La citadelle des Béni Hammad, site historique dont les vestiges sont toujours visibles dans la wilaya de M’Sila, fut «la première capitale» des émirs hammadites, qui témoigne de la profondeur de la civilisation algérienne.
La date d’édification de la citadelle remonte à l’an 1008 lorsque Hammad Ibn Bologhine Ibn Ziri, fondateur de la dynastie des Hammadites, a conquis les territoires de l’est de Constantine, choisissant de fonder sa capitale à 37 km au nord-est de la ville de M’Sila, sur le versant du djebel Maâdid, laquelle s’élargira en un temps record après la construction de plusieurs édifices annexes.
Classée patrimoine mondial par l’UNESCO en 1980, la Kalaâ des Béni Hammad est un des complexes monumentaux les plus intéressants et les plus précisément datés de la civilisation islamique. Elle fut la première capitale des Hammadites et a connu une grande splendeur. La Kalâa comporte, à l’intérieur d’une enceinte fortifiée de 7 km partiellement démantelée, un grand nombre de vestiges monumentaux, parmi lesquels la grande mosquée et son minaret et toute une série de palais. La mosquée, avec sa salle de prière de 13 nefs à 8 travées, est la plus grande après celle de Mansourah, et son minaret est le plus ancien d’Algérie après celui de Sidi Boumerouane.
Les terres occupées par les Sanhadjas du Maghreb central sont des montagnes d’une altitude moyenne voisine de 1.000 mètres et les villes capitales sont construites en bordure des plaines sur des terrasses élevées protégées par des pics ou des chaînes peu pénétrables. Ce sont des nids d’aigle d’où la vue pénètre au loin dans la plaine et surveille l’ennemi. Achir et Kalaâ se posent comme des sentinelles devant d’éventuels assaillants.
La Kalâa est située à plus de 1.000 mètres d’altitude sur le versant sud du djebel Maâdid à la limite nord des plaines du Hodna. Elle est entourée au nord par le djebel Takerboust (Guerboussa ou Gribissa) qui culmine à 1.458 mètres, à l’ouest par le mont Gorayn (1.190 mètres) et à l’est par la vallée de l’oued Fredj dont les gorges constituent un rempart naturel.
Dans un site montagneux d’une saisissante beauté, les ruines de la première capitale des Hammadides, fondée en 1007 et démantelée en 1152, nous restituent l’image authentique d’une ville musulmane fortifiée. Sa mosquée, avec sa salle de prière de 13 nefs à 8 travées, est l’une des plus grandes d’Algérie.