La wilaya de Ouargla constitue un point de brassage des cultures africaines, dont les repères et sites archéologiques, le design architectural, les effets vestimentaires, les arts et le chant en témoignent. C’est pourquoi, à l’initiative de la Direction de la culture et des arts locale, une rencontre sur le patrimoine a été tenue jeudi dernier afin de mettre en valeur le patrimoine architectural du vieux ksar de Ouargla et de l’antique ville de Sedrata dans le cadre de la préservation des sites archéologiques de la région.
Présent en sa qualité de président du projet d’aménagement du vieux ksar de Ouargla, Mustapha Hafsi, l’architecte agréé au ministère de la Culture et des Arts, a, dans une communication intitulée «Dimension patrimoniale en aménagement urbain du ksar de Ouargla», fait savoir que «ce site archéologique, classé le 5 mars 1996 patrimoine national et inscrit secteur sauvegardé en 2008, demeure en quête de davantage d’efforts multisectoriels pour aplanir certaines contraintes rencontrées en matière d’aménagement et retenu au titre de la conservation du patrimoine culturel de la région». Le même responsable a aussi indiqué que «certains travaux d’aménagement extérieur opérés sur le site consistent en la réhabilitation urbaine, la réalisation de l’éclairage public et l’aménagement des alentours du ksar».
Intervenant à son tour, l’universitaire Abdelhak Bennour de l’université Chahid Hamma-Lakhdar d’El-Oued a, dans son exposé, indiqué que «les voies de préservation de l’ancien site de l’antique ville de Sedrata des aléas naturels et humains ont buté sur certains dangers affectant ce site archéologique, notamment l’ensablement, les glissements de terrain et les effets engendrés par les intempéries, les eaux pluviales notamment». «A ces menaces viennent se greffer la dégradation du site du fait du dépôt anarchique et illicite de décharges et de débris, d’actes de vandalisme et de spoliation des terres avoisinantes», a-t-il déploré. C’est pourquoi Abdelhak Bennour a appelé «à la protection de ce patrimoine, à la nécessaire application des mécanismes réglementaires à même de préserver ce site archéologique classé patrimoine national, à l’organisation de campagnes de sensibilisation sur la préservation et à la réalisation d’opérations de développement, dont sa protection par des ceintures vertes et la réalisation de clôtures d’enceinte l’épargnant des actes de sabotage et dégradation».
Il est à souligner, par ailleurs, qu’initiée au titre de la célébration du Mois du patrimoine (18 avril-18 mai), placée cette année sous le thème «Le patrimoine culturel et la gestion des risques à l’ère des crises et catastrophes naturelles», cette rencontre, qu’a abritée la bibliothèque principale de lecture publique Mohamed-Tidjani de Ouargla, fait partie des manifestations et activités culturelles prévues au programme commémoratif.
On relève, à ce titre, l’organisation d’expositions d’artisanat et de manuscrits, d’ateliers de formation sur les techniques d’utilisation des matériaux locaux de construction et d’un concours sur le meilleur projet lié à la préservation des sites archéologiques des dangers naturels, ont indiqué les organisateurs.