il faut absolument interdire, l’usage de sacs en plastique
Ainsi, pour notre interlocutrice, «il faut absolument interdire l’usage de ces sacs en plastique, car leur dégradation, quand ils sont enfouis dans le sol, ou sont dans la mer, prend des centaines d’années, avec tout ce que cela suppose comme nuisances aux espèces marines et à l’environnement, de manière générale».
«Comme aucune décision ministérielle n’interdit l’usage de sacs en plastique, on les verra toujours, envahir les commerces et les marchés publics. On devrait mettre à la disposition des commerçants, des sacs en papier, plus appropriés», a-t-elle mis en exergue. De plus, en dehors de cette mesure, qui semble être radicale pour l’experte, elle préconise néanmoins, d’autres solutions pour faire face à ce dangereux fléau.
«D’autres solutions, ayant essentiellement trait à la normalisation du sachet, par la modification de ses dimensions et de son poids, ont, par ailleurs, été initiées avec les entreprises de production de sacs en plastique. Au lieu d’avoir plusieurs petits sacs de trois grammes, il est proposé d’avoir un sachet, plus grand. Parallèlement, des opérations de déplastiquage, effectuées par les jeunes, peuvent avoir lieu, avec l’acquisition de machines d’une capacité de 200 kg/h chacune, pour laver et transformer ces sacs, pour leur recyclage», a-t-elle indiqué, à ce sujet.
Revenant à la célébration de cette Journée internationale sans sacs en plastique, notre interlocutrice a indiqué : «Alors que cette Journée met en lumière, le problème urgent des sacs en plastique, elle nous inspire, de nombreuses solutions pratiques, pour réduire notre dépendance à ce produit. Opter pour des sacs réutilisables, est l’une des solutions les plus simples. Que ce soit des sacs en tissu, ou des cabas robustes, que l’on peut toujours garder à portée de main, choisir une alternative réutilisable, peut considérablement réduire, le nombre de sacs en plastique à usage unique, dans notre quotidien. Sensibiliser notre entourage, à l’impact de l’utilisation des sacs en plastique, informer sur l’importance de choisir des alternatives, partager des informations, des astuces et encourager les discussions sur ce sujet, peut inspirer d’autres, à faire des choix plus écologiques.»
«Lorsque vous faites vos courses, optez pour des sacs en papier, ou des boîtes en carton, si vous avez oublié d’apporter votre sac réutilisable. Même si ces options ne sont pas parfaites, elles sont à privilégier, face au plastique à usage unique, notamment en termes de biodégradabilité et d’impact environnemental », a-t-elle souligné, en guise de conclusion.