Ce samedi, l’envoyé spécial du président de la République d’Azerbaïdjan, Elchin Amirbayov, a souligné l’importance accordée par l’Algérie et l’Azerbaïdjan, au renforcement des liens de coopération, et à l’amélioration des relations bilatérales, vers un niveau d’excellence.
Dans une entrevue accordée à l’APS, Amirbayov a affirmé, que «l’établissement de missions diplomatiques, au niveau des deux capitales, a certainement renforcé les relations entre les deux pays». Il a également noté, les contacts au plus haut niveau, en particulier entre les membres des Gouvernements respectifs, qui ont eu de nombreux échanges, au cours des dernières années, témoignant ainsi, d’un intérêt mutuel pour le renforcement des relations politiques et économiques, entre Bakou et Alger.
La mise en place d’une Commission mixte intergouvernementale, envisagée
Amirbayov a rappelé la visite du président de l’Azerbaïdjan à Alger, lors du Sommet de la Ligue des États arabes, où il était l’invité d’honneur. Il a exprimé le désir de son pays, d’accueillir le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à la Conférence de Bakou, sur les changements climatiques (COP29), prévue en novembre prochain. «Nous avons un grand souhait, d’accueillir le Président algérien, à cette conférence. Cela renforcera nos relations bilatérales», a-t-il souligné.
Selon l’envoyé spécial du président de l’Azerbaïdjan, son pays aspire, à donner un nouvel élan à la coopération bilatérale, en la portant à «un niveau supérieur», compte tenu des intérêts partagés et des grandes potentialités des deux Nations. «J’ai eu des discussions, mercredi au ministère des Affaires étrangères et au Parlement, sur les moyens de stimuler les relations économiques, entre nos deux pays», a-t-il déclaré, mentionnant avoir discuté avec ses interlocuteurs, de la possibilité de mettre en place, une «Commission mixte intergouvernementale».
Et d’ajouter : «J’espère que cela se concrétisera bientôt. Nous avons déjà soumis le projet d’accord à l’Algérie, et nous avons été assurés, que nous sommes proches de finaliser cet accord», soulignant que la mise en place de cette Commission, permettra d’«identifier les domaines de coopération».
Un accent particulier, mis sur le secteur énergétique
Sur ce point, il a affirmé que le secteur de l’énergie est «le principal domaine de coopération entre les deux pays, en particulier en ce qui concerne les énergies renouvelables». Qualifiant le potentiel de coopération, dans ce domaine, de «considérable», Amirbayov a regretté, que ce potentiel ne soit «pas totalement exploité». À cet égard, il a mentionné «l’existence de contacts entre la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, et la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise, Socar, concernant la manière d’organiser le commerce des produits énergétiques algériens, ainsi que sur la connectivité de leurs réseaux de transport».
«L’Azerbaïdjan se situe, dans ce que l’on appelle le Corridor central (Corridor Est-ouest), reliant la Chine à travers l’Asie centrale, la mer Caspienne, le Caucase du Sud à l’Europe de l’Est (via le gazoduc transnational)», a-t-il expliqué, mettant en évidence, «l’intérêt croissant de la Chine et de l’UE, pour cette route et leur désir de renforcer sa capacité de transport».
«Il est possible, que ce corridor intéresse également l’Algérie», a-t-il estimé, envisageant la possibilité d’étudier la meilleure manière d’acheminer les produits énergétiques algériens, via ce corridor.
Concernant le volume des échanges commerciaux entre les deux pays, l’envoyé spécial du président de l’Azerbaïdjan a reconnu, que les chiffres «sont modestes, et ne reflètent pas l’excellence des relations politiques». Néanmoins, il a affirmé, que «la mise en place d’une Commission mixte intergouvernementale et d’un Conseil d’hommes d’affaires, pourrait stimuler les relations économiques».
Selon Amirbayov, sur le plan culturel, il existe «un potentiel d’expansion des perspectives de coopération, entre les deux pays». Il a souligné la nécessité, de «promouvoir nos cultures», à travers «l’organisation de saisons culturelles, en Algérie et en Azerbaïdjan». «Notre ambassade est en discussion, avec le ministère algérien de la Culture concernant certains projets», a-t-il ajouté, plaidant pour une coopération plus étroite, dans le domaine de l’éducation. «Notre académie diplomatique accorde des bourses aux étudiants et chercheurs des pays membres du Mouvement des non-alignés (MNA) et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Nous pourrions commencer par là», a-t-il suggéré.
Proposition d’établir une liaison aérienne directe, entre Bakou et Alger
Le Diplomate a également souligné, «l’importance de faciliter la libre circulation des personnes, entre les deux pays, en particulier pour les touristes». «Il est crucial, de trouver les meilleures solutions pour améliorer la mobilité, et je pense qu’une option à envisager, est l’instauration d’une liaison aérienne directe, entre Bakou et Alger. De plus, nous devrions explorer la possibilité, de simplifier les procédures d’obtention des visas», a-t-il suggéré.
Par ailleurs, il a mis en lumière la dynamique des relations bilatérales au cours de l’année écoulée, impulsée par les présidents de la République algérienne, Abdelmadjid Tebboune, et azerbaïdjanais, Ilham Aliev. Il a affirmé, que «cette dynamique s’est traduite, par une série de visites bilatérales, intensives entre les deux pays, couvrant divers secteurs et niveaux».
Dans le cadre de la coopération parlementaire, il a été annoncé qu’«une visite à Bakou, du groupe d’amitié algéro-azerbaïdjanais, pourrait avoir lieu en avril». De plus, l’envoyé spécial du président de la République d’Azerbaïdjan, a souligné «l’importance de renforcer la coordination entre les deux pays, au niveau des Organisations internationales et régionales, concernant les questions d’intérêt commun».
«Il existe une coopération très étroite et fructueuse, entre nos deux pays au sein des différentes Instances internationales. Nous pouvons compter, sur une coopération utile et efficace, avec l’élection de l’Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU», a-t-il ajouté.
Par ailleurs, Bakou, qui accueillera la COP29 en novembre prochain, tentera de «trouver un compromis», sur le sujet des financements climatiques, et de la solidarité Nord-sud, une question qui a toujours été une pomme de discorde, lors des négociations pour lutter contre le réchauffement climatique, a déclaré Amirbayov.