L’année 2023 s’achève avec un bilan extraordinaire du volet culturel qui englobe différents domaines comme la relance de l’industrie cinématographique, la protection du patrimoine la création de musées nationaux, la mise en valeur des sites archéologiques et surtout la mise en place du statut de l’artiste qui confère à ce dernier ses droits et devoirs. Et c’est largement mérité en raison de sa contribution à l’enrichissement culturel, social, économique et politique du pays.
Il faut également mettre en évidence que le 46e engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au sujet du renforcement de la culture et des activités culturelles est venu appuyer la valorisation de la profession d’artiste et la promotion de son rôle social et son statut. C’est ainsi qu’entre autres réalisations dans le domaine culturel, l’inscription à la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la situation socioprofessionnelle des artistes, la restauration et la préservation des sites archéologiques, le lancement de l’industrie cinématographique et les festivals à travers l’ensemble du territoire national sont à mettre à l’actif des grandes réalisations du secteur culturel pour l’année 2023 , sous l’autorité bienveillante de la ministre de la culture et des arts, Soraya Mouloudji.
«Des changements et des évolutions qui ont permis aux créateurs de l’art de se voir valoriser»
Contacté à ce sujet, Abdelhamid Rabia, qui cumule des décennies de travail artistique, notamment dans l’art dramatique, a fait savoir que, «pour la première fois depuis des années, la culture et les arts ont été durant cette année le fer de lance du ministère de la Culture, et nous autres, artistes, nous avons assisté à des changements et des évolutions qui ont permis aux créateurs dans tous les domaines de l’art de se voir valoriser».
«Rien que pour le domaine du cinéma, dix-sept œuvres ont été produites, dont onze courts métrages et six documentaires, en plus de l’organisation de caravanes et de tournées artistiques et de projections cinématographiques. Des ateliers de formation, concernant les spécialités de l’industrie cinématographique, ont également été organisés dans diverses wilayas», a-t-il ajouté.
«Plus de 100 spectacles théâtraux ont été présentés dans différentes wilayas»
Evoquant le 4e art, notre interlocuteur a indiqué que «seize œuvres théâtrales ont été produites, en plus de l’organisation d’événements et de tournées artistiques spéciales au cours desquelles 100 spectacles théâtraux ont été présentés dans différentes wilayas». De plus, selon le dramaturge Abdelhamid Rabia, «trois chorégraphies et deux concerts ont également été présentés à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaieh».
Hormis ces deux volets, qui jouissent d’un intérêt grandissant de la part des pouvoirs publics, notre interlocuteur a également cité le domaine de l’édition en ce sens qu’il a relevé que «la Bibliothèque nationale a été enrichie de 79 nouveaux titres, avec une moyenne de 1.000 exemplaires pour chaque titre. Ces publications couvrent divers domaines, dont les arts, la littérature et les études historiques, en arabe, en amazigh, en français et en braille».
«Le statut de l’artiste, un événement historique dans le paysage culturel algérien»
Insistant particulièrement sur le statut de l’artiste, qu’il considère comme un important acquis, Abdelhamid Rabia a déclaré : «La publication du décret présidentiel portant statut de l’artiste est un des plus importants acquis culturels en Algérie et un événement historique dans le paysage culturel algérien depuis l’indépendance».
Et de poursuivre son argumentaire en ajoutant qu’«en vertu de ce décret, l’artiste et le technicien et l’administrateur d’œuvres artistiques bénéficient particulièrement des droits suivants : obtention de la carte d’artiste, création intellectuelle, exercice de activité artistique, librement, dans le respect de la législation et de la réglementation en vigueur, obtention d’un contrat artistique, perception d’une rémunération en contrepartie d’une activité artistique, protection sociale et retraite, obtention d’un contrat d’assurance complémentaire couvrant les risques exceptionnels que l’artiste peut subir dans le cadre de l’exercice de son activité artistique».
«Les artistes bénéficient aussi de la mise en place ou l’adhésion à un organisme représentatif professionnel, de la participation à l’élaboration de politiques publiques dans les domaines culturels et artistiques, d’une formation artistique ou technique dans le but de promouvoir l’art et la culture et tous ces droits sans préjudice des droits matériels et moraux reconnus à l’artiste en vertu de la législation et de la réglementation en vigueur», a-t- il souligné convaincu que «le statut de l’artiste mettra ce dernier dans d’excellentes conditions socioprofessionnels qui lui permettront de se consacrer exclusivement à son travail».
«Le ministère de la Culture et des Arts n’a lésiné sur aucun effort pour prendre en charge les aspects sociaux de tous les créateurs algériens, quelle que soit leur profession artistique. Cette réalisation historique par excellence sera sans aucun doute le début d’une nouvelle ère pour la scène culturelle et artistique algérienne», a-t-il conclu.
«Une nouvelle ère pour la scène culturelle et artistique algérienne»
Pour sa part, l’auteur et metteur en scène Omar Fetmouche est allé dans le même sens en évoquant l’année 2023 et les principaux acquis aussi bien en faveur des artistes que dans le volet organisation de festivals, séminaires, expositions et surtout tout ce qui est en rapport avec la mémoire nationale surtout que, selon notre interlocuteur, «l’année qui s’écoule a marqué le 61e anniversaire du recouvrement de la souveraineté nationale».
Très prolixe, Omar Fetmouche a ainsi souligné les principaux acquis dans le domaine de l’art en général en indiquant : «En observant attentivement les activités et les manifestations organisées par le ministère de la Culture et des Arts, il est indéniable que les pouvoirs publics témoignent d’un fort engagement envers le soutien des artistes et la préservation et la protection de la mémoire nationale».
«L’Algérie, par le biais du ministère de tutelle, s’est largement investie dans l’organisation continue de séminaires, de conférences et de colloques tant au niveau de la capitale que dans les différentes wilayas. Certains revêtent une dimension nationale et d’autres ont une portée internationale, à l’exemple du Colloque international sur la résistance culturelle durant la Révolution, organisé au mois de juin dernier et qui a rassemblé des conférenciers et des chercheurs algériens et étrangers, ce qui demeure constant dans les activités du ministère de la Culture durant cette année 2023 et qui constitue une priorité au sein de la stratégie du secteur de la culture».
«En ce qui concerne le rôle du cinéma, du théâtre et des arts dans l’immortalisation de la mémoire nationale, nous pouvons énumérer une longue liste de films qui ont su préserver l’esprit de la Révolution et de la lutte algériennes dans le but de transmettre cet héritage aux générations futures. Ces films, largement diffusés et unanimement salués, ont réussi à assumer pleinement leur mission de conservation de la mémoire nationale en utilisant des techniques esthétiques variées. Ainsi, ils demeurent accessibles, appréciés et suscitent une lecture empreinte de sens», a-t-il souligné.
Se focalisant sur le cinéma, Fetmouche a fait savoir qu’«à l’occasion du 61e anniversaire de l’indépendance, le ministère de la Culture et des Arts a élaboré un programme exceptionnel visant à produire des films cinématographiques et des documentaires sur l’histoire glorieuse de l’Algérie. Parallèlement, le département ministériel, dirigé par la ministre Soraya Mouloudji, a également organisé une résidence artistique pour favoriser la création et une exposition collective d’art pictural qui a parcouru plusieurs wilayas du pays».
«L’Algérie nouvelle s’est engagée à rompre avec les pratiques du passé»
Ainsi, selon notre interlocuteur, «l’Algérie nouvelle s’est engagée tout au long de l’année 2023 à rompre avec les pratiques du passé et compte sur l’ingéniosité et le dévouement de tous les secteurs afin de donner un nouveau souffle au grand écran, considéré comme une arme d’influence redoutable et le socle de l’identité des peuples et des nations».
C’est pourquoi, selon Omar Fetmouche, «faire de 2024 l’année du lancement de la production cinématographique est un objectif à atteindre par le ministère de la Culture et des Arts». «La question du financement des œuvres cinématographiques ne posent plus de soucis aux réalisateurs dès lors que l’Etat s’engage à financer à hauteur de 70% les projets dans le domaine du cinéma via des crédits bancaires, tout en s’engageant à aider les professionnels du secteur à construire leurs propres studios et cités du cinéma à même de redorer le blason de l’Algérie dans ce domaine», a-t-il souligné.
Interrogé sur la question du patrimoine matériel et immatériel algérien que le ministère a classé durant l’année 2023, le réalisateur a répondu : «En ce qui concerne le classement du patrimoine algérien, la liste est si longue qu’elle ne peut être résumée en quelques lignes. Avec une superficie dépassant les 2,4 millions de kilomètres carrés, chaque région possède toute une série de pratiques, de tenues et de sites qui nécessitent d’être classés». «Dans une première étape, les services du ministère de la Culture ont procédé au classement au niveau national en effectuant un large inventaire de notre patrimoine potentiel. Ensuite, il a été décidé de sa protection et son enregistrement à travers des opérations de restauration des sites patrimoniaux», a-t-il ajouté en guise de conclusion.