La Commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie, du commerce et de la planification, de l’Assemblée populaire nationale (APN), s’est réunie ce mardi, sous la présidence de Guerrache Toufik, et en présence de la ministre des Relations avec le Parlement, Basma Azouar, pour écouter la présentation faite par Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, sur le bilan du secteur et la stratégie adoptée, pour l’année 2024.
Dans son intervention, le président de la Commission a souligné, que cette réunion offrirait «l’opportunité d’examiner plusieurs sujets liés au secteur, notamment le bilan et la stratégie pour l’année 2024, le plan de régulation des marchés et des prix pendant le mois sacré, ainsi que l’application de la Loi n° 22-15, fixant les règles régissant les zones franches, notamment après l’annonce du président de la République, de la création de zones franches, avec les pays du littoral tels que la Mauritanie, le Mali et le Niger, en plus de la Tunisie et de la Libye». De plus, la Commission a cherché à comprendre la stratégie élaborée par le ministère, pour «faire face aux problèmes découlant du commerce électronique».
A cette occasion, le ministre Zitouni a affirmé, que son département travaille, à mettre en œuvre, les engagements du président de la République, notamment les engagements n° 13 et 17 relatifs à la «mise en œuvre d’une politique commerciale, cohérente et harmonieuse, ainsi qu’à atteindre les objectifs de développement de l’investissement et d’augmentation, des exportations».
Excédent commercial, de 10,42 milliards de dollars, jusqu’à novembre 2023
Dans le même contexte, le ministre a révélé, que pour l’année 2023, la valeur des indemnités accordées aux opérateurs producteurs d’huile alimentaire, pour compenser la différence de prix d’achat de la matière première, se sont élevées «à, 68 771 097 678 DA pour l’utilisation de 870 299 589 litres de matière première (huile brute)».
De plus, la balance commerciale de l’Algérie, a enregistré un excédent, de 10,42 mds USD durant la période de janvier – novembre 2023, a indiqué le ministre.
Il a révélé, que «la valeur des importations, en 2023 jusqu’à novembre, s’est élevée à 44,32 milliards de dollars, contre des exportations d’une valeur, de 54,75 milliards de dollars, au cours de la même période».
«L’excédant enregistré reflète, la politique d’organisation et de rationalisation des importations, ayant permis de remplacer ces dernières, par une production nationale diversifiée, de promouvoir les exportations et d’éliminer le phénomène de la surfacturation, dans le cadre de la mise en œuvre des orientations du président de la République, par rapport à la promotion de l’outil de production nationale», a expliqué le ministre.
«Les exportations, hors hydrocarbures, se sont élevées, à 5,07 milliards de dollars jusqu’en novembre 2023, ce sont des chiffres préliminaires, qui n’incluent pas les exportations du secteur des services», ajoute le ministre.
Pendant la même période, note le ministre, «la valeur des importations encadrées par le ministère, concernant la vente en l’état, s’est élevée à 10,1 milliards de dollars, dont 1,85 milliard de dollars, destinés à l’importation de véhicules, de divers types». En outre, «le nombre de licences octroyées, au cours de l’année 2023, s’est élevé à 11 246 licences, au profit de 7 254 importateurs».
Par ailleurs, les montants d’indemnisation des opérateurs adhérents au système d’indemnisation des frais de transport terrestre des marchandises, destinées à l’approvisionnement des wilayas du Sud, au titre de l’année 2023, «une valeur dépassant les 894 millions de DA, ce qui représente le coût de transport, de plus de 216.000 tonnes de différents produits de base».
Selon le ministre, cette démarche s’inscrit dans le cadre des efforts fournis, en vue de réguler et d’approvisionner le marché, constituant «l’un des principaux axes de la feuille de route, adoptée par le ministère du Commerce, suivant une approche participative et concertée avec tous les partenaires professionnels, et les acteurs, dans le domaine économique».
Zitouni a abordé les opérations de déstockage des produits agricoles, dans le cadre du système de régulation, en coordination avec le secteur de l’agriculture, «d’autant plus, que les stocks sont estimés, à 107.000 tonnes de pommes de terre, à 30.000 tonnes d’oignon et à 10.000 tonnes d’ail sec, outre les quantités stockées, en dehors du système de régulation qui s’élève, à plus de 65.000 tonnes d’oignon, à 18.000 tonnes de pommes de terre et à 2.663 tonnes d’ail».
Un programme pour l’importation, de 20.000 tonnes par mois, de viandes rouges
Le secteur suit également, «un programme pour l’importation de 20.000 tonnes par mois de viandes rouges», tout en imposant le respect des prix, «fixés à 1.200 DA le kilogramme, et l’obligation, pour les importateurs, de déclarer le réseau de vente».
Il s’agit également, selon le ministre, «d’un programme d’importation, de 186.000 tonnes/an de banane, dans le cadre de la régulation de l’approvisionnement du marché des fruits, au regard de l’importance de ce produit, dans la stabilité des prix des fruits, en sus du suivi périodique de la production de 4.860 tonnes par jour, de sucre blanc et de sa distribution, au niveau de la chaîne de distribution, de gros et de détail».
S’agissant des interventions opérées au niveau du marché national et des frontières, le bilan a «dépassé les 2 millions d’interventions, ayant permis de constater 332.541 infractions, et 189.071 procès-verbaux (PV), de poursuite judiciaire, avec la proposition de fermeture, de 13.449 locaux commerciaux»., ce qui est de la spéculation illicite. «Le secteur a enregistré 183.412 interventions, qui ont permis d’enregistrer 98 délits».
Tayeb Zitouni a présenté les quatre principaux axes de la stratégie du secteur pour 2024, à savoir la régulation de l’approvisionnement du marché en produits de large consommation, l’encadrement du commerce extérieur, le contrôle économique et la numérisation du secteur.
Dans ce contexte, il a affirmé, que la feuille de route du secteur comprenait, le lancement de la deuxième opération de recensement des capacités productives nationales, le parachèvement de l’élaboration d’un fichier national numérisé des produits alimentaires de large consommation, outre la mise en place, d’un système de suivi périodique des stocks des matières premières, alimentaires et agricoles, de large consommation, en coordination avec les départements ministériels concernés.
De plus, le secteur envisage, l’élargissement des plateformes de distribution, la réhabilitation et la modernisation des marchés de gros, de fruits et légumes, tout en encourageant, l’investissement dans le domaine de réalisation d’espaces de grande distribution.
Outre l’encouragement du e-commerce, a ajouté Zitouni, une action est menée, pour relancer le commerce de troc frontalier, à travers la révision de la règlementation actuelle, l’enrichissement de la liste de marchandises à échanger avec le Niger et le Mali et la reconsidération totale, du système de compensation des coûts de transport terrestre des marchandises.
Le secteur s’attèle également, à l’élaboration de projets de décrets exécutifs, pour plafonner les marges bénéficiaires, lors de l’importation, la production, le conditionnement et la distribution, en gros et au détail, de nombre de produits de large consommation, mais aussi à l’ouverture de filiales de la Société «TASDIR», relevant de la Société algérienne des foires et exportations (SAFEX), à l’étranger, notamment en Côte d’Ivoire, au Cameroun et au Niger, outre la numérisation du Fonds spécial pour la promotion des exportations.
Par ailleurs, le ministre a évoqué la restructuration et l’encadrement, des activités des Conseils des hommes d’affaires, le parachèvement de la restructuration de l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX), et la restructuration de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), en vue de les mettre au diapason des mutations économiques mondiales, et de relancer leurs missions d’accompagnement, des opérateurs économiques.
Dans le domaine du contrôle, le secteur poursuit la modernisation et la réadaptation des Lois d’encadrement, pour être au diapason des exigences du marché et des grandes mutations économiques, outre le suivi des licences d’importation octroyées, a conclu le ministre.
Après la présentation du ministre, les membres de la Commission ont salué les efforts déployés dans le secteur, et ont également loué la décision, de rationaliser les importations et de promouvoir la production nationale, la considérant comme «une preuve de la volonté forte, de renforcer la politique sociale de l’État».
D’autre part, les membres de la Commission ont soulevé, un certain nombre de préoccupations et de questions.