Chaque année, le 25 juin, l’Algérie célèbre la Journée nationale du tourisme. Cet événement revêt une importance particulière, car il met en lumière la diversité et la richesse, du patrimoine culturel et naturel du pays. La journée est marquée par diverses activités, des événements culturels et des initiatives visant, à promouvoir le secteur touristique algérien, tout en sensibilisant le public, à la préservation de ce patrimoine unique.
Personne ne peut nier la progression du tourisme, en Algérie. Ces dernières années, le pays a fait des efforts considérables, pour développer et promouvoir son secteur touristique. Des investissements importants, ont été réalisés dans les infrastructures, les services et la formation, permettant ainsi à l’Algérie, de mieux accueillir les visiteurs, et de mettre en valeur ses nombreux atouts.
L’Algérie est en train de se positionner, comme une destination touristique de choix, en Afrique du Nord. Il est essentiel de maintenir cette dynamique et de continuer, à investir dans ce secteur prometteur, pour en récolter tous les bénéfices, à long terme.
Il est important de souligner, que devant la concurrence féroce, entre les pays de la région en termes d’offres et de capacités touristiques, il est devenu impératif pour le secteur touristique algérien, d’adopter une série de mesures, devant contraindre les opérateurs, à respecter les normes de la qualité, des services et des prestations.
L’Algérie touristique attend sa luminescence
Pour davantage de précisions à ce sujet, qui passe pour être une des clés de voûte, pour la relance économique de l’Algérie, nous avons joint, l’expert international en tourisme, Saïd Boukhelifa, qui reste persuadé, que «l’Algérie touristique attend sa luminescence».
En effet, pour notre interlocuteur, auteur de plusieurs livres sur le tourisme algérien, «l’Algérie, avec ses 1.600 kilomètres de côtes méditerranéennes, aux plages intactes, des cités antiques parmi les mieux préservées du Maghreb, des paysages sahariens à perte de vue, a tout d’une destination de rêve. Et pourtant, le pays peine à attirer un grand nombre de touristes étrangers.
Interrogé sur le mode opératoire, à suivre pour changer la donne et faire de l’Algérie, une destination de choix, l’expert international en tourisme a répondu : «Pour changer cette situation, il est urgent de procéder à la modernisation des infrastructures hôtelières, et à l’amélioration de l’image de l’Algérie, en renforçant notamment, les efforts consentis pour la promotion de la destination Algérie, dans le monde.»
La relance de notre tourisme peut se faire, au niveau de l´Extrême-Sud
«Force est de constater, que l’impact qu’a eu l’introduction du visa de régularisation, est positif à plusieurs égards. Au-delà de la promotion des aspects touristiques et culturels du Sahara algérien, les visas de régularisation ont généré, des recettes en devises, pour le pays», a-t-il souligné.
Pour ne prendre que cet exemple, Saïd Boukhelifa a indiqué que «durant les mois d’octobre, novembre et décembre 2023, une recette d’une dizaine de milliers d’euros, a été comptabilisée à travers la ligne aérienne Paris-Djanet, qui a enregistré, plus de 1.000 touristes, dont presque la moitié, a bénéficié d’un visa de régularisation».
C’est dire que, pour notre interlocuteur, «pour une amélioration progressive du secteur touristique pour cette année, il est primordial, de renforcer la compétitivité, à l’échelle nationale et développer un avantage concurrentiel, qui amène les entreprises touristiques algériennes, à toujours chercher le meilleur, par rapport à nos voisins».
Plus concrètement, l’expert international Saïd Boukhelifa a fait savoir, que «la relance de notre tourisme, peut se faire au niveau de l´Extrême-Sud, (Hoggar, Tassili, Tanezrouft, erg Echech…), par les circuits d´expéditions en véhicules tout-terrain et trekking, par le tourisme itinérant en autobus, à travers la boucle des oasis, et celle de la Saoura, comme cela se faisait entre 1973 et 1990, et par le tourisme culturel (Tipasa, Djamila, Timgad, Hippone, Madaure, et Taghaste)».
Or, selon ce dernier, «ces deux produits sahariens et culturels, ne peuvent toucher et drainer, que de petits segments de clientèle, à savoir pas plus, de 100.000 touristes par an, en voyages organisés. Encore faudrait-il les inciter à venir, par des campagnes promotionnelles bien pensées, soutenues et réalisées, dans les principaux marchés émetteurs de tourisme en Europe, (Allemagne 35 millions/an, Grande-Bretagne 18 millions/an, France 14 millions/an, et Pays-Bas 6 millions/an).
Le tourisme, en Algérie, connaît un saut qualitatif
Au niveau de ces pays, il y a environ 10% d´adeptes du tourisme d´aventure, d´expéditions et d´exotisme, et 5% pour le tourisme culturel, soit au total, 8 millions pour deux produits touristiques, existant en Algérie. Si l’on arrive à cibler, par des études marketing, 10% de ces 8 millions potentiels, et à les convaincre et les inciter à venir en Algérie, cela représenterait 800.000 touristes par an, un nombre qui n´a jamais été atteint en voyages organisés, en 43 années cumulées, depuis 1963».
Pour sa part, l’économiste Brahim Guendouzi considère, que «le tourisme, en Algérie, connaît un saut qualitatif, qu’il convient de promouvoir, d’autant que ce secteur est capable d’attirer, 12 millions de touristes, ce qui est à même, de donner un grand élan, à l’économie nationale et à sa diversification».
«Au cours de ces dernières années, l’Algérie s’est engagée, à revitaliser l’industrie touristique, à la rendre plus attractive et compétitive, pour entamer une nouvelle ère. D’ailleurs, le Gouvernement mise sur ce secteur, en tant que levier économique majeur, parce qu’il contribue au plan de relance économique, en vue de mettre en valeur, la place du tourisme algérien, dans le monde», a-t-il souligné.
Le plan d’action du Gouvernement se focalise, sur le développement du tourisme interne
Voulant connaître la position du tourisme algérien, comparativement aux autres pays de la Méditerranée, notre interlocuteur nous a indiqué : «Je tiens à rappeler, que malgré la concurrence féroce, qui sévit dans le bassin méditerranéen, considéré comme la première destination touristique au monde, et englobant plusieurs pays classés dans le Top 10 touristique international, nous estimons que le tourisme en Algérie, connaît un saut qualitatif, qu’il convient de promouvoir, d’autant qu’il est capable, d’attirer 12 millions de touristes, ce qui est à même de donner un grand élan, à l’économie nationale et à sa diversification.»
Aussi, pour l’économiste Brahim Guendouzi, «nul ne peut ignorer, que plusieurs efforts sont consentis par l’Etat, favorisant la mise en place du tourisme de l’Algérie, notamment les facilitations accordées pour l’investissement, considéré comme la colonne vertébrale du développement touristique, car vecteur de croissance et créateur de richesse et d’emplois».
Et d’ajouter dans ce sens : «Les engagements du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, pour le secteur du tourisme, s’orientent vers l’édification d’une industrie touristique, attractive et compétitive, à travers le rehaussement de la promotion de l’image de l’Algérie, la facilitation de visa, et l’amélioration de la qualité des services, par la valorisation et la mise à niveau, des infrastructures et du système de formation.»
Le temps est venu, de mettre en place une nouvelle conception du tourisme
Evoquant le tourisme interne, l’économiste Brahim Guendouzi a fait savoir, que «le plan d’action du Gouvernement se focalise, sur le développement du tourisme interne, notamment le thermalisme, l’assainissement et l’aménagement du foncier, dédié à l’investissement et le positionnement de la destination Algérie, ainsi que sa mise en valeur, sur la scène touristique internationale». En effet, selon notre interlocuteur, «l’Algérie dispose d’importantes sources thermales, et d’un littoral de plus de 1.600 kilomètres, ce qui offre de nombreuses opportunités, et encourage les investissements, dans le domaine du tourisme médical, qu’il s’agisse des thermes, ou de la thalassothérapie».
Par ailleurs, a ajouté l’économiste Brahim Guendouzi, «il est temps de mettre en place, une nouvelle conception, pour développer le tourisme et consolider sa position, à travers l’élaboration de nouveaux mécanismes et législations à assurer, non seulement à des fins économiques, mais aussi pour des dimensions humanitaires, à mettre au cœur des politiques générales, en vue de faire du tourisme, un droit pour les citoyens à travers le monde, ce qui leur permettra, de mieux se connaître».
C’est pourquoi, dans ce contexte, notre interlocuteur a mis en exergue, «les potentialités touristiques de l’Algérie, en matière de diversité cultuelle, civilisationnelle et historique, qui remontent à des milliers d’années». «Il est nécessaire, de consacrer les valeurs humaines internationales, en vue de faire du secteur du tourisme, un levier de l’économie nationale, et un alternatif du secteur des hydrocarbures, à long terme», a-t-il ajouté, en guise de conclusion.