Le docteur Mohamed Khodja, directeur de la recherche à l’Institut algérien du pétrole (IAP) de Sonatrach, a souligné l’importance du 7e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), qui se tiendra du 29 février au 2 mars prochains en Algérie.
Il considère cette conférence comme «une opportunité cruciale» pour parvenir à des accords et définir des priorités à la lumière des récents changements géopolitiques internationaux. L’objectif est de valoriser les sources d’énergie et de renforcer leur position sur la scène internationale.
Lors de son intervention, dimanche, dans l’émission «L’invité du matin» de la Chaîne 1 de la radio nationale, Dr Khodja a souligné que l’accueil de cette conférence par l’Algérie «revêt une importance particulière dans le contexte géopolitique actuel, marqué par des tensions dues à l’agression américano-britannique au Yémen». Cette réunion offre ainsi une opportunité aux pays exportateurs de gaz de «discuter des meilleures stratégies pour faire face aux défis potentiels liés à une éventuelle pénurie de gaz en provenance du Moyen-Orient». Il a également souligné «l’importance de la collaboration dans le domaine des technologies avancées pour renforcer les capacités d’exploration, consolidant ainsi le rôle du forum en tant que partenaire international fiable sur le marché gazier mondial».
Le Dr Khodja a mis en évidence la situation critique actuelle dans la région de la mer Rouge, particulièrement pour les pays exportateurs de gaz du Golfe et du Moyen-Orient, étant donné leur impact significatif sur les exportations mondiales de pétrole. Il a cité le Qatar, l’un des plus grands exportateurs de gaz naturel liquéfié au monde, représentant 20% des exportations, aux côtés des Etats-Unis et de l’Australie.
En ce qui concerne le rôle prépondérant de l’Algérie, Dr Khodja a indiqué que «l’Algérie, en tant que membre fondateur du Forum des pays exportateurs de gaz, joue un rôle clé grâce à sa position stratégique en Afrique». En tant que principal fournisseur de gaz de l’Europe via Sonatrach, qui exploite un réseau de pipelines de 23.000 kilomètres passant par la Tunisie, l’Italie, l’Espagne et les pays d’Europe de l’Est, «l’Algérie bénéficie d’un avantage significatif».
Il a ajouté que l’Algérie «est candidate pour devenir un maillon stratégique à l’avenir, facilitant le transport de gaz entre l’Afrique et l’Europe». Il a souligné l’achèvement du projet de transport de gaz du Nigeria via le Niger jusqu’en Algérie, puis vers l’Europe, «permettant à l’Algérie d’exporter plus de 30 milliards de mètres cubes par an».
Dans ce contexte, le Dr Khodja a indiqué que «l’Afrique deviendra un acteur majeur sur la scène internationale dans le domaine de l’exportation de gaz, en particulier après les découvertes annoncées en Mauritanie, au Sénégal et au Mozambique, que ce soit par des pipelines ou par le transport maritime de gaz naturel liquéfié».