Les travaux du quinzième Sommet de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ont été lancés, ce samedi à Banjul, capitale de la Gambie, avec la participation du Premier ministre, Nadir Larbaoui, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Sous le thème «Promouvoir l’unité et la solidarité, par le dialogue pour le développement durable», et la participation de représentants, des 57 Etats membres de cette Organisation, ce Sommet a examiné les questions politiques du monde islamique, principalement la question palestinienne, ainsi que des questions économiques, humanitaires et sociales, et celles liées au rejet du discours de la haine et de l’islamophobie, ainsi qu’à la promotion du dialogue entre les civilisations.
Dans son discours, prononcé par le Premier ministre, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que «l’Algérie, qui continuera à défendre les préoccupations du Groupe de coopération islamique, et à défendre sa cause centrale au Conseil de sécurité, renouvelle son appel à la communauté internationale, et à tous les hommes libres et aux consciences vivantes dans le monde entier, pour qu’«ils assument leur responsabilité, de mettre fin à la tragédie humaine, que subit le peuple palestinien, en particulier dans la bande de Ghaza».
Le président de la République a expliqué, que «ce que subit le peuple palestinien, en particulier dans la bande de Ghaza, de la part de l’occupation sioniste depuis plus de six mois, est un génocide».
Il a ajouté, que les Organisations et Institutions internationales «sont politiquement impuissantes, face à ces crimes pour exécuter les décisions de légitimité internationale, en tête desquelles, la Déclaration universelle des droits de l’Homme, bien qu’elles se soient toujours vantées, de leur attachement à la paix et au dialogue, entre les civilisations des Nations», notant que «l’humanité a perdu toute once d’humanité et de civilisation en Palestine, car il n’y a ni Loi, ni principes, ni valeurs, ni éthique».
De plus, le président Tebboune a affirmé, que ce qui se passe en Palestine occupée, «n’est pas seulement une violation du Droit international, ou un effondrement du système mondial basé sur des règles communes, mais constitue également, une atteinte à la légitimité du Droit international et aux droits de l’Homme, en tant que concepts et croyances».
L’Algérie plaide à l’action, pour mettre fin à la tragédie humaine en Palestine
Le président de la République s’est arrêté sur la souffrance du peuple palestinien, se demandant : «Quand nous voyons en Palestine, un occupant déguisé, violant toutes les valeurs humaines, privant tout un peuple, de son humanité et de son droit à l’existence, que reste-t-il des droits de l’Homme ?.»
Pour faire face à cette situation, le Président a appelé, à «travailler ensemble, au niveau international, pour soutenir la lutte du peuple palestinien, pour obtenir ses droits légitimes, à établir son État indépendant, et sa capitale el-Qods», soulignant «la nécessité, d’adopter une approche plus ferme, pour inciter la communauté internationale, à assumer sa responsabilité en ce qui concerne la fourniture de la protection nécessaire au peuple palestinien, contre les actes criminels et barbares, auxquels il est confronté».
À cet égard, il a souligné «la nécessité d’un arrêt immédiat et permanent, de l’agression contre le peuple palestinien, et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire, à la bande de Ghaza, en mettant en œuvre, immédiatement et d’urgence, les résolutions du Conseil de sécurité des Nations-unies, en particulier la résolution 2 728, ainsi que de poursuivre l’occupation, pour ses crimes».
Dans le même contexte, le président de la République a renouvelé son appel, à «activer un processus politique, pour parvenir à une solution globale, juste et définitive, à la question palestinienne, en renforçant la reconnaissance internationale, de l’État palestinien et en travaillant à son obtention, de la pleine adhésion à l’Organisation des Nations-unies».
Nécessité d’une approche, globale et cohérente, pour faire face aux manifestations de l’islamophobie
Le président de la République a également adressé aux membres de l’Organisation de la coopération islamique, en disant : «Notre responsabilité, nous pousse à nous engager collectivement, à défendre nos justes causes et à faire face, à toutes les tentatives de porter atteinte aux Lieux Saints de la Nation islamique, en agissant, collectivement et rapidement, à travers tous les moyens disponibles, pour permettre à notre organisation, d’assumer sa responsabilité historique, juridique et morale, de défendre nos Lieux Saints, en tête desquels se trouve la ville d’el Qods, qui est soumise quotidiennement à la judaïsation, à la purification ethnique, et à l’agression contre la mosquée d’al-Aqsa.»
Par ailleurs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a souligné la «nécessité d’adopter une approche, globale et cohérente, pour faire face aux manifestations de l’islamophobie, qui ciblent de manière continue et quasi automatique, les communautés musulmanes, et pour résister aux tentatives de saper les fondements de la Nation islamique, sous prétexte de liberté d’expression, parfois utilisée comme couverture et justification, fallacieuses».
Le président de la République a insisté à cet égard, sur «le rôle de l’Organisation de la coopération islamique, et de ses États membres, dans la consécration de l’engagement collectif, à défendre les Lieux Saints de la Nation islamique, en agissant collectivement et rapidement, à travers tous les moyens disponibles, ce qui permettra à l’Organisation, d’assumer sa responsabilité historique, juridique et morale», comme il l’a dit, «contribuant ainsi, à façonner l’ordre international qui connaît des évolutions profondes et rapides, afin de remédier à la marginalisation historique, du Groupe islamique».
Dans le même contexte, il a ajouté que «l’engagement collectif des États islamiques, à combattre l’extrémisme, le terrorisme, et à rejeter les discours de haine, doit être accompagné de la lutte contre les discours de haine et d’extrémisme, qui visent les fondements de la Nation islamique, et garantissent la promotion des valeurs de coexistence, et le renforcement de la culture de l’ouverture et de la tolérance, consacrées dans la Charte des Nations-unies, adoptée sur l’initiative de l’Algérie».
Appel à la révision de la gouvernance de l’OCI, et entreprendre les réformes nécessaires
En outre, le Chef de l’Etat a appelé, à revoir la gouvernance de l’Organisation de la coopération islamique, et entreprendre les réformes nécessaires, conformément à la résolution adoptée sur l’initiative de l’Algérie», afin de «lui permettre, d’atteindre ses nobles objectifs, et de s’assurer qu’elle est à la hauteur des défis multidimensionnels, et qu’elle défend les causes justes, pour lesquelles elle a été créée, en tête desquelles, la question palestinienne».
Le président de la République a conclu son discours devant les membres de l’Organisation en soulignant, que celle-ci «est à un moment décisif, pour assumer sa responsabilité devant l’Histoire», notant qu’elle «doit faire face, aux risques et aux défis imposés par les circonstances délicates, que traverse la Nation islamique, et prendre des positions et des décisions, qui reflètent véritablement les aspirations et les espoirs de ses peuples».
Une résolution sur la Palestine, attendue à la conclusion du Sommet, dimanche
Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général de l’Organisation, Hussein Ibrahim Taha, a déclaré : «Ce Sommet islamique intervient dans le contexte de développements graves et sans précédent, dans la cause palestinienne, en particulier la poursuite des crimes et l’agression militaire brutale sioniste.»
La veille, il avait appelé les États membres de l’OCI, à «intensifier les efforts et la solidarité, en faveur de la cause palestinienne», expliquant qu’une «résolution sur la Palestine», devrait être adoptée, à la conclusion du Sommet de dimanche.