Vingt-trois ans après le dernier Recensement général de l’agriculture (RGA), qui a eu lieu en 2001, l’Algérie s’apprête à organiser son troisième Recensement et ce, du 19 mai au 17 juillet de l’année en cours. Une opération destinée, selon les experts en la matière, à connaître avec précision, les capacités nationales et identifier les besoins, afin de prendre les bonnes décisions sur la base de données scientifiques exactes.
Ainsi, dans le cadre de l’approche proactive en vue du lancement de ce troisième RGA, il est important de souligner, que plusieurs réunions ont été organisées, au niveau des différentes régions et des superviseurs ont été formés, pour mener à bien, cette importante opération. Le Recensement agricole joue un rôle crucial, dans la collecte de données essentielles, pour planifier et mettre en œuvre des politiques agricoles efficaces, dont voici quelques-uns des avantages clés de cette initiative…
En recueillant des données précises sur les exploitations agricoles, le RGA permet aux autorités, de planifier de manière stratégique, les politiques et les programmes agricoles, afin de répondre aux besoins spécifiques du secteur.
Les informations collectées lors du RGA, aident à déterminer l’allocation des ressources publiques, telles que les subventions agricoles et les investissements, dans les infrastructures rurales pour soutenir la croissance et le développement agricole.
De plus, en analysant les données, sur une période donnée, les tendances du secteur agricole peuvent être identifiées, ce qui permet d’anticiper les défis potentiels, et d’exploiter les opportunités émergentes.
Il est à souligner, par ailleurs, que les réunions tenues au niveau des wilayas, et la formation des superviseurs, sont des étapes cruciales pour garantir le succès du RGA. La collaboration entre les différentes parties prenantes, y compris les agriculteurs, les autorités locales et les organismes de recherche, est essentielle pour assurer la collecte précise et complète des données. Ce qui permet d’avancer, par voie de conséquences, que ce Recensement général de l’agriculture, dans sa troisième édition, est un outil fondamental pour informer la prise de décision, dans le secteur agricole. Car, en investissant dans cette initiative, le Gouvernement peut mieux comprendre les réalités du terrain, et élaborer des politiques qui favorisent la croissance durable et inclusive de l’agriculture.
Dresser un portrait complet et actualisé, du secteur agricole algérien
Contacté à ce sujet, l’expert économique Brahim Guendouzi nous a indiqué, que «le prochain Recensement général de l’agriculture s’inscrit dans une lignée historique, faisant suite aux recensements précédents, réalisés en 1973 et 2001. Il intervient à un moment, où l’agriculture algérienne joue un rôle déterminant, dans la politique économique et sociale du pays».
Et d’étayer ses propos par les chiffres en affirmant, qu’«avec une contribution de plus de 11 %, au Produit intérieur brut (PIB) en 2023, le secteur agricole occupe une place de choix, dans l’économie nationale, juste après les hydrocarbures». «Ce recensement vise, à dresser un portrait complet et actualisé, du secteur agricole algérien», a-t-il précisé.
En effet, selon notre interlocuteur, «au cours des 23 dernières années, ce secteur a connu des évolutions notables, telles que la diversification de la production agricole et l’émergence de nouveaux pôles de développement, notamment dans les régions du Sud et des Hauts-plateaux. Ces transformations reflètent l’adaptabilité et la résilience, des acteurs du secteur face aux défis économiques et climatiques, auxquels le pays est confronté».
Sur le terrain, des équipes spécialisées procéderont à des entretiens directs, avec les exploitants agricoles
Interrogé sur la méthodologie de ce RGA, l’expert économique Guendouzi a affirmé, que «la méthodologie du Recensement repose sur un questionnaire détaillé, conçu pour recueillir des informations précises, sur les exploitations agricoles et les activités qui s’y déroulent.
Sur le terrain, des équipes spécialisées procéderont, à des entretiens directs avec les exploitants agricoles, afin de garantir la qualité et l’exactitude des données collectées. Ce questionnaire, véritable pièce maîtresse de ce RGA, couvre un large éventail de rubriques, allant de l’identification des exploitants et des exploitations, à l’utilisation des sols, en passant par la main-d’œuvre, le cheptel, les ressources en eau, les investissements et les infrastructures agricoles, le machinisme et les outils utilisés».
Et d’ajouter : «Le RGA sera global, touchant les différents aspects du secteur, dont la richesse animale, le nombre des investisseurs, et les modes d’investissement et de production.» Il permettra, en outre, selon lui, «de collecter des statistiques qui seront mises à la disposition, de tous les décideurs et experts, afin de les exploiter pour le développement du secteur de l’agriculture».
Il est important, de mettre à jour les statistiques de ce secteur stratégique
Concrètement, pour notre interlocuteur, qui estime que ce troisième RGA est une opération très importante, «il permettra de faire, un état de la situation de notre pays, en matière d’agriculture, comme il permettra de prendre connaissance de nos sources productives. Nous saurons combien de terres sont réellement cultivées, celles irriguées, le type de production qu’on fait sur les différents sols, et le nombre des équipements agricoles. Toutes ces informations sont indispensables, pour concevoir des politiques agricoles, cohérentes et adaptées, à la situation».
Enfin, au sujet de la périodicité pour l’organisation du Recensement général de l’agriculture, pour l’expert en économie Brahim Guendouzi, «on aurait dû le lancer, il y a quelques années. On ne l’a pas fait, depuis plus 2021. En général, les Recensements se font tous les dix ans. Au bout de cette période, les réalités changent». «Il est important de mettre à jour, les statistiques de ce secteur stratégique de l’économie nationale», a-t-il souligné, en guise de conclusion.
Une démarche globale, qui vise à renforcer la sécurité alimentaire
Pour sa part, l’économiste Kamel Kheffache a indiqué, que «le lancement imminent du Recensement général de l’agriculture est une étape cruciale, dans la planification et le développement du secteur agricole». «Le prochain RGA s’inscrit dans une démarche globale, qui vise à renforcer la sécurité alimentaire et à soutenir les acteurs du monde rural», a-t-il ajouté.
Plus précis, notre interlocuteur a affirmé à ce sujet, que «le prochain RGA est un mécanisme stratégique, initié pour diagnostiquer de manière tangible, tout ce qui concerne l’agriculture, entre autres, le nombre des agriculteurs, les superficies des terres agricoles, la situation des surfaces productives ou encore, les moyens existants en termes de production et les moyens d’irrigation».
Et de poursuivre en indiquant, que «ce Recensement sera exploité, comme une base de données statistiques par l’Etat, afin de connaître les capacités nationales, identifier les besoins du secteur et introduire la numérisation». «Il est important d’opter, pour des techniques de recensement fiables, mais surtout, disposer d’une meilleure formation, pour les enquêteurs et les superviseurs, lesquels doivent être très motivés, pour mener à bien leur mission», a-t-il conclu.