Un grand spectacle en solidarité avec le peuple palestinien meurtri intitulé «Salam li Falestine» (Paix pour la Palestine) aura lieu le samedi 20 janvier à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaïeh à Ouled Fayet, à l’ouest de la capitale. Abdelkader Bouazzara, le nouveau directeur de l’Opéra d’Alger, a annoncé lors d’une conférence de presse organisée mardi au niveau du même espace culturel le programme de cette soirée.
«C’est un grand spectacle de 90 minutes avec la participation de 150 artistes. Les recettes seront entièrement versées au peuple palestinien. Nous avons fixé symboliquement le prix du billet à 1000 DA. L’achat peut se faire en ligne ou au niveau d’un guichet à l’Opéra d’Alger», a-t-il indiqué.
La soirée, qui commencera par l’exécution des hymnes nationaux algérien et palestinien, débutera par un chant choral interprété par les élèves du collège Mamlakatou-Ettilmidh d’Aïn Benian (Alger), «Baytouna El Qods» (El Qods-Est, notre maison), écrit et composé par Mustapha Allouane. Ensuite, l’Orchestre symphonique de l’Opéra, sous la direction de l’Algérien Lotfi Saïdi et du Syrien Missak Barboughadian, interprétera l’ouverture de l’opéra tragique «La Forza del Destino» (La force du destin) du compositeur italien Giuseppe Verdi.
La jeune chanteuse Dine Sirine Khiari reprendra ensuite «Addio de Passato», extrait de «La Traviata» du même Verdi. La scène sera cédée ensuite au comédien Hassan Kechach pour déclamer un poème du Palestinien Mahmoud Darwich.
Sous la direction de Najib Kateb, l’ensemble andalous interprétera, en moual et en zidane, deux chansons, «Falestine ya bladi» (Palestine mon pays), écrite par Nadjib Kateb, et «Seif El Qods» (L’épée d’El Qods) du poète syrien Abdel Rahim Al Gamoudi. Hassan Kachach reviendra ensuite sur scène pour déclamer le célèbre poème «Ardh Falestine» (La terre de Palestine), chanté par Mohamed El Badji. La chanson sera reprise par Koceila Ajrad avant qu’Asma Alla interprète «Asbaha al ane îndi boundoukia» (J’ai maintenant un fusil), écrite et composée par l’Egyptien Mohamed Abdelwahab et rendue célèbre par Oum Keltoum.
Le générique du feuilleton égyptien «Raafat Al Haggan», composé Amar Cherii, sera également interprété. Ce feuilleton de trois saisons, réalisé à la fin des années 1980 par Yehia El Alami, raconte l’histoire d’un espion égyptien en Israël (occupant). Une dabke, danse palestinienne, sera ensuite exécutée par les danseurs du ballet de l’Opéra d’Alger. «Nous avons invité une troupe palestinienne de Jafra, mais elle n’a pu venir parce que les membres de leurs familles ont été tués lors des bombardements de Ghaza», a indiqué Lotfi Saïdi.
Le duo Assia et Mounir Sahli interprétera après «Qounboula fi El Qods» accompagné par la chorale polyphonique d’Alger, dirigée par Zohir Mazari, et une chorale de Laghouat (un clip a été dernièrement filmé pour cette chanson). «Chedou baathkoum ya ahl Falestine» est une autre chanson reprise par le duo Nourelhouda Ghnoumat et Maria Saïdi, accompagné par la chorale. Cette chanson a été interprétée par une vieille Palestinienne, Halima Kessouani.
Manel Gherbi entrera ensuite sur scène pour reprendre la fameuse chanson de la Libanaise Julia Boutros, de la Tunisienne Sawsan Hammari et de la Syrienne Amal Arafa, «Win el malayine» (Où sont les millions d’Arabes ?), écrite et composée par les Libyens Ali Al Kilani et Abdullah Muhammad Mansour à la faveur de la première Intifada dans les Territoires occupés palestiniens en 1987.
Manel Gherbi, qui prépare une chanson en duo avec une chanteuse syrienne sur la Palestine, cédera la place à la chorale pour interpréter le chant patriotique «Ya chahid el watan» et à Nada Rayhane qui interprétera «Zahratou el moudoune» (La fleur des cités) de Fairouz, écrite par les frères Rahabani. «Stand up for Gaza», un chant de ralliement des défenseurs du peuple palestinien contre l’agression sioniste actuelle, «Tell me why, tahya Falestine» (Leve Palestina) du Suédo-Palestinien George Totari seront chantés par la chorale. «Leve Palestina» est devenu l’hymne mondial du soutien aux Palestiniens, chanté dans toutes les manifestations populaires de l’Espagne aux Etats-Unis en passant par l’Afrique du Sud, le Japon ou l’Indonésie.
Ecrite en suédois il y a plus de cinquante ans, «Leve Palestina» célèbre la vie à la Palestine. «Nous avons semé la terre, récolté le blé, cueilli le citron et pressuré l’olive et tout le monde connaît notre terre», est-il écrit dans cette chanson. La soirée sera clôturée par la cantate Carmina Burana du compositeur allemand Carl Orff, traduite à l’arabe par Rabah Kadem et chantée par la chorale.
Interrogé sur la tenue du 13e Festival culturel international de musique symphonique d’Alger, qui devait se dérouler en octobre 2023 et qui a été reporté en raison de la situation qui prévaut dans la bande de Ghaza, Abdelkader Bouazzara, commissaire du festival, a indiqué qu’une nouvelle date sera fixée pour cette manifestation musicale, en commun accord avec le ministère de la Culture et des Arts. «Nous avons fixé la date entre le 14 au 20 février 2024, mais, à la demande de la ministre de la Culture et des Arts, nous avons décidé de la reporter une nouvelle fois», a-t-il indiqué.
Abdelkader Bouazzara a annoncé avoir préparé un programme artistique complet pour l’Opéra d’Alger en vue d’une tournée nationale durant toute l’année 2024. «Nous allons vous communiquer les détails plus tard. Comme je suis un rassembleur, l’Opéra d’Alger sera ouvert à tous les artistes algériens. L’Opéra sera la maison des artistes», a-t-il déclaré en sollicitant l’appui de la presse.