Les travaux du 10e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique ont débuté, ce dimanche à Oran, sous la présidence du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf.
Ce Séminaire a vu la présence du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Gambiens à l’étranger, Mamadou Tangara, en sa qualité de président du Conseil de paix et de sécurité (CPS), de l’Union africaine (UA), pour le mois de décembre en cours, ainsi que le commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA, l’Ambassadeur Bankole Adeoye, le ministre délégué aux Affaires étrangères et à l’Intégration régionale de la République du Ghana et Coordonnateur des membres africains au Conseil de sécurité de l’ONU, Kwaku Ampra Twum-Sarpong.
Cette rencontre comprend également, une participation de haut niveau, notamment ministérielle, d’Etats membres du Conseil de la paix et de la sécurité de l’Union africaine (UA), ainsi que des membres africains du Conseil de sécurité des Nations-unies, en plus d’experts et de hauts représentants d’instances africaines et de l’Organisation des Nations-unies (ONU).
Dans son discours d’ouverture, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationales à l’étranger, Ahmed Attaf, a transmis les salutations chaleureuses du président Abdelmadjid Tebboune.
Attaf a souligné l’importance de cette conférence, qualifiée de «réunion raffinée» sur les questions de paix et de sécurité en Afrique. Il a souligné «l’engagement du président Tebboune envers les nobles objectifs de l’événement, visant à renforcer l’unité et à amplifier la voix du Continent africain sur la scène internationale, le positionnant ainsi au centre des préoccupations mondiales».
Attaf a également souligné «l’engagement continu de l’Algérie, à soutenir les objectifs de l’Union africaine, en renforçant sa présence au Conseil de sécurité de l’ONU». Il a confirmé, que «l’Algérie, aux côtés de la République du Mozambique et de la Sierra Leone, travaillera en étroite collaboration, pour représenter dignement l’Afrique au sein de cette Instance internationale cruciale».
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger a déclaré, que «l’Algérie continuerait sincèrement à soutenir l’effort africain collectif, et à contribuer à créer les conditions de son succès».
Lors de son discours lors de la dixième édition du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, le ministre Attaf a souligné, que «ce parcours a mûri les idées et cristallisé les visions, et les conceptions, d’où ont émergé des initiatives chaque fois qu’il s’agit de paix et de sécurité sur notre Continent, et chaque fois que l’implication des efforts africains est nécessaire. Pour éteindre les foyers de tension et de discorde, et chaque fois que nous voulons parvenir à des solutions africaines aux problèmes africains».
Le ministre Attaf a ajouté, que «cette trajectoire a consolidé son rôle effectif et efficace, dans le renforcement de la coordination interne et dans l’autonomisation des membres africains du Conseil de sécurité, pour plaider d’une seule voix et de manière unifiée, pour les préoccupations, les questions et les aspirations de nos pays réunis, sous le dôme de notre organisation continentale, l’Union africaine». Il a souligné, que «l’Algérie continuerait sincèrement, loyalement et avec toute responsabilité, à soutenir cet effort africain collectif et à contribuer à créer les conditions de son succès».
Il a également indiqué, que «l’Algérie consacrera son prochain mandat au Conseil de sécurité, à une coordination totale avec ses frères de la République du Mozambique et de la Sierra Leone, pour représenter l’Afrique de la meilleure manière au sein de cette Instance centrale des Nations- unies», et «elle œuvrera à renforcer l’influence de notre Continent, sur le processus de prise de décision qui le concerne, en se basant sur ses positions communes fondées sur les principes, les valeurs et les idéaux consacrés par la Charte constitutive de l’Union africaine».
«Ghaza est devenue un cimetière des principes juridiques fondamentaux de l’ordre international contemporain»
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a déclaré que «Ghaza, la ville meurtrie, est devenue un cimetière pour les principes juridiques fondamentaux, sur lesquels repose l’ordre international actuel».
Le ministre a souligné, lors de son discours au Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, que «l’Organisation des Nations-unies a aujourd’hui plus que jamais besoin de la voix africaine, la voix de la sagesse, de l’engagement, et de la responsabilité». Ajoutant qu’«elle souffre des conséquences de l’effondrement du système de sécurité collective, et du quasi-arrêt qui a frappé le Conseil de sécurité des Nations-unies».
Attaf a ajouté, que «la scène internationale connaît aujourd’hui, les retombées aiguës de la résurgence de la politique de polarisation, entre les puissances mondiales». Soulignant que «les témoignages catastrophiques de l’escalade du recours à la force, comme moyen de résoudre les différends, le ridicule, voire le piétinement de la légitimité internationale, et la sous-estimation des responsabilités imposées par l’appartenance à un système international civilisé. Cela inclut le retour à une approche sélective, pour déterminer les priorités mondiales, une approche qui contraint notre Continent, à occuper la dernière place dans ces priorités».
Le ministre a précisé dans le même contexte, que «dans les territoires palestiniens occupés, Ghaza la malheureuse, est devenue la tombe des principes juridiques fondamentaux, sur lesquels repose l’ordre international actuel».
«Cet ordre aurait dû rester une référence, à laquelle tout le monde devrait se soumettre, sans distinction, préférence ou exclusion», a-t-il précisé.
Dans son discours, Attaf s’est interrogé «comment les civils palestiniens sont privés du droit à la protection garanti par le droit international, pour les peuples sous occupation ?». Il s’est également interrogé, sur «la raison pour laquelle les appels et les suppliques du secrétaire général des Nations-Unies, ne trouvent pas d’écho ? Et pourquoi les demandes de secours émises par diverses agences spécialisées de l’ONU, ne reçoivent aucune réponse ou résonance ? Il s’est demandé, comment l’occupation sioniste et les colonies, bénéficient de toutes les facilités pour éradiquer tout un peuple, sans la moindre responsabilité, reddition de comptes, ou même une allusion à la punition ?».
Faire de l’Afrique, une force mondiale conformément à l’Agenda 2063
Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Attaf, a révélé que «les défis sécuritaires sur notre Continent africain ont pris des dimensions très sérieuses et préoccupantes, ces derniers temps». «Avec l’intensification des interventions étrangères et la collision de leurs intérêts, cela a entraîné un déclin sans précédent, de la situation de paix et de sécurité sur le Continent», a-t-il martelé.
Le ministre Attaf a déclaré, que «notre Continent africain traverse une période délicate, une période remplie de contradictions, où espoirs et défis, se mêlent. En particulier, la détérioration des conditions de sécurité et politiques à grande échelle, et de manière accélérée à l’échelle continentale, en particulier dans la région du Sahel. Cette région, autrefois stable, est devenue le symbole de l’absence de sécurité, de la mer Rouge à l’océan Atlantique, confrontée aux fléaux du terrorisme, du crime organisé et des changements politiques non constitutionnels».
Il a souligné, que «l’Algérie, sous la direction du président Abdelmadjid Tebboune, estime que la réalisation du projet d’intégration et d’unité africaine, doit être accompagnée de mesures concrètes et effectives». Selon lui, «cela permettra à notre Continent, de se positionner en tant qu’acteur influent dans la reconstruction des équilibres, à l’échelle mondiale. Et de contribuer, à la formulation d’un nouveau système international, dans lequel notre Continent a une voix audible, une sécurité garantie et un rôle assuré, dans le processus de prise de décision internationale».
Il a également indiqué, que «l’Afrique n’a pas d’autre choix, que de rassembler ses rangs et d’unifier sa parole, pour éviter les effets des tensions et des polarisations actuelles, et pour poursuivre ses objectifs stratégiques, notamment la correction des injustices historiques subies au Conseil de sécurité. Et pour activer des solutions africaines aux problèmes auxquels nos pays et nos peuples font face, sur les plans sécuritaire, politique et économique». «Tout cela, dans le but de faire de l’Afrique, une force mondiale conformément à l’Agenda 2063», a-t-il précisé.
«La dixième édition du Séminaire d’Oran, réunissant les pays africains, se veut un Forum riche en débats et en actions. L’approche solide adoptée vise à cristalliser et activer des solutions ancrées dans la réalité africaine, mettant en avant le principe de la propriété africaine. Des partenariats équilibrés, préservant les intérêts et les priorités des pays africains, sont encouragés», ajoute Attaf.
A la fin, Attaf a déclaré, qu’«en tant que bloc solide et équilibré, l’Afrique doit s’engager à résoudre les fractures et les divisions au sein de cette instance onusienne centrale. Elle doit refléter son engagement constant envers les principes de la Charte des Nations-Unies, et son attachement au multilatéralisme au service de l’humanité toute entière».