Malgré les divers bouleversements sociaux que la société algérienne a connus, la tradition du volontariat et du bénévolat persiste dans plusieurs régions du pays dans le but de prêter une assistance occasionnelle à ceux qui en ont besoin.
C’est pourquoi, la Journée internationale des bénévoles et des volontaires, célébrée à travers le monde le 5 décembre de chaque année, est l’occasion de rendre hommage aux volontaires et reconnaître leur apport considérable dans la promotion de la solidarité et du développement.
Si les volontaires algériens sont souvent en première ligne lors des crises qu’a connues le pays comme les tremblements de terre et les feux de forêts ou tout simplement dans l’organisation des repas du f’tour au mois de Ramadhan, c’est parce que le volontariat est une énorme ressource renouvelable pour résoudre des problèmes sociaux, économiques et environnementaux.
«De plus en plus de jeunes et d’associations se mettent au service des autres»
Pour Ibtissem Hamlaoui, la première responsable du Croissant-Rouge algérien (C-RA), «l’Algérie est très impliquée en matière de solidarité, de bénévolat et de volontariat». «De plus en plus de jeunes et d’associations se mettent au service des autres de manière désintéressée et s’engagent, sans contrainte, dans cette démarche proactive afin de changer les choses ou, du moins, les améliorer en s’investissant dans des activités de bienfaisance sur le terrain. Distribuer des repas aux SDF et aux nécessiteux, collecter des habits pour les pauvres, rendre visite aux malades dans les hôpitaux, sensibiliser sur les fléaux sociaux, nettoyer les quartiers et les espaces communs, apporter aide et assistance aux orphelins sont autant d’actions qui nous réconcilient avec ces jeunes prêts à tout pour voir un sourire se dessiner sur le visage triste d’un enfant», a-t-elle indiqué.
Et de prendre pour exemple le mois de Ramadhan, où, selon notre interlocutrice, «dans les villes comme dans les régions les plus reculées du pays, les restaurants de la rahma représentent une bouée de sauvetage pour des personnes qui n’ont pas de foyer chaud où se réfugier. Ces dernières années, le concept solidaire a vite été adopté par la société algérienne dès lors que ces restaurants se sont multipliés à vue d’œil. Chaque ville, voire dans les chefs-lieux de commune, des restaurants ouvrent durant le mois de Ramadhan pour permettre aux personnes nécessiteuses de manger à leur faim. Ces restaurants, approvisionnés par le Croissant-Rouge algérien et des citoyens volontaires accueillent aussi des personnes retenues par leurs affaires et qui ne peuvent rompre le jeûne avec leur famille».
«Plus de 80.000 bénévoles des Scouts Musulmans algériens sont impliqués dans les opérations de solidarité organisées à l’échelle nationale durant ce mois de Ramadhan», a-t-elle souligné. D’ailleurs, toujours selon notre interlocutrice, «quelques semaines avant le mois de Ramadhan, des opérations de solidarité et de bénévolat sont initiées par des volontaires désintéressés dans le cadre des actions permanentes du Croisant-Rouge algérien. Une démarche qui entre dans le cadre de la mission de l’organisation qui est d’appuyer les efforts de l’Etat en la matière, et ce, dans le cadre du renforcement du principe de solidarité et d’entraide entre les différentes franges de la société».
«Bénévolat et volontariat, un état d’esprit et un don de soi»
Ibtissem Hamlaoui a étayé son argumentaire au sujet des opérations de volontariat et du bénévolat en Algérie en affirmant que, «comme une véritable armée de fourmis, les milliers de jeunes volontaires, ces soldats de la solidarité, envahissent le territoire national en assiégeant les rues et les places publiques dans une grande mobilisation de volontariat pour la prise en charge des familles nécessiteuses durant tout le mois de Ramadhan, des scènes qui resteront gravées à jamais et qui démontrent l’une des caractéristiques de la force du peuple algérien».
«La solidarité, le bénévolat et le volontariat sont un état d’esprit, un don de soi, de son temps, de son énergie pour ceux qui en ont besoin, une manière de concevoir la vie sociale en continu et d’aider son prochain en permanence sans pour autant mobiliser des sommes astronomiques d’argent», a-t-elle souligné en guise de conclusion.
Pour le président de l’Association nationale du volontariat, Ahmed Malha, «la célébration de la Journée internationale des bénévoles et des volontaires est l’occasion de consolider le volontariat afin de renforcer la cohésion entre les jeunes au service de la patrie».
«Il est important d’organiser ces actions de bénévolat et de volontariat afin de consacrer la culture du volontariat chez l’ensemble de catégories sociales», a-t-il souligné. «Cette journée est également l’occasion de mettre en valeur les efforts consentis par les volontaires à longueur d’année afin de venir en aide aux citoyens nécessiteux et servir la patrie dans les domaines social et humanitaire», a-t-il ajouté.
Pour notre interlocuteur, «parmi les nobles traditions de la société algérienne, le volontariat est, sans conteste, l’une des expressions fécondes et concrètes de solidarité entre les membres de la communauté nationale. En fait, ce mouvement trouve sa source dans l’histoire des pratiques sociales du peuple algérien. Ainsi, depuis l’indépendance, le volontariat n’a cessé de s’affirmer en tant qu’élément actif et mobilisateur de la vie nationale touchant toutes les franges de la société», a-t-il souligné.
«Nécessité de développer davantage l’action de volontariat et de bénévolat»
Selon notre interlocuteur, «les travaux d’utilité publique, de reboisement, d’embellissement et bien d’autres tâches d’intérêt font partie de cette pratique ancestrale du peuple algérien. Le volontariat reste un acte de foi et d’engagement vis-à-vis de la société algérienne pour le bien-être, le progrès et la promotion de ses membres».
«Développer davantage l’action de volontariat à travers le renforcement de la coordination entre les différents acteurs et améliorer son efficacité est une nécessité. Il faut sensibiliser les acteurs économiques sur leur responsabilité vis-à-vis des catégories vulnérables», a-t-il précisé.
Interrogé sur les buts assignés à l’association qu’il préside, Ahmed Malha a répondu : «L’Association nationale du volontariat a été créée pour contribuer à son tour à inculquer la culture du bénévolat aux citoyens afin qu’ils ressentent la valeur de leur appartenance à l’Algérie. Elle vise également à raviver les traditions de volontariat, de solidarité et de synergie qui caractérisent la société algérienne depuis l’Antiquité, comme la twiza, et d’autres manifestations de solidarité et de volontariat. Les travaux de volontariat offrent aux jeunes la possibilité de participer à des activités de solidarité répondant aux besoins de leur communauté locale et être au service du développement.»
Pour rappel, la Journée internationale des bénévoles et des volontaires est un évènement international célébré le 5 décembre de chaque année, une date arrêtée en 1985 par l’ONU et annoncée officiellement en 2001. Cette journée se veut un message de reconnaissance à l’égard de tous les volontaires. Cette manifestation vise à promouvoir l’esprit du bénévolat chez les citoyens au service de la société. Elle permet également aux organisations intéressées par le bénévolat de renforcer leur contribution au développement local et national dans le but de réaliser les objectifs du millénaire pour le développement et le développement humain durable.
