Ce jeudi, marque le début de la 7e édition du Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) à Alger, qui se tient au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC). L’objectif principal de ce Sommet est d’explorer les moyens, d’accompagner la transition mondiale vers des sources d’énergie durables, en mettant en lumière, le rôle crucial du gaz naturel, dans cette évolution énergétique. Il s’agit là, d’un des points essentiels à l’ordre du jour.
Les pays exportateurs voient, en ce Sommet en Algérie, une opportunité de concevoir une stratégie globale visant, à positionner le gaz naturel comme une ressource centrale, pour un développement intégré et durable. En effet, le gaz naturel est considéré, comme un vecteur fluide et sécurisé, pour intégrer les énergies renouvelables dans l’infrastructure énergétique mondiale.
Le programme du Forum, qui se poursuivra jusqu’au 3 mars, prévoit, lors de la première journée, une réunion de haut niveau, de l’équipe de travail spécialisée, ainsi que l’inauguration du siège principal de l’Institut de recherches sur le gaz (GRI), du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), et la présentation du rapport des prévisions mondiales sur le gaz.
Le deuxième jour de cet événement stratégique important accueillera une réunion ministérielle exceptionnelle du GECF, comprenant la deuxième édition de la cérémonie de remise des prix de l’Algérie du Forum, et la signature de protocoles d’accord. Le troisième jour du Sommet verra la tenue d’une réunion des chefs d’État et de Gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz.
L’Algérie vise, à travers ce Forum, à capitaliser sur son expertise de longue date, dans le domaine du gaz et à l’exporter vers les pays participants. Depuis sa fondation, il y a 24 ans, le GECF joue un rôle essentiel, en contribuant à façonner l’avenir du marché, tout en renforçant la coordination et la coopération entre ses États membres, qui représentent ensemble, 70 % des réserves mondiales de gaz.
Dans ce contexte, le professeur Nourreddine Yassaa, commissaire aux Energies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE), a souligné, hier, que le Sommet de l’Algérie «revêt une importance stratégique majeure, car il abordera la place du gaz dans le système énergétique mondial, actuel et futur». Il se penchera notamment, selon lui, «sur les aspects marketing, ainsi que sur la position et le rôle du gaz naturel, dans le processus de transition énergétique, la réalisation des objectifs de développement durable, la création de richesse, et la contribution à la croissance économique mondiale, tout en préservant l’environnement».
Yassaa a déclaré à la Chaine 1 de la Radio nationale : «Nous assistons, ces dernières années, à une augmentation du recours au gaz naturel, dans le cadre des efforts de transition vers une énergie propre et alternative aux énergies fossiles polluantes.»
Il a souligné, que «les estimations indiquent, que le gaz naturel deviendra, à partir de 2025, la deuxième source d’énergie après le pétrole, remplaçant le charbon, comme c’est le cas actuellement, dans le système énergétique mondial». Cependant, ajoute-t-il, «il occupera une place plus importante, en tant que ressource énergétique, à partir de 2040, en parallèle avec d’autres sources d’énergie alternatives et renouvelables, dans l’économie mondiale».
Il a indiqué que l’Algérie, membre du Forum des pays exportateurs de gaz, «a un avantage majeur, en tant que pays disposant de gaz, d’une part, et de sources d’énergie renouvelable et solaire, d’autre part». «Cela lui confère, tout d’abord, une position unique, par rapport aux autres pays membres et, deuxièmement, la capacité de développer les industries du gaz, les industries avancées et renouvelables et, troisièmement, renforcera son attractivité et la qualifie, pour être à l’avenir un pôle industriel d’excellence, dans le domaine des industries propres et à faible empreinte carbone», explique-t-il.
Dans ce contexte, Yassaa a prévu que le gaz naturel et l’énergie solaire, «ont un avenir prometteur, pour accompagner la croissance industrielle et concrétiser les objectifs du développement durable, liés au développement, à l’éducation, à l’alimentation, à la génération d’électricité, et plusieurs indicateurs le montrent, notamment, le recours croissant des grandes puissances industrielles, à l’utilisation croissante du gaz naturel, au cours des dernières années».
En ce qui concerne la controverse soulevée par les grandes puissances industrielles, concernant la responsabilité du GECG dans l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, Yassaa a expliqué, que «les résultats de l’inventaire, réalisé par le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, au cours de la période allant de 1990 à 2020, montrent qu’il est le plus bas au monde, ne dépassant pas 11 % par rapport au reste du monde et, en particulier, aux pays industrialisés».
En parallèle, avec cela, il a appelé à renforcer la présence et la participation des pays du Forum, lors des Sommets sur le climat, demandant, «pourquoi le Forum ne serait-il pas un observateur au COP, comme l’OPEP ou l’Agence internationale de l’énergie (IEA)?»
Il a proposé, qu’«il serait très utile que l’Institut de recherches sur le gaz (GRI) prévu, soit inauguré en Algérie, avec le début des travaux de ce Sommet, représentant le Forum, lors de telles réunions, pour qu’il ait une vue d’ensemble et une compréhension complète, de ce qui se passe dans le domaine des transitions, vers les énergies renouvelables dans le monde». Il doit également, selon le commissaire de CEREFE, «entreprendre la préparation de rapports réguliers du Forum, sur l’utilisation du gaz naturel dans les domaines des énergies renouvelables, de l’industrie, des transports, des études et des publications mondiales, suivant les évolutions technologiques et les technologies de capture du carbone, pour garantir la durabilité du gaz naturel».
Contribution marginale des pays membres du GECF, aux émissions de GES : analyse du CEREFE
La récente étude menée par le Commissariat aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique (CEREFE), a révélé que la contribution des pays membres du GECF, aux émissions de gaz à effet de serre (GES), est qualifiée de «marginale». Malgré une production de gaz naturel, représentant 40% du total mondial, les émissions cumulées des pays concernés de 1990 à 2020, ne représentent que 10,6% des émissions mondiales. En 2020, ces émissions ont atteint 2,3 Gt Gigatonnes de CO2, équivalent (Gt CO2eq), contre 3,4 Gt CO2eq en 1990 et 3,0 Gt CO2eq en 2000.
L’étude révèle également, que les émissions par habitant des pays membres du GECF, représentant environ 8,2% de la population mondiale, ont atteint 3,54 tonnes/habitant, en 2020. En termes d’émissions par Produit intérieur brut (PIB), elles ont diminué de 3,6 Kg CO2eq/dollar en 2000 à 0,7 Kg CO2eq/dollar en 2020. De plus, les émissions par km2, sont passées de 122,8 tonnes CO2eq/Km2 en 2000 à 90,7 tonnes CO2eq/Km2 en 2020, comparées à une moyenne mondiale de 210,9 T CO2eq/Km2 en 2000 et 127,1 T CO2eq/km2 en 2020.
Concernant les émissions du secteur de l’énergie, celles des pays membres du GECF, ne représentaient que 10,4% en 2000 et 11,8% en 2020, des émissions mondiales de ce secteur. Les émissions fugitives ont également diminué, passant de 0,36 Gt CO2eq en 2000 à 0,25 Gt CO2eq en 2020.
L’étude souligne l’importance des technologies et des mesures appliquées, dans la réduction des émissions fugitives. Toutefois, malgré leur diminution, elles restent significatives, représentant 10,8% en 2020 des émissions totales des pays du GECF, et 1,4% des émissions mondiales.
Ces résultats ont été dévoilés, à l’occasion du 7e Sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) à Alger, qui se tient du 29 février au 2 mars. L’étude, réalisée selon les lignes directrices du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), a utilisé les données des inventaires nationaux de GES, soumis par les pays membres à la Convention-cadre des Nations- unies, sur les changements climatiques (CCNUCC).