La Bourse d’Alger se prépare à accueillir de nouvelles introductions dès ce mois de janvier avec une hausse remarquable de 40% de sa capitalisation boursière au premier semestre, confirmant ainsi les tendances positives de 2022. C’est ce qu’a annoncé Youcef Bouzenada, président de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB), soulignant que la Bourse d’Alger connaîtra en 2024 une nouvelle dynamique à la faveur du nouveau règlement devant faciliter les levers de fonds et les introductions de nouvelles entreprises.
«La capitalisation boursière a atteint 79 milliards de dinars au 30 juin 2023, contre 57 milliards de dinars à la fin du premier semestre 2022, marquant ainsi une progression d’environ 40%», a indiqué le président de la COSOB à l’APS. Cette croissance reflète, selon lui, «la continuation des indicateurs positifs de l’année 2022», confirmant que «la Bourse d’Alger dispose des conditions favorables pour devenir un marché financier prometteur».
La COSOB, en tant qu’organisme régulateur du marché boursier, a enregistré une «reprise significative» de l’activité boursière en 2022 avec une augmentation de la capitalisation boursière à 67,42 milliards de dinars, soit une croissance de 48% par rapport à 2021. Les transactions sur le marché principal ont également augmenté, atteignant 132 milliards de dinars, en grande partie due à la reprise de l’activité des sociétés cotées, particulièrement celles de Biopharm et d’Alliance Assurances, pendant la période post-Covid, suscitant une forte demande pour leurs actions.
Actuellement, la Bourse d’Alger ne compte que quatre titres cotés ainsi qu’une PME, AOM Invest SPA, spécialisée dans les placements financiers. Cependant, de nouvelles arrivées sont prévues dès le début de cette année avec l’entrée des banques publiques CPA et BDL qui ouvriront leur capital à hauteur de 30%.
Youcef Bouzenada a souligné le potentiel considérable du marché boursier, notamment avec les décisions gouvernementales visant à ouvrir le capital de deux banques publiques via la Bourse. Il a mis en avant «l’importance de ce marché pour le financement des entreprises algériennes en drainant l’épargne et en captant les capitaux».
Dans le contexte de la diversification de l’économie nationale et du soutien aux modes alternatifs de financement des entreprises, la COSOB observe un regain d’intérêt des entreprises pour se financer via le marché obligataire. Une récente réforme du règlement de la Bourse d’Alger vise à simplifier les démarches d’admission et à insuffler une nouvelle dynamique en créant cinq marchés distincts allant des titres de capital aux organismes de placements collectifs en passant par les titres de créances et les valeurs du Trésor.
Interrogé sur les perspectives de relance du marché obligataire, Bouzenada a mentionné «l’intérêt croissant des entreprises pour ce type de financement». Il a souligné «la nécessité d’envisager des mesures d’incitation fiscale pour les émissions obligataires en faveur des investisseurs institutionnels et la limitation des crédits bancaires aux entreprises pour encourager davantage le recours au marché obligataire».