Un peu plus d’un mois nous sépare du début du mois sacré de Ramadhan, mais aussi mois de la folie dépensière et de toutes les spéculations, et déjà une certaine inquiétude s’empare des ménages, surtout des petites bourses.
Si la disponibilité des produits de large consommation est quasiment assurée, il en sera, comme de coutume, autrement des prix qui ne manqueront pas de s’envoler. Au grand désarroi des ménages, fortement impactés par d’autres soucis de la vie quotidienne, la mercuriale, en constante augmentation, n’échappera malheureusement pas à ce qui est devenu une règle durant ce mois, sensé être celui de la piété et de la solidarité actives.
Pour faire face à ce spectre qui hante les citoyens, l’offre des produits alimentaires, les plus consommés durant le Ramadhan, à l’image du sucre, de l’huile, du lait pasteurisé et de la semoule, entre autres, passera du simple au double, pour répondre à la demande durant ce mois sacré.
Mustapha Zebdi : «L’application ‘’ACHKI’’, permettra de dénoncer la spéculation»
Joint par nos soins, le président de l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, a indiqué que «les prix affichés vont sûrement connaître une dépréciation. Il a notamment ajouté, que les mouvements de refus des consommateurs, et leur boycott de ces produits chers, vont énormément contribuer, à freiner cette augmentation».
Et de rappeler, que concernant l’Organisation qu’il préside, «dans l’optique de lutter contre la spéculation et la hausse des prix, a lancé la nouvelle application ‘’ACHKI’’, qui permettra aux citoyens, de dénoncer toute hausse de prix injustifiée observée. Mais aussi, les publicités mensongères, et autres pratiques commerciales déloyales».
Par ailleurs, selon notre interlocuteur, «la protection du pouvoir d’achat des ménages, et la stabilisation des prix des produits alimentaires de large consommation, est une priorité pour les pouvoirs publics. Et l’approche du mois de Ramadhan, caractérisé généralement par une hausse des prix spéculative, l’Etat, à travers le ministère du Commerce, multiplie les mesures, afin de renforcer le contrôle sur le marché, et garantir un approvisionnement suffisant, pour couvrir la demande et tordre le cou aux spéculateurs».
L’Etat mise sur une augmentation de l’offre des produits de large consommation
Aussi, a-t-il ajouté : «En plus du dispositif spécifique, assis sur le renforcement du contrôle du marché, de la mise d’un programme spécifique pour les marchés de proximité et de réorganisation des marchés de gros, les pouvoirs publics misent sur une augmentation de l’offre de produits alimentaires de large consommation, pour répondre à la demande.»
Et de citer, à titre d’exemple : «D’importants stocks de pommes de terre, oignons et ail, à déstocker durant le mois sacré, ont été constitués, de même que d’importantes quantités de viande rouge, à commercialiser à 1.200 DA et de viandes blanches, ont été importées, tandis que les entreprises du secteur agroalimentaire, ont été sommées d’augmenter leurs capacités de production.»
Et de poursuivre en indiquant, que «la régulation du marché national, et la sécurisation de son approvisionnement en produits de base, sont, aujourd’hui, la priorité du Gouvernement. Ce dernier veille sur le bon déroulement du mois de Ramadhan, en application des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune», affirmant que «l’Etat devrait continuer à lutter activement, contre toutes les manœuvres spéculatives, et autres pratiques frauduleuses, de nature à augmenter les prix de manière injustifiée, et à porter atteinte au pouvoir d’achat des Algériens».
Hadj Boulenouar (ANCA) : «Les marchés de la Rahma, seront ouverts durant le Ramadan»
De son coté, le président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar, affiche un optimisme certain, au sujet de la mercuriale durant le mois de Ramadhan prochain, en indiquant que «les préparatifs du mois de Ramadhan sont presque terminés, et toutes les denrées alimentaires et consommables de grande consommation, seront disponibles durant le mois sacré», révélant que «les agriculteurs ont confirmé, que les quantités dont ils disposent, de légumes et de fruits, sont suffisantes pour couvrir la demande, estimée par les spécialistes, à 1,5 million tonnes au cours de ce mois sacré».
Au sujet des viandes, notre interlocuteur a précisé, que «la viande, rouge et blanche, sera disponible en quantité suffisante», indiquant que «le prix connaitront une stabilité, surtout après les mesures prises par le Gouvernement, pour importer une quantité de viande rouge, afin de couvrir la demande croissante de cette substance, pendant le mois de Ramadhan».
Dans ce contexte, le président de l’ANCA a précisé, que «le ministère de l’Agriculture a identifié 114 points de vente pour la viande importée, à un montant qui devrait être fixé à 1 200 dinars le kilogramme. Par ailleurs, le stock de céréales et de légumineuses, est suffisant pour couvrir la demande nationale, pendant le mois de Ramadhan, et pendant plusieurs autres mois».
Concernant le lait, que les consommateurs peinent à trouver aisément en ce mois de Ramadhan, Hadj Boulenoaur a indiqué, qu’«il en va de même, en ce qui concerne le lait, puisque l’Office national du lait a rassuré la fourniture de quantités suffisantes de lait pasteurisé en sachet, au prix de 25 DA».
Interrogé sur les marchés de la Rahma, qui soulagent un tant soit peu le portefeuille de la ménagère, notre interlocuteur a indiqué, que «le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, a donné son approbation pour organiser 600 marchés de ce type».
De plus, selon Hadj Boulenouar, «les marchés de gros seront ouverts toute la semaine, pendant le Ramadhan, afin d’assurer l’approvisionnement des détaillants, pour éviter toute perturbation dans la distribution».
Les préparatifs du mois de Ramadhan sont déjà engagés, avec des mesures drastiques
Enchaînant sur les prix que le consommateur appréhende, en cette période, notre interlocuteur a, souligné, que «les préparatifs du mois de Ramadhan sont déjà engagés, avec des mesures ayant pour objectif principal, d’assurer la disponibilité des produits alimentaires et agricoles de large consommation, avec des prix raisonnables, et en garantissant un approvisionnement régulier du marché, durant cette période de l’année, où une forte demande est observée sur divers produits». C’est pourquoi, selon lui, «il est question d’adapter l’organisation et le contrôle des marchés, dans le but de répondre à la demande et aux besoins des citoyens, durant le mois de Ramadhan, et de renforcer davantage la lutte contre la spéculation».
A ce propos, soutient Hadj Boulenouar : «Il faut dire, que des efforts colossaux sont continuellement déployés, dans l’objectif de lutter, de manière ferme et efficace, contre ce genre de comportements, très nocifs pour l’économie nationale.»
Ainsi, le président de l’Anca a vivement salué «le fait, que l’on dispose désormais d’une Loi relative à la lutte contre la spéculation illicite, dans l’objectif de réprimer les spéculateurs et de préserver le pouvoir d’achat des citoyens, et eu égard aux fortes peines que prévoit ce texte, le phénomène de la spéculation n’a plus et n’aura plus l’ampleur enregistrée par le passé». Aussi, ce dernier s’est félicité des mesures prises dernièrement par les pouvoirs publics, qui visent, selon lui, à «assurer la disponibilité des denrées alimentaires très demandées, notamment durant le Ramadhan (viande, huile et autres produits de consommation), et à préserver la stabilité des prix».
