La présidente de l’Autorité supérieure de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC), Salima Mesrati, a confirmé, à partir de Tlemcen, que la mise en œuvre de la plate-forme numérique de déclaration des biens, des personnes concernées et des personnes qui assurent des fonctions supérieures, est prévue au cours du premier trimestre 2024.
Lors de l’ouverture d’un Séminaire national sur «les voies et moyens juridiques pour assurer la transparence, prévenir et combattre la corruption», Mme Mesrati a expliqué, que cette plate-forme «facilitera la numérisation des données et simplifiera le processus de traitement pour plus de 100 000 personnes, devant faire leur déclaration de biens».
«Nous attendons la publication des décrets présidentiels, modifiant les décrets actuellement en vigueur, numéros 414 et 415, pour permettre à cette plate-forme, d’être officiellement opérationnelle au cours du premier trimestre de 2024», précise la responsable.
Par ailleurs, Mesrati a souligné, qu’une des missions assignées à cette autorité, est «de rédiger un rapport annuel sur l’état de la corruption en Algérie, avec une garantie de diffusion étendue auprès du public». «Ce rapport sera publié la semaine prochaine, en synchronisation avec la Journée internationale de lutte contre la corruption, le 9 décembre prochain», révèle-t-elle.
Elle a également souligné, que «l’autorité a le pouvoir d’émettre des ordres, en cas de non-conformité des Institutions aux normes de transparence et de conformité». La Loi 22-08 lui a également attribué des compétences en matière d’enquêtes financières et administratives, pour lutter contre l’enrichissement illicite des fonctionnaires publics.
Mme Mesrati a ajouté : «Pour préparer la mise en place de ces différentes mesures relatives à l’établissement des systèmes de conformité, de transparence et de prévention de la corruption, l’autorité a adopté un modèle d’une importance capitale. Il s’agit de l’indice d’intégrité, officiellement lancé le 25 juillet 2023 au sein de 18 Institutions publiques, dont 11 ministères et 7 instances, qui leurs sont rattachées pour évaluer les critères adoptés, chaque année, tout en donnant des valeurs pondérées, à travers lequel ces Institutions sont classés, en fonction des notes attribuées.
En outre, pour activer la surveillance sociale en impliquant la société civile dans la gestion des affaires publiques, la responsable a mentionné que l’autorité supérieure a officiellement créé le réseau algérien pour la transparence «Narakom», une alliance interactive entre l’autorité et les acteurs de la société civile, pour les impliquer dans les missions de sensibilisation, de formation, et pour encourager le signalement des crimes de corruption. Cette plate-forme électronique sécurisée sera opérationnelle dans les prochaines semaines, après l’installation du Comité interne qui supervisera la gestion de cette plate-forme et coordonnera avec l’autorité supérieure.
Ce Séminaire, organisé par la Faculté de droit de l’Université Abou Bakr Belkaïd, avec la participation de professeurs de plusieurs universités du pays, a prévu plusieurs interventions sur les «mécanismes de lutte contre la corruption», le «rôle de la gouvernance dans la prévention de la corruption» et «les portails électroniques et leur rôle, dans la lutte contre la corruption».