Vingt-neuf ans après sa disparition dans des conditions tragiques, Azzeddine Medjoubi demeure une des icônes du théâtre algérien après avoir contribué, avec son génie et sa créativité, à donner un nouveau souffle au 4e art en Algérie.
Avec sa présence remarquable sue scène, Medjoubi s’est distingué avec brio dans plusieurs rôles à travers lesquels il a interpellé la pensée et l’esprit, reflétés par plusieurs œuvres qui ont incarné les maux de l’Homme et du pays avec des pièces auxquelles ont pris part de grands acteurs et réalisateurs.
Natif de Skikda en 1945, Azzeddine Medjoubi a entamé sa carrière de comédien en 1963 à l’Institut municipal de musique et de théâtre d’Alger, puis au TNA, avant de rallier la première troupe de théâtre de la Radio et de la Télévision algériennes. Il a également travaillé à Oran et à Saïda et s’est retrouve aussi à la tête des théâtres régionaux de Batna et de Béjaïa sans jamais quitter les planches, le théâtre amateur et la formation.
Sur les planches il est connu pour des pièces comme «Bab el foutouh», «Les bonnes âmes», «Galou laâreb galou», «Ghabou lefkar» ou encore sa dernière œuvre, «El houinta» (la petite boutique), mais son œuvre éternelle et la plus connue reste «Hafila tassir» avec la célèbre Dalila Hlilou.
Après tout ce cumul d’expériences, il va fonder avec ses compagnons de route, la célèbre troupe El Qalâa, à la fin des années 1980, qui compte, entre autres, Ziani Cherif Ayad, M’hamed Benguettaf et Sonia et qui va produire des chefs-d’œuvre comme «El ayta» (Le cri).
Au cinéma comme à la télévision, l’immense talent de Azzedine Medjoubi a souvent été sollicité par des réalisateurs comme Mohamed Chouikh, alors qu’il avait également participé, en mettant beaucoup de cœur à l’ouvrage, à des produits de télévision à destination des enfants avec le concours de grandes figures de l’époque.
Le 13 février 1995, alors qu’il était à l’apogée de sa carrière, Medjoubi est assassiné devant le TNA. Cette disparition brutale marque profondément la scène culturelle nationale. Pourtant, son héritage continue de vivre. Le théâtre régional d’Annaba porte son nom et de nombreux jeunes artistes le citent comme source d’inspiration. Azzeddine Medjoubi a, certes, disparu, mais sa passion pour le théâtre, son talent et son engagement continuent de résonner sur les planches algériennes et au-delà.