L’Algérie ambitionne, dans le cadre du renouveau économique, d’augmenter sa production halieutique, en développant de nouvelles activités et des créneaux, dans le domaine de la pêche.
En effet, dans sa stratégie à l’horizon 2030, le Gouvernement table sur la pêche, en haute mer et l’aquaculture, pour atteindre son objectif ambitieux, à savoir une production annuelle de 200.000 tonnes. A ce sujet, le directeur de la Réglementation, des litiges et de la promotion sociale et professionnelle, du ministère de la Pêche et des Productions halieutiques, Lakhdar Aliane, a indiqué, ce mercredi sur les ondes de la Radio nationale, que «les décisions prises par les plus hautes autorités du pays, ces dernières années, ont permis la relance du secteur de la pêche, en Algérie, considéré comme un secteur stratégique, soucieux de réaliser la sécurité alimentaire».
Et de faire une rétrospective sur les capacités du ministère en indiquant, que «le secteur est actuellement composé d’une flotte de pêche maritime, estimée à plus de 6.000 navires, mais la plupart n’ont pas la possibilité, de pêcher en haute mer, ce qui a incité le Gouvernement à insérer un article, dans la Loi de finances corrective de 2023, qui autorise l’importation de navires utilisés, depuis moins de cinq ans».
L’invité de la Radio nationale n’a pas manqué, par ailleurs, de souligner que «l’avantage de ces navires est qu’ils sont de grande taille, et disposent d’une technologie et d’un moteur puissant, qui leur permettent de pêcher confortablement en haute mer, ce qui contribuera à augmenter le volume de la production halieutique du pays».
Par la même occasion, Lakhdar Aliane a fait savoir qu’«une nouvelle mesure a été prise, dans le cadre de la Loi de finances de 2024, qui consiste à autoriser l’importation de moteurs internes, pour remédier aux défauts techniques rencontrés par la plupart des navires, appartenant à la flotte de pêche, à cause de l’absence d’industrie locale dans le décret réglementaire, préparé pour contrôler ce processus, et nous espérons sa publication, dans un avenir proche, pour lancer le processus d’importation, par les pêcheurs et les armateurs».
Concernant l’aquaculture en Algérie, le directeur de la Régulation, du contentieux et de la promotion sociale au ministère de la Pêche et des Produits halieutiques, a affirmé que «l’Etat attache actuellement, une grande importance à ce secteur, au vu de l’intérêt croissant pour l’aquaculture, aux niveaux régional et international».
L’invité de la Radio nationale a également indiqué, que «l’Organisation des Nations-unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), recommande depuis trois ans, la nécessité d’assimiler la production aquacole à la production halieutique, compte tenu du déclin de la richesse halieutique en haute mer, et dont les estimations indiquent, que la production piscicole, issue de l’aquaculture, est en passe de dépasser le volume de la production halieutique, au cours des cinq prochaines années».
Dans ce contexte, Lakhdar Aliane a révélé, qu’«aujourd’hui, l’Algérie connaît une diversification, dans la production et l’élevage aquacoles, dont 40 projets productifs dans le domaine de l’aquaculture marine, notamment le poisson gecko. Il existe un deuxième type représenté par le lancement de 52 projets productifs, pour la pisciculture d’eau douce, dont le plus important est le tilapia rouge, commercialisé à des prix, en rapport avec le pouvoir d’achat des citoyens».
Enfin, Lakhdar Aline a fait part de l’existence d’un troisième type, à savoir l’aquaculture combinée à l’agriculture, qui, selon l’orateur, «prospérera dans les prochaines années». Pour la précision, à travers sa nouvelle orientation, le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques veut en finir avec l’ancienne politique, basée uniquement sur l’exploitation de la richesse halieutique (pêche traditionnelle). Cette dernière n’excédait pas une moyenne de 100.000 tonnes par an, au cours de ces trois dernières décennies. Une production limitée et insuffisante, pour répondre aux besoins du marché local. C’est pourquoi l’investissement dans l’aquaculture et la pêche en haute mer, sont plus que nécessaires.