L’Algérie a franchi une étape importante dans la mise en œuvre de sa stratégie visant à produire 15.000 mégawatts d’énergie solaire d’ici à 2035 et à réduire la dépendance aux hydrocarbures pour la production d’électricité.
Dans ce cadre, le groupe Sonelgaz, à travers sa filiale Sonelgaz – Energies renouvelables, a lancé, l’année dernières un appel d’offres national et international pour la réalisation d’un projet d’implantation de 15 centrales solaires dans plusieurs wilayas. Aujourd’hui, c’est chose faite, puisque, selon le Pr Boukhalfa Yaïci, qui intervenait ce mercredi, sur les ondes de la Radio nationale, «les différentes filiales du groupe Sonelgaz procéderont jeudi à la signature avec des entreprises nationales et étrangères des contrats relatifs à la construction des 15 centrales solaires photovoltaïques dans le cadre du projet 2.000 et 1.000 mégawatts, dont la phase de réalisation devra débuter au courant de ce premier trimestre en cours, sachant que la livraison de tous les projets sont échelonnés durant l’année 2024 et la moitié de l’année 2025. Cela va donner le signal de départ officiel pour la réalisation de ces 3.000 mégawatts».
Sachant que le lancement de ce projet «permettra la concrétisation du programme de transition énergétique en Algérie et inaugurera une nouvelle ère des énergies propres et durables», l’invité de la Radio nationale n’a pas manqué de préciser que «ce mégaprojet, qui sera réparti sur une douzaine de wilayas avec des puissances unitaires variant entre 80 à 220 mégawatts, permettra au groupe Sonelgaz de jouer pleinement son rôle dans la transition énergétique». «Le tout se fera dans le cadre du programme des 15.000 mégawatts», a-t-il souligné.
Abordant la question du financement de ces projets, l’expert a révélé que «sur les 19 contrats, près de 42 % des réalisations seront prises en charge par des entreprises algériennes ou en partenariat avec des entreprises étrangères. Cela démontre, encore une fois, l’engouement des opérateurs nationaux de s’impliquer dans les énergies renouvelables, ce qui n’était pas le cas en février 2023 lorsque le premier avis d’appel d’offres avait été lancé».
L’invité de la Radio nationale a aussi indiqué que «le projet sera financé à 100 % par l’Algérie», précisant qu’«on devra ouvrir l’utilisation des financements à l’international, via le partenariat public-privé ou encore des investissements directs étrangers (IDE) pour booster cette transition énergétique qui, comme vous le savez, a un coût».
Quant à l’usage de cette nouvelle énergie, Boukhalfa Yaïci estime que «l’Algérie a toujours affiché ses ambitions, principalement dans le secteur agricole avec 1,2 million d’hectares à développer, notamment dans le Grand-Sud. Toutefois, il a été constaté que 60% des exploitations agricoles vont être localisées sur des sites très éloignés du réseau. Du coup, il s’agit de se rapprocher de ces exploitations pour leur installer soit du solaire ou encore les mettre sous alimentation en hybride».