Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a annoncé lors d’une conférence de presse au siège du ministère, ce mardi, que des mesures seront prises, dès demain mercredi, pour permettre à l’ONU, de surveiller la mise en œuvre des décisions prises au Conseil de sécurité, à l’initiative de l’Algérie, qui a dirigé le groupe des dix membres élus (E10), en faveur d’un cessez-le-feu immédiat, durable et inconditionnel, à Ghaza.
S’exprimant à l’occasion, le ministre a rappelé, que «l’adhésion de l’Algérie à cette organisation centrale des Nations-unies, a coïncidé avec l’escalade de l’agression sioniste, brutale et sans précédent, contre le peuple palestinien, dans la bande de Ghaza, au milieu d’un contexte international, marqué par un paralysie presque totale, du Conseil de sécurité, due à des polarisations aiguës, et à des tensions croissantes entre les États membres permanents du même Conseil».
Attaf a souligné, que «la cause palestinienne a été fortement touchée par cette réalité douloureuse, dont elle a subi les conséquences graves», ajoutant qu’elle «était déjà en proie, à un déclin prononcé, voire à un effacement total, de l’agenda des priorités de la communauté internationale, en raison des approches qui envisageaient la possibilité, d’atteindre la paix et la sécurité au Moyen-Orient, sur les ruines du projet national palestinien».
Et de poursuivre, que «l’agression brutale de l’entité sioniste, contre nos frères Palestiniens dans la bande de Ghaza, a été accueillie par la soumission de nombreux membres du Conseil de sécurité, à la réalité des faits accomplis, ainsi que par la reconnaissance, de l’impossibilité de concilier les orientations contradictoires de ses membres». En conséquence, explique-t-il, «aucune initiative concrète, n’a émané du Conseil de sécurité, pour mettre un terme à cette agression, ou même pour atténuer les souffrances des civils palestiniens», c’est ce que l’Algérie, depuis le premier jour de son adhésion au Conseil de sécurité, souligne Attaf, «a fermement rejeté, insistant sur la nécessité, voire l’impératif, pour le Conseil, de s’acquitter de ses responsabilités, à l’égard de la question palestinienne». «Cette question est devenue la principale priorité de notre pays, son souci premier et la ligne directrice de toutes ses initiatives diplomatiques», a-t-il déclaré.
«L’action diplomatique de l’Algérie, s’articule autour de directives strictes»
Le ministre des Affaires étrangères algérien a souligné, que «l’action de l’Algérie, concernant le conflit arabo-sioniste, s’articule autour d’un ensemble de directives et d’instructions, émises par le président de la République, avec une extrême rigueur, formulées de manière très précise et claire, et maintenues avec une fermeté inébranlable, face aux difficultés». Cette action «se déploie à deux niveaux principaux, à savoir le niveau général, qui englobe la question palestinienne dans son ensemble, et le niveau spécifique, directement lié à la tragédie actuelle dans la bande de Ghaza», détaille-t-il
Dans ce contexte, Ahmed Attaf a déclaré : «Je tiens à souligner notre conviction profonde, que le projet actuel, de “gouvernance transitoire de Ghaza”, ne connaîtra le succès, que s’il est intégré dans un cadre plus large, à savoir le cadre de l’établissement de l’État palestinien souverain.»
«Sur la base de ces priorités, fixées par le président de la République, les efforts de la diplomatie algérienne, en faveur de la cause palestinienne, au cours des trois premiers mois de son adhésion au Conseil de sécurité, se sont concentrés sur trois axes principaux», ajoute le ministre.
«Premièrement, intensifier les débats sur la question palestinienne au sein du Conseil de sécurité. Deuxièmement, renforcer l’élan diplomatique en faveur de la cause palestinienne, en dehors du Conseil de sécurité, notamment au sein des Organisations internationales et régionales, auxquelles l’Algérie appartient. Troisièmement et enfin, initier la présentation de projets de résolutions, concernant la question palestinienne», explique Attaf.
«L’adoption de cette résolution constitue une avancée marquante, pour la cause palestinienne»
Le ministre des Affaires étrangères a rappelé à cet effet, le récent succès du délégué algérien à New York, dans la conduite d’une initiative conjointe, au sein du groupe des dix (E10), composé des membres élus non permanents du Conseil de sécurité, est remarquable. Ce groupe a présenté une résolution sur la Palestine, qui a été adoptée avec succès lundi. Il s’agit, selon Attaf, «de la première résolution claire, ciblée et explicite adoptée par le Conseil de sécurité, exigeant un arrêt immédiat, permanent et inconditionnel, des hostilités dans la bande de Ghaza».
Et d’affirmer, que «l’adoption de cette résolution constitue une avancée marquante, pour la cause palestinienne, tant sur le plan du contenu, que sur le plan procédural. En effet, il s’agit de la première résolution objective, présentée conjointement et de manière unifiée, par les membres élus de l’ONU dans l’histoire des Nations-unies», rappelant en outre, que «l’Algérie avait présenté un projet de résolution visant, à activer les mesures conservatoires, adoptées par la Cour internationale de Justice, notamment en cherchant à mettre fin, aux hostilités dans la bande de Ghaza. Ce projet a recueilli 13 voix favorables, avec l’abstention d’un État membre permanent du Conseil, tandis qu’un autre État membre permanent, a exercé son droit de veto pour le bloquer».
Suite à l’adoption lundi, par le Conseil de sécurité de la résolution détaillée, appelant à un arrêt immédiat des hostilités, l’Algérie tient à souligner, ajoute le ministre, «le succès de cette initiative, qui n’aurait pas été possible, sans l’engagement et le dévouement des États membres du groupe des Dix, en particulier la République du Mozambique, en tant que coordonnateur du groupe». «L’Algérie souligne également le rôle des autres États membres permanents, qui ont récemment assumé pleinement leurs responsabilités envers Ghaza d’abord, envers la Palestine ensuite, et envers l’humanité tout entière, qui a été profondément bouleversée, par les scènes de meurtre, de destruction et de brutalité, infligées à nos frères Palestiniens», note-t-il.
«Les prochaines étapes consistent, à suivre la mise en œuvre de la résolution, et à garantir un accès, sans restriction, à l’aide humanitaire»
A cet égard, Ahmed Attaf a évoqué les prochaines étapes, affirmant : «Sur la base de ces réalisations, en tête desquelles se trouve la résolution adoptée par le Conseil de sécurité, lundi seulement, l’Algérie continuera ses efforts, dans ce cadre conformément aux priorités fixées avec précision et clarté, par le président de la République.»
Les prochaines étapes consisteront principalement, à suivre la mise en œuvre de la résolution, et à garantir un accès, sans restriction, à l’aide humanitaire pour le peuple palestinien. Il est crucial d’initier des mécanismes, permettant à l’ONU de superviser cette mise en œuvre, tout en insistant sur l’importance de l’adhésion, pleine et entière, de l’État de Palestine à l’ONU, pour consolider la solution des deux États.
Le ministre a réaffirmé «l’engagement de l’Algérie, à défendre les causes justes, sur la scène internationale», tout en soulignant, «sa politique de non-alignement, qui lui confère une flexibilité nécessaire, pour servir de lien entre les différents acteurs internationaux».
Réaffirmant en conclusion, que «l’Algérie assume pleinement la responsabilité qui lui incombe, ainsi que la confiance placée en elle par ses pairs, au sein des États membres de l’Organisation des Nations-unies, s’efforçant de mériter cette confiance, avec détermination, dévouement et fidélité».