La situation en Palestine, en particulier dans la bande de Ghaza, est devenue un tableau alarmant de souffrance et de destruction alors que le conflit persiste.
Depuis le début de la guerre génocidaire sioniste contre la bande de Ghaza, 226 jours se sont écoulés, témoignant d’une violence incessante et de pertes humaines tragiques. Les récents événements soulignent la gravité de la situation : des frappes aériennes ont ciblé des zones civiles et des établissements médicaux, des civils innocents ont été tués ou blessés et des infrastructures vitales ont été détruites. L’occupant sioniste continue de pilonner violemment toute l’enclave, laissant derrière lui un nombre croissant de victimes.
Selon l’agence de presse Wafa, à Ghaza, les avions de combat sionistes ont récemment ciblé les environs de l’hôpital Kamal Adwan. Des bombardements d’artillerie ont également été signalés dans la région de Sheikh Zayed, la colline de Qalibu et la ville de Beit Lahia. Une série de frappes aériennes sionistes a causé la mort d’au moins 3 personnes et blessé 7 autres dans le quartier d’Al-Tuffah, à l’est de la ville de Ghaza. Les victimes ont été transportées d’urgence à l’hôpital baptiste de la ville. Dans le quartier d’Al-Daraj, à l’est de la ville de Ghaza, 3 civils palestiniens ont été tués et plusieurs autres blessés dans un bombardement sioniste contre une école servant de refuge pour les personnes déplacées. Les blessés ont également été admis à l’hôpital baptiste de la ville.
Une tragédie supplémentaire s’est aussi déroulée au nord du camp de Nuseirat, où au moins 20 personnes ont perdu la vie et de nombreuses autres ont été blessées lorsque la maison de la famille Hassan a été visée par des avions de combat sionistes. Dans d’autres parties de la bande de Ghaza, les attaques sionistes se sont poursuivies. A Deir al-Balah, 1 Palestinien a été tué et d’autres blessés par l’aviation sioniste, tandis que des hélicoptères militaires ont ouvert le feu à l’est de la ville de Rafah, au sud de Ghaza.
La situation reste critique alors que les forces sionistes continuent d’intensifier leur agression, bombardant plusieurs zones à l’est et au centre de la ville de Rafah. Par ailleurs des milliers de personnes sont toujours ensevelies sous les décombres, alors que le bilan des victimes continue de s’alourdir.
Aujourd’hui, dimanche, les sources médicales palestiniennes ont annoncé l’augmentation du nombre des martyrs dans la bande de Ghaza qui a atteint 35.456 et de celui des blessés, 79.476, depuis le début de l’offensive sioniste le 7 octobre 2023. Les mêmes sources ont ajouté que l’armée sioniste a commis 8 massacres contre des familles dans la bande de Ghaza, faisant 70 martyrs et 110 blessés ces dernières 24 heures.
Le blocus aggrave la crise humanitaire dans la bande de Ghaza
Les forces d’occupation sionistes maintiennent leur blocage du poste frontière de Rafah, l’unique lien piéton avec le monde extérieur pour les habitants de Ghaza, et du passage commercial de Karm Abu Salem, dans le sud de la bande de Ghaza, et ce, pour le treizième jour consécutif. Cette situation aggrave la crise humanitaire déjà critique qui sévit dans ce territoire sous blocus.
Philippe Lazzarini, le commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a tiré la sonnette d’alarme samedi dernier, soulignant que «la persistance de la fermeture des passages frontaliers et le manque d’accès sécurisé à ceux-ci risquent d’aggraver durablement la situation humanitaire désastreuse dans la bande de Ghaza». Il a noté qu’à «peine 33 camions avaient pu accéder à Rafah depuis le 6 mai». Cette fermeture des passages survient alors que l’agression sioniste contre plusieurs gouvernorats de Ghaza, y compris Rafah, le centre, le nord et même la région de Mawasi, s’intensifie. Les citoyens ont même reçu l’ordre de se réfugier de la part de l’armée sioniste.
Depuis le 7 mai, les troupes sionistes ont pris le contrôle du côté palestinien du poste frontière de Rafah, interrompant ainsi le flux d’aide vers le territoire. De plus, le passage commercial de Karm Abu Salem, situé au sud-est de Rafah, reste fermé depuis cette date, empêchant l’acheminement de l’aide humanitaire et médicale.
Le poste frontière de Rafah est crucial car il constitue la principale voie d’entrée terrestre pour l’aide internationale et pour les Palestiniens de la bande de Ghaza qui cherchent à recevoir des soins médicaux à l’étranger. Cette fermeture prolongée des passages frontaliers entrave considérablement les efforts humanitaires et aggrave la situation déjà désastreuse des habitants de l’enclave, qui subissent les conséquences dévastatrices de l’agression militaire sioniste, en cours depuis 226 jours.
D’après des témoignages locaux palestiniens, les forces d’occupation ont assiégé l’hôpital d’Al-Awda à Jabaliya, dans le nord de la bande de Ghaza, entravant le travail des équipes médicales. Ces forces ont également bombardé l’hôpital à plusieurs reprises avant de le boucler, interdisant l’accès aux citoyens et aux équipes médicales.
L’hôpital d’Al-Awda à Jabaliya sérieusement endommagé
L’armée d’occupation a causé d’importants dégâts aux environs de l’hôpital d’Al-Awda. Le 11 mai 2024, les troupes sionistes ont lancé une offensive contre la ville de Jabaliya et son camp de réfugiés, dans le nord de la bande de Ghaza. Depuis le début de cette agression, l’occupation a délibérément entravé le fonctionnement du système de santé en ciblant les hôpitaux de la région, y compris l’hôpital d’Al-Awda, au nord, menaçant d’abord de le fermer puis le bombardant directement.
Ces attaques ont détruit des chambres, des salles d’opération, le système d’énergie solaire, les réservoirs d’eau et de solaire, les stocks de médicaments et de gaz médicaux, les véhicules de transport, les ambulances ainsi que les fournitures médicales. L’hôpital d’Al-Awda est le seul à proposer des services de chirurgie orthopédique, gynécologique et obstétricale dans le nord de la bande de Ghaza, en plus de la chirurgie générale, des urgences, des consultations spécialisées, des services de radiologie et de laboratoire.
Le 21 novembre dernier, trois médecins ont été tués par des tirs directs de missiles, réduisant ainsi de moitié la capacité opérationnelle de l’hôpital. Le 5 décembre dernier, l’occupation a maintenu l’hôpital bloqué pendant 18 jours, entraînant la mort de trois membres du personnel, blessant douze autres et arrêtant le directeur de l’hôpital, le Dr Ahmed Mehna, et trois autres membres du personnel médical.
L’hôpital Kamal Adwan à Ghaza contraint de cesser ses activités
Le service de défense civile palestinien a fait une déclaration, dimanche, annonçant que l’hôpital Kamal Adwan, basé à Beit Lahia, au nord de la bande de Ghaza, a été contraint de cesser ses activités en raison des menaces émanant de l’armée sioniste et des bombardements persistants aux abords de l’établissement.
«Dans un communiqué, la Défense civile du nord de Ghaza a confirmé que l’hôpital Kamal Adwan, situé à Beit Lahia, n’est plus en mesure d’assurer ses services en raison des menaces constantes de l’armée sioniste et des bombardements fréquents aux alentours», a déclaré le service de défense civile.
La même source a également rapporté que l’armée sioniste a pris pour cible l’hôpital Al-Awda dans la zone de Tal Al-Zaatar, dans la ville de Jabalia, en tirant des obus d’artillerie. Selon les informations fournies, les équipes de secours et les personnels médicaux ont été confrontés à une situation critique à Jabalia à la suite des attaques sionistes, avec des centaines de victimes déjà secourues tandis que d’autres restent encore piégées sous les décombres.
Violences sionistes en Cisjordanie : exactions et confrontations
Lors de récentes incursions militaires dans diverses localités de la Cisjordanie occupée, les forces d’occupation ont perpétré plusieurs exactions à l’encontre des civils palestiniens.
A Naplouse, au nord de la Cisjordanie occupée, les forces sionistes ont lancé une attaque tard dans la nuit, ciblant plusieurs quartiers, commerces et résidences. Des témoins locaux ont rapporté que des jeeps militaires sionistes ont envahi la ville, accompagnées de drones de surveillance. Les soldats ont procédé à des fouilles et des confiscations dans plusieurs magasins et bureaux de change. Des affrontements ont éclaté entre les habitants et les forces sionistes avec des tirs de balles réelles et de balles en caoutchouc et l’utilisation de grenades lacrymogènes et assourdissantes. A ce stade, aucune victime ou blessé n’a été signalé.
A Tubas, les forces d’occupation ont renforcé leurs mesures militaires au point de contrôle de Tayasir, à l’est du gouvernorat. Les restrictions imposées par l’armée sioniste ont provoqué d’importants ralentissements de la circulation, créant de longues files de véhicules en direction de la vallée du Jourdain. Cette situation entrave considérablement la vie quotidienne des Palestiniens, perturbant leurs déplacements vers leurs lieux de travail, d’études ou autres destinations.
Dans la ville de Qalqilya, toujours en Cisjordanie, les forces d’occupation ont lancé une attaque à l’aube, entraînant des affrontements avec les habitants locaux. Des sources de sécurité ont signalé une importante présence militaire sioniste, avec des véhicules blindés et des jeeps. Des affrontements ont éclaté entre les jeunes Palestiniens et les soldats sionistes, avec l’utilisation de balles réelles, de balles en caoutchouc, de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes. Heureusement, aucun décès ou blessé n’a été rapporté jusqu’à présent.
Ces actions témoignent de la tension croissante en Cisjordanie occupée, où les restrictions militaires et les violences israéliennes entravent la vie quotidienne des Palestiniens et alimentent les confrontations avec les forces d’occupation.
L’ONU prévoit une catastrophe alimentaire imminente
Martin Griffiths, coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU, a sonné l’alarme sur les conséquences désastreuses du blocage de l’aide à la bande de Ghaza, prévoyant une tragédie imminente de la famine dans cette zone sous siège. Dans une interview accordée ce dimanche, à l’Agence France Presse à Doha, la capitale du Qatar, Griffiths a exprimé ses inquiétudes : «Si nous sommes privés de carburant et si l’aide ne parvient pas à ceux qui en ont désespérément besoin, la famine que nous redoutions depuis longtemps ne sera plus une menace lointaine, elle sera une réalité».
Le haut responsable des opérations humanitaires de l’ONU a également partagé ses préoccupations avec la presse française lors de ses rencontres avec des responsables qataris, soulignant les graves conséquences à venir : «Ce qui nous inquiète en tant que membres de la communauté internationale, c’est la perspective de conséquences extrêmement dévastatrices.»
Les organisations humanitaires indiquent que l’invasion de Rafah par les forces d’occupation, malgré une forte opposition internationale, a exacerbé la crise humanitaire déjà précaire.
Griffiths a souligné qu’«environ 50 camions d’aide peuvent atteindre chaque jour les zones les plus touchées du nord de la bande de Ghaza via le passage de Beit Hanoun à Iriz». Cependant, il a souligné que «la situation aux passages de Rafah et de Kerem Abo Salem dans le sud rendait les routes vitales quasiment inaccessibles». «Il est pratiquement impossible que l’aide parvienne par voie terrestre vers le sud et Rafah, affectant ainsi gravement les personnes déplacées», a-t-il ajouté.