Lors d’une Conférence de sensibilisation à Alger, ce dimanche, les représentants de la Caisse nationale d’assurance sociale des travailleurs salariés (CNAS), ont abordé les questions liées à la fraude et à l’abus dans l’utilisation des prestations et des cartes «Chifa», ainsi que d’autres pratiques néfastes.
Le directeur général de la CNAS, Nadir Kouadria, a expliqué, que la campagne, en collaboration avec le ministère compétent, du 15 novembre au 7 mars 2024, vise à «préserver le système national de sécurité sociale». Elle cherche également, selon lui, «à informer les parties prenantes, des conséquences de la fraude avec les cartes ‘’Chifa’’ et à combattre les pratiques frauduleuses liées aux prestations», soulignant leur «impact sur l’avenir du système».
Il a exhorté les assurés, à utiliser de manière responsable, la carte «Chifa» et à ne pas la laisser à la portée d’autrui, y compris les pharmaciens contractuels. Il les a encouragés, à ne pas conserver les cartes et à les restituer directement aux assurés, après l’achat de médicaments, conformément à l’article 15 de l’accord entre les deux parties. Il a également appelé les médecins, à ne pas délivrer d’ordonnances médicales, à ceux qui n’y ont pas droit.
L’intervenant a souligné, que «la lutte contre la fraude, dans le domaine de la sécurité sociale, est une priorité majeure pour les responsables de la CNAS». Il a indiqué, que la Caisse a déployé «une stratégie de communication à travers des affiches, une large diffusion sur les médias sociaux, des actions sur le terrain, et des sessions d’études avec divers acteurs, y compris pharmaciens, médecins, société civile, assurés sociaux, étudiants universitaires et stagiaires».
Karim Azouaou, directeur adjoint au niveau de la CNAS d’Alger, a souligné, que «la Caisse combat ce phénomène, depuis un certain temps. La mise en place d’applications électroniques, pour surveiller les factures émises par des tiers, témoigne de cette lutte contre la fraude».
Il a ajouté, que malgré ces applications, l’utilisation excessive de la carte «Chifa», par les assurés sociaux ou les bénéficiaires de droits, «reste un problème majeur». La carte étant personnelle, «elle ne devrait pas être utilisée par une autre personne que le titulaire, violant ainsi la Loi», souligne-t-il.
Le Dr Fatima Ziane, consultante à l’agence d’Alger, a abordé les différents types de fraude liés à l’utilisation de la carte «Chifa», aux ordonnances médicales injustifiées et aux congés de maladie. Elle a souligné «la fréquence de la fraude dans les médicaments, tels que l’insuline et les injections anti-sang», et a mentionné des cas où «la carte a été utilisée par des tiers, contrevenant à son utilisation personnelle».
Abdellah Raïs, responsable de la cellule des litiges généraux à l’agence CNAS d’Alger, a souligné que le système national de sécurité sociale, en particulier la CNAS, est «confronté à la fraude pour obtenir des avantages financiers et divers services, dont l’assurance maladie et les prestations, en nature ou en espèces».
Il a ajouté, que «ces pratiques négatives coûtent cher à la Caisse, qui ne bénéficie pas pleinement de ses ressources. Dans ce contexte, une cellule de vérification interne et des statistiques, ont été mises en place».
Le responsable de la cellule des litiges généraux de l’Agence a souligné, que la campagne s’inscrit dans le cadre du plan quinquennal du Gouvernement pour les années 2020/2024, visant à lutter contre toutes les formes de fraude et de violations, en particulier celles liées aux prestations de sécurité sociale. L’objectif est de garantir la durabilité de ce dispositif sensible, qui constitue le plus grand soutien aux catégories vulnérables de la société, et aux assurés sociaux. Certains pharmaciens ont critiqué les accusations portées contre eux, affirmant qu’«ils retiennent délibérément la carte ‘’Chifa’’ de l’assuré social par nécessité, en raison des difficultés qu’ils rencontrent sur le terrain, telles que le non-paiement du prix de référence et la pénurie de médicaments».